La visite du pape au Canada est considérée comme le début de la guérison en Alberta

Le survivant d'un pensionnat pour Autochtones Jack Lloyd Sewepagaham espère que le pape s'arrêtera au lac Sainte-Anne, un lieu de pèlerinage sacré en Alberta.
Photo : Radio-Canada / Travis McEwan
Des Premières Nations et des communautés métisses de l’Alberta se réjouissent de la venue du pape François au Canada à la fin de juillet et la considèrent comme le début du travail de réconciliation.
Le souverain pontife s’arrêtera à Edmonton, ville fondée sur les terres du Traité no 6. Le grand chef de la Confédération des Premières Nations de ce Traité, George Arcand Junior, est heureux d’avoir été inclus dans les discussions entourant l’annonce de la venue du pape.
Une demi-douzaine de pensionnats pour Autochtones ont été bâtis sur les terres de sa communauté, et il voit encore les séquelles du traumatisme des atrocités commises dans ces établissements.
C’est un début, le début d’un processus pour vivre avec ce qu’il s’est passé dans ces pensionnats pour Autochtones.
Des excuses, et après?
Selon Richard Smith, le coordonnateur du voyage du pape pour la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC), le souverain pontife devrait réitérer les excuses officielles de l’Église catholique en terre canadienne.
Même si elles sont bienvenues, selon Georges Arcand fils, plusieurs membres de sa communauté en demandent plus. Il croit que l’Église catholique doit faire suivre ses excuses dans des discussions sur les manières d’aider les survivants de pensionnats pour Autochtones.
Les excuses sont une manière d’ouvrir la discussion sur comment s’assurer que cela ne se reproduise pas et d’éduquer les gens pour qu’ils comprennent pourquoi nous sommes surreprésentés dans les systèmes de santé et de services sociaux [ainsi que dans les statistiques de] décrochage scolaire
, ajoute-t-il.

Le grand chef George Arcand fils a souligné le travail des survivants pour obtenir des excuses du pape et une visite au Canada.
Photo : Radio-Canada
Le grand chef espère que le pape pourra s’arrêter au lieu historique du Pèlerinage du lac Sainte-Anne, un endroit sacré pour les catholiques et les Autochtones.
Jack Lloyd Sewepagaham, un survivant de pensionnat pour Autochtones, y est venu pour allumer un cierge. À l'idée que le pape viendra en Alberta s’excuser, il a les larmes aux yeux.
Ce serait merveilleux. Ce serait quelque chose d’inoubliable.
C'est le chef de l’Église catholique et il doit donner l’exemple
, explique-t-il.

Le Pèlerinage du lac Sainte-Anne est un lieu de rassemblement catholique des Premières Nations et des Métis depuis le XIXe siècle.
Photo : Radio-Canada / Travis McEwan
Dans un communiqué, la présidente de la Nation métisse de l’Alberta a exprimé le même sentiment. [Cette visite] est une nouvelle étape sur le chemin de la réconciliation après la visite historique au Vatican en avril
, a-t-elle déclaré. La nation souhaite travailler avec le Saint-Siège pour que ces membres et, surtout, les survivants puissent participer aux événements de la visite papale.
Réactions politiques
Le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, fervent catholique, a écrit qu’il attendait avec impatience d’accueillir le pape François cet été.
La Ville d’Edmonton travaille avec la CECC pour offrir son soutien logistique à l’organisation de ce voyage.
Edmonton est profondément engagée sur le chemin de la vérité et de la réconciliation, et c’est dans cet esprit que nous accueillerons le pape François dans notre ville. Nous travaillerons avec lui et les chefs spirituels locaux pour réparer la douleur et le traumatisme intergénérationnel causés par les pensionnats pour Autochtones
, a affirmé le maire d’Edmonton, Amarjeet Sohi, dans un communiqué.
L’itinéraire précis du pape sera communiqué dans les prochaines semaines.
Avec les informations d’Audrey Neveu et de Travis MacEwan