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Montréal veut dynamiser et mieux encadrer sa vie nocturne

Une foule est massée devant une scène de musique électronique.

La qualité de la vie nocturne dans la métropole est l'une des signatures internationales de Montréal.

Photo : Radio-Canada / Denis Wong

La Ville de Montréal se dote d’une feuille de route en prévision de l’adoption, l’an prochain, d’une première politique sur la vie nocturne destinée à dynamiser le « nightlife » montréalais tout en préservant la quiétude des citoyens.

Élaborée en collaboration avec divers acteurs de la vie nocturne, dont l’organisme MTL 24/24, la feuille de route présentée lundi par la mairesse de Montréal, Valérie Plante, et Luc Rabouin, responsable du développement économique et commercial au comité exécutif de la Ville, sera dotée d’une enveloppe de 2,1 millions de dollars.

Ce plan appelé à orienter la future politique de 2023 a pour but, par une série de projets pilotes et d’études, de soutenir le développement de la vie nocturne de Montréal, tout en préservant la qualité de vie des citoyens qui vivent dans ces quartiers.

Mise à rude épreuve au cours des deux dernières années par la pandémie, la qualité de la vie nocturne de Montréal est l’une des signatures internationales de la ville, a rappelé la mairesse Valérie Plante. La fête fait partie de l’ADN de Montréal, a-t-elle rappelé.

Un moteur économique

Devanture du Saloon Bistro Bar, à Montréal.

La vie nocturne montréalaise attire 2,4 millions de visiteurs chaque année, selon une étude d'impact présentée par l'organisme MTL 24/24.

Photo : iStock

Le nightlife est aussi très payant autant pour la Ville et les commerçants que pour les milieux d'affaires.

Selon une étude d’impact économique présentée par le directeur général de MTL 24/24, Mathieu Grondin, les nuits socioculturelles de la métropole génèrent chaque année environ 2,26 milliards de dollars de dépenses directes à Montréal, dont 121 millions de dollars en retombées fiscales pour les gouvernements.

Le secteur représente aussi 33 559 emplois et 994 millions de dollars de masse salariale.

En 2019, 22 % de tous les touristes qui ont visité Montréal l’ont fait en raison de sa vie nocturne, souligne l’étude. Ce qui représente 2,44 millions de visiteurs qui ont dépensé à eux seuls 909 millions de dollars dans la ville.

Si cette part de tourisme nocturne devait croître pour représenter 33 % de la masse touristique, comme c’est le cas à Amsterdam et Berlin, c’est 676 millions de dollars supplémentaires qui seraient injectés dans l’économie locale, pour un total de 1,6 milliard de dollars, affirme Mathieu Grondin.

Contrairement à Montréal, Berlin et Amsterdam bénéficient de politiques qui structurent et encadrent la vie nocturne, souligne M. Grondin.

Pour se doter elle aussi d’une telle politique, l’administration Plante travaille depuis au moins deux ans avec une série de partenaires.

La feuille de route qu’elle a présentée lundi comprend une vingtaine d’actions qui comportent la tenue d’une série de projets pilotes et d’études pour approfondir le portrait économique du nightlife montréalais et étudier de nouvelles heures d’ouverture pour certains types de bars, de restaurants et de salles de spectacles.

Le plan prévoit également la création d’une table de concertation permanente qui réunira les principaux acteurs de la vie nocturne qui seront également invités lors de la révision du plan d’urbanisme et de mobilité dans le cadre de la stratégie de relance du centre-ville.

Le reportage de Jacques Bissonnet

Réduire les irritants

La feuille de route comprend également une portion destinée à atténuer les impacts négatifs, notamment les problèmes de bruit engendrés par certaines salles de spectacles. L’enveloppe de 2,4 millions de dollars assortie au plan comprend notamment 1,4 million de dollars de subventions qui seront versées à une vingtaine de salles de spectacle alternatives pour les aider à mieux insonoriser leurs locaux.

On veut s’assurer que nos salles alternatives continuent à être des lieux de diffusion culturelle pour la relève et la culture émergente. On met toutes les conditions en place pour soutenir ces salles alternatives, a expliqué Luc Rabouin.

Toujours en termes de bruit, qui est l’une des principales nuisances pour les citoyens qui habitent près des bars et salles de spectacles, MTL 24/24 réclame de son côté une révision du règlement sur le bruit afin de le doter d’une norme objective qui permettra à tous de faire la même lecture de la situation lors de problèmes de bruit de façon à protéger autant les salles de spectacle que leurs voisins.

Heures d'ouverture et extension des permis d'alcool

Des silhouettes de personnes dansant dans une boîte de nuit.

La politique sur la vie nocturne de Montréal doit être présentée l'an prochain.

Photo : getty images/istockphoto / shironosov

Mathieu Grondin demande aussi à la Ville de désigner des zones nocturnes où les activités commerciales pourront se dérouler 24 heures sur 24. Le tout assorti d’une extension des heures d’exploitation des permis d’alcool pour les restaurants, bars, boîtes de nuit et salles de spectacle qui le désirent.

Ces changements demanderont de la part de la Ville de Montréal des investissements significatifs en infrastructures de voirie et de sécurité publique.

Une citation de Mathieu Grondin, directeur général de MTL 24/24

Mais ces coûts en valent la peine si l'on en croit les chiffres qu’il a présentés : Notre étude démontre que chaque dollar investi pour la vie nocturne possède un retour sur investissement de 285 %.

La qualité de vie de certains quartiers en jeu

Questionnée par les journalistes sur l’enthousiasme de son administration pour la vie nocturne qui est aussi un irritant parfois majeur pour les citoyens voisins de ces commerces notamment en termes de dérangement, de bruit, de sécurité publique et de propreté, la mairesse Plante s’est voulue rassurante.

On veut que les gens puissent dormir pareil. L’idée ce n’est pas que tout parte sans aucune règle. On n’est pas du tout dans cet esprit-là.

Une citation de Valérie Plante, mairesse de Montréal

La feuille de route, c’est vraiment de tester des choses pour qu’en 2023 on ait notre première politique de la vie nocturne que la mairesse veut inspirée des meilleures pratiques internationales.

En ce qui a trait à la sécurité dans les rues, si Montréal devait prolonger les heures d’ouvertures des commerces nocturnes, la mairesse assure que le SPVM est partie prenante du processus tout en soulignant que le fait de fermer les bars et les boîtes de nuit à des heures différentes a donné de bons résultats dans d’autres villes, car cela évite que tous les clients se retrouvent en même temps dans les rues à la même heure.

Il peut y avoir des avantages à réfléchir différemment, a fait valoir la mairesse.

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