La Fédération métisse du Manitoba déçue que le pape écarte Winnipeg de son itinéraire
Mgr LeGatt s’est engagé à ce que le diocèse paie les frais de transport de Winnipeg vers les villes visitées par le pape.

David Chartrand, président de la Fédération métisse du Manitoba (au centre), a rencontré le pape à Rome à la mi-avril.
Photo : Kat Patenaude
Le président de la Fédération métisse du Manitoba, David Chartrand, vit une déception à l’annonce de l’itinéraire de la visite du pape François au Canada, pour réparer les torts de l’Église catholique à l’endroit des Autochtones.
Le mois dernier, lors d’une visite au Vatican, M. Chartrand avait demandé au pape de venir à Winnipeg et de bénir la tombe de Louis Riel à la cathédrale de Saint-Boniface.
Je suis très déçu, du fond de mon cœur
, a-t-il dit.
Le pape François s’arrêtera à Edmonton, Québec et Iqaluit, du 24 au 30 juillet 2022.
Le président de la Fédération métisse du Manitoba avait fait valoir au souverain pontife que Louis Riel a mené le mouvement de résistance pour défendre les droits et l’identité des Métis.
J’aurais espéré que notre message, notre présentation et toutes les preuves que nous avons apportées soient si forts, ce qui l’aurait obligé de venir au Manitoba et de rencontrer les Métis de la rivière Rouge
, affirme M. Chartrand.
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Il indique qu’il comprend que le pape soit affaibli par des problèmes de santé.
Toutefois David Chartrand continue de militer pour un arrêt papal à Winnipeg, là où se trouve la plus grande population autochtone au pays et où est situé le berceau des Métis.
Il affirme collaborer avec l’archevêque de Winnipeg Richard Gagnon dans ce but et qu’il écrira au Vatican.
L’ancien chef de l’Assemblée des Premières Nations, Phil Fontaine, a lui aussi convié le pape à venir visiter Winnipeg. M. Fontaine faisait partie d’une délégation autochtone qui est allée à Rome, à la fin mars.
Il est déçu que Winnipeg soit écarté, mais heureux que le pape vienne au Canada.
Saint-Boniface a été le point d’origine des Métis avant leur déplacement dans le reste de l’Ouest canadien. Je pensais que c’était logique de voir le pape à Winnipeg. Mais c’est la vie
, indique M. Fontaine.
« Je suis quand même très content du fait que le pape sera ici au Canada et qu'il nous refera ses excuses qu’il a présentées au Vatican, sur nos terres des Premières Nations. »
Si la MMF
ne réussit pas à faire changer l’itinéraire du pape, M. Chartrand a tout de même l’intention d’aller à la rencontre du pape en sol canadien.Remboursement des frais de voyage ?
L’archevêque de Saint-Boniface, Monseigneur Albert LeGatt, explique que le choix des lieux des visites du pape se veut comme un pèlerinage.
Il affirme que le sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré à Québec et le Pèlerinage de Lac Sainte-Anne en Alberta sont des lieux de pèlerinage de longue date fréquentés par les Autochtones et les non-Autochtones.
Ça me semble que ces lieux parlent du fait même du but de son voyage
, exprime Mgr LeGatt.
Mgr LeGatt s’est engagé à ce que le diocèse paie les frais de transport de Winnipeg vers les villes visitées par le pape pour ceux qui voudraient le voir.
Le diocèse va organiser des autobus pour transporter les Autochtones et on a déjà commencé à voir comment ça pourrait se faire
, explique-t-il.
Il affirme que les sommes encourues seraient externes à l’enveloppe de 30 millions de dollars que la Conférence des évêques catholiques du Canada s’est engagée à verser en septembre dernier pour favoriser le processus de guérison et de réconciliation.
Avec des informations de Meaghan Ketcheson, Sam Samson et Anne-Louise Michel