Un plan pour contrer les violences sexuelles à l’Université Western

Des manifestants clament l'importance de lutter contre l'insécurité et la misogynie ressenties par les femmes, le 17 septembre 2021.
Photo : Radio-Canada / Rozenn Nicolle
L'Université Western de London introduit de nouvelles mesures destinées à prévenir et à combattre le sexisme et la violence sexuelle et à répondre aux préoccupations concernant le climat culturel et la sécurité du campus.
Un conseiller spécial a notamment été nommé pour aborder la culture du campus et la mise en œuvre d'une formation obligatoire sur la prévention et la sensibilisation aux violences sexistes et sexuelles pour tous les nouveaux étudiants, qui doit être suivie avant leur rentrée en septembre.
L'université procédera aussi à une réévaluation immédiate et complète de sa semaine d’orientation. En septembre dernier, des milliers d'étudiants ont protesté après des allégations selon lesquelles jusqu'à 30 jeunes femmes auraient été droguées et agressées sexuellement dans une résidence du campus.
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Nous avons écouté la communauté de notre campus et nos partenaires experts
, déclare le président de l'université, Alan Shepard.
Avec eux, nous voulons être des leaders dans le travail pour empêcher la violence sexiste de se produire sur les campus universitaires et dans toute la société.
Ces mesures suivent les recommandations d'un examen indépendant commandé par M. Shepard qui a examiné les allégations de violence sexuelle de septembre publiées sur les réseaux sociaux. Elles sont aussi inspirées d’un rapport du comité d'action interne de l'université sur les violences sexistes et sexuelles qui a été formé en réponse aux allégations et au débrayage.
Des comités formés pour favoriser la responsabilisation
La réévaluation des activités de la semaine d’orientation vise à favoriser la responsabilisation, clame l'université. Tous les leaders étudiants de cet événement d’intégration devront participer à un programme de formation intensive de deux semaines qui met l'accent sur la sécurité et décourage la surconsommation d'alcool et de drogues récréatives.
Alan Shepard souligne à quel point l'année scolaire écoulée a été difficile pour la communauté à Western, à bien des égards.
En septembre, Gabriel Neil, un étudiant de première année a également été agressé et tué près du campus.
L'impact de septembre dernier nous a amenés à juste titre à nous replier sur nous-mêmes en tant qu'établissement. Nous réexaminons notre culture, nos valeurs, nos politiques et notre approche pour orienter les étudiants vers la vie sur le campus
, déclare-t-il.

Le président de l'Université Western, Alan Shepard (Archives)
Photo : Radio-Canada / Colin Butler/CBC News
Et nous redoublons d'efforts en tant que communauté pour utiliser ce moment pour générer un changement réel et durable.
Un nouveau comité contre les violences sexistes et sexuelles composé de représentants des étudiants, du personnel et du corps professoral sera formé, avec la contribution au besoin de divers partenaires communautaires.
Il sera centré sur les survivantes et survivants d’agressions et se concentrera sur les initiatives de formation visant la prévention, la sécurité et le changement de culture.
L'université a déclaré qu'elle soutiendrait les organisations étudiantes indépendantes telles que les fraternités et les sororités dans leurs efforts pour résoudre le problème des violences.

Des étudiantes de l'Université Western portent des pancartes lors d'une manifestation au campus de London, en Ontario, le 17 septembre dernier.
Photo : Radio-Canada / Kate Dubinski/CBC News
Western a été critiquée pour la culture des fraternités à son campus et le rôle qu'elle joue dans la violence sexuelle, mais l'université assure n’être affiliée à aucun de ces groupes.
La semaine dernière, le candidat progressiste-conservateur de l'Ontario, Stephen Lecce, a présenté ses excuses pour avoir participé à une vente aux enchères d'esclaves
organisée par la fraternité pendant son séjour à Western.
M. Shepard est reconnaissant de la participation des membres de la communauté de London qui ont pris la parole pour offrir leur point de vue et leur expertise et ont guidé Western tout au long de ce processus de changement.
Changer la culture prendra du temps, de la persévérance et l'engagement actif de tous les membres du campus. Ensemble, nous restons déterminés à travailler activement pour mettre fin à la violence sexiste et sexuelle au campus et dans notre communauté
, a-t-il déclaré.