Blaine Higgs veut revisiter le moratoire sur le gaz de schiste

Un moratoire sur la fracturation hydraulique existe au Nouveau-Brunswick depuis 2014. Sur l'image, des travailleurs de la Pennsylvanie travaillent sur le site d'un puits de la compagnie Chesapeake Energy, près de Burlington, le 23 avril 2010.
Photo : The Associated Press / Ralph Wilson
La demande mondiale pour le gaz naturel non russe ravive l’intérêt du Nouveau-Brunswick pour le développement de projets liés à son exploitation.
Le premier ministre Blaine Higgs a indiqué mercredi qu’il n'exclut pas de lever le moratoire sur le gaz de schiste.
Il faut avoir les consultations, rencontrer les Premières Nations et les communautés. Il faut regarder ça de façon réaliste en fonction de nouveaux critères
, a-t-il affirmé en mêlée de presse.
Il existe un moratoire sur la fracturation hydraulique depuis décembre 2014 au Nouveau-Brunswick, après des émeutes causées par l’exploration d’entreprises, notamment dans le comté de Kent.
Mais selon Blaine Higgs, les conditions ont changé et il est temps de revisiter le moratoire. Il cite entre autres le prix du gaz naturel qui a explosé (Nouvelle fenêtre) et les besoins nationaux et internationaux en matière de sécurité énergétique.
Nous pourrions être des leaders mondiaux
, croit le premier ministre, qui évoquait déjà en 2018 son désir de lever le moratoire.
Avancées pour le terminal de GNL
Outre la reprise de l’exploration et de l’exploitation du gaz de schiste, Blaine Higgs, un ancien cadre chez Irving Oil, se réjouit de l’avancée des discussions entre le gouvernement fédéral et l’Espagnole Repsol, qui souhaite faire avancer le projet de terminal de gaz naturel liquéfié à Saint-Jean.
L’Agence Reuters rapportait la semaine dernière qu’Ottawa est en discussion avec des compagnies pour faire avancer des projets de gaz naturel liquéfié sur la côte est.
Blaine Higgs dit avoir eu lui aussi des conversations avec la compagnie et trouve que tout cela est très encourageant
.
Le premier ministre dit que la balle est maintenant dans le camp du gouvernement fédéral, mais il pense que l’approbation de projets énergétiques, comme celui de Bay du Nord à Terre-Neuve-et-Labrador, montre que le gouvernement de Justin Trudeau comprend l’urgence de trouver des solutions à la crise énergétique.
Cette crise va se poursuivre si nous ne trouvons pas un moyen d’exploiter les ressources qui sont disponibles chez nous, pour nous-mêmes et pour nos alliés de l’OTAN
, pense Blaine Higgs.
L’opposition s’insurge
Les propos de Blaine Higgs ont fait sursauter l’opposition.
Kevin Arseneau, le député de Kent-Nord, où se sont déroulées en 2014 de nombreuses manifestations, est déçu.
C’est un déni environnemental face à la crise climatique et finalement ce qu’on voit c’est probablement un ego désinvolte face aux communautés qui ont déjà clairement fait part de leur désaccord
, a-t-il exprimé au micro de l’émission La matinale jeudi.
Le chef libéral par intérim Roger Melanson pense que le premier ministre doit être plus clair sur ses intentions relatives au moratoire.
Il y a clairement des conditions avant de lever le moratoire et là il utilise le contexte d’une guerre en Ukraine pour réanimer le développement du gaz de schiste au Nouveau-Brunswick
, a indiqué M. Melanson.
Deux ans après l’imposition d’un moratoire, celui-ci avait été prolongé après la publication d’un rapport qui nommait quelles seraient les conditions d’une levée éventuelle. Parmi celles-ci, le gouvernement devrait obtenir l'acceptation sociale, effectuer des études sur la santé et l’environnement, consulter les Premières Nations et créer une structure de redevances appropriées.