Un plan de réouverture à l’avenir incertain pour le Cyclorama
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Les propriétaires du Cyclorama de Jérusalem souhaitent rouvrir le musée au public. (Archives)
Photo : Radio-Canada / Guillaume Croteau-Langevin
Trois ans et demi après la fermeture du Cyclorama de Jérusalem, à Sainte-Anne-de-Beaupré, ses propriétaires caressent l’espoir d’y accueillir à nouveau des visiteurs afin d’augmenter leurs chances de vente. Le plan de réouverture de l’immeuble et du panorama qu’il abrite comporte toutefois son lot de défis et d’inconnus.
Depuis que le Cyclorama a été classé bien patrimonial en 2019, un bras de fer oppose ses propriétaires au ministère de la Culture et des Communications (MCC).
Ce dernier a tenté à de multiples reprises, mais sans succès d’amener la famille Blouin, maître des lieux depuis 1957, à effectuer les travaux d’entretien et de réparations nécessaires à la préservation du bâtiment et de la toile panoramique intitulée Jérusalem le jour de la Crucifixion
.
Il s’agit du seul panorama ayant été conservé au Québec et au Canada, et le seul en Amérique du Nord à être exposé dans sa rotonde d’origine.
Les propriétaires affirment n’avoir tout simplement pas les moyens financiers pour assurer la pérennité du Cyclorama, et ce, malgré les obligations qui leur incombent en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel.
L’article 26 de la loi stipule que tout propriétaire d’un bien patrimonial classé doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la préservation de la valeur patrimoniale de ce bien
.
Émission d'une ordonnance
Le 18 mars 2022, la Cour supérieure du Québec a autorisé la ministre de la Culture, Nathalie Roy, et ses représentants à procéder à une série de travaux sur la structure et la charpente du toit, et à prendre les mesures nécessaires accessoires pour préserver la valeur patrimoniale de l’immeuble
.
Pour financer la réalisation des travaux, le MCC
inscrira une hypothèque légale au montant de leur coût réel. Les dernières estimations font état de dépenses s’élevant à près de 250 000 $.Si la famille Blouin réussit à vendre l’immeuble, elle devra rembourser le Ministère avant de pouvoir encaisser tout profit éventuel.
Pour les propriétaires, les travaux à venir ouvrent la voie à une reprise des activités du Cyclorama. La consultante en développement culturel Annie Lévesque agit en tant que représentante de la famille Blouin auprès du MCC
.Elle explique que la réouverture souhaitée du Cyclorama vise à le rendre plus attrayant auprès de potentiels acheteurs.
On travaille fortement sur ce dossier-là [celui de la vente, NDRL]. En fait, c'est pour ça qu'on le nettoie, qu’on le met intéressant, qu’on le met beau. En ce moment, on a réactivé la boutique, on est ouvert sur rendez-vous, on s'organise pour que le Cyclorama soit attrayant
, affirme Mme Lévesque en entrevue à l’émission Première Heure.
Enjeux de sécurité
La réouverture du Cyclorama n’est cependant pas prévue pour demain matin. Les propriétaires reconnaissent n’avoir aucune idée du moment où la toiture du bâtiment principal permettra d’accueillir des visiteurs.
Est-ce que le ministère de la Culture juge que la toiture est trop dangereuse pour l’entrée des gens? [...] C’est une très bonne question
, concède Annie Lévesque. Depuis le jugement du 18 mars, on n’a pas eu de nouvelles du Ministère [...]. On n’a pas de contact avec les entrepreneurs et les architectes. Donc, on ne sait toujours pas [si] on peut rouvrir ou pas.
De son côté, le MCCaucun plan de réouverture ne lui a été soumis à ce jour
.
L’objectif du MCC est d’assurer la pérennité du bien. Le MCC met tout en œuvre actuellement pour que la réalisation des travaux se fasse avant la période hivernale
, peut-on lire dans le message.
Radio-Canada a sollicité auprès de la représentante des propriétaires, Annie Lévesque, une entrevue avec le président du conseil d’administration du Cyclorama, Pierre Blouin. Notre demande est restée jusqu’ici sans réponse.
Avec la collaboration d’Audrey Paris, Claude Bernatchez et Yannick Bergeron