Après trois suicides en deux ans et demi, Saint-Augustin mise sur la prévention

La municipalité de Saint-Augustin compte environ 350 habitants.
Photo : Radio-Canada / Annie-Claude Brisson
Alors que Québec annonce l'octroi de 65 M$ pour réduire d'au moins 10 % le nombre de suicides par année, la Municipalité de Saint-Augustin, au nord du Lac-Saint-Jean, mise désormais sur la prévention après avoir été frappée par plusieurs drames du genre.
Dans ce petit village de 350 habitants, trois personnes se sont enlevé la vie en deux ans et demi.
Ces trois épreuves ont ébranlé toute la communauté.
« Quand il arrive un événement tragique comme un suicide, tout le monde est touché, tout le monde est affecté et interpellé par ça. »
Une citoyenne a d'ailleurs exprimé ses craintes lors d'une séance du conseil municipal. Le sujet est tabou, mais les élus ont voulu contribuer et accompagner la population.
C'est un sujet qui est bien délicat, on s'est questionné beaucoup de quelle façon on peut aborder ça sans choquer. Donc on a pensé à une conférence où on parlait surtout de santé mentale : comment aider, comment détecter un peu des signes que des gens pourraient avoir besoin et où les référer et comment réagir avec eux
, indique le maire Renée Saint-Pierre.
Un soutien du Centre de prévention suicide 02
C'est le Centre de santé mentale l’ArrimAge de Dolbeau-Mistassini qui est venu en renfort. La Municipalité a aussi été appuyée par le Centre de prévention suicide (CPS) 02 pour outiller les citoyens.
On invite les gens à faire des initiatives citoyennes, à aller chercher le matériel auprès du Centre de prévention du suicide. Ce sont des gens qui rayonnent déjà dans leur milieu et qui ont des liens déjà établis. Nous, on est là en support. La prévention du suicide, c'est une affaire de communauté
, plaide Mélanie Lapierre, intervenante et formatrice au CPS 02.
Une annonce bien reçue
Le maire de Saint-Augustin voit d’un bon oeil l’annonce du ministre de la Santé, Christian Dubé.
Est-ce que c'est assez? Ça ne sera peut-être jamais assez, mais c'est un début et une belle initiative
, conclut M. Saint-Pierre.
D'après le reportage de Flavie Villeneuve