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Le SPO utilise davantage la force à l’endroit des minorités visibles, selon un rapport

Des policiers procèdent à des arrestations.

Les policiers d'Ottawa lors d'un déploiement. (Archives)

Photo : S.B.

Radio-Canada

C'est contre des membres de minorités visibles que la police d'Ottawa fait le plus souvent usage de la force. Un rapport présenté jeudi soir à la Commission des services policiers révèle ce portrait éloquent.

Depuis 2020, la police en Ontario collige les données sur l’utilisation de la force lors d’interventions avec des personnes racisées.

Ces nouvelles exigences de déclaration visent à repérer et à surveiller le racisme systémique lors d’interventions policières lorsqu’il y a recours à la force.

Le Service de police d’Ottawa (SPO) a fait appel aux services d’experts en collecte de données pour analyser les résultats. Le SPO a confié le mandat à une équipe de recherche des universités York et Ontario Tech. Leur rapport a été présenté jeudi, à la réunion du Comité des politiques et de la gouvernance de la Commission des services policiers d’Ottawa.

Le document révèle qu'en 2020, les policiers ont été déployés à environ 220 000 reprises sur les lieux d'un événement. Ils ont eu recours à l'usage de la force 348 fois.

Des résultats révélateurs

Lorsqu'examinés de plus près, les résultats sont révélateurs.

Le recours à la force est élevé de façon disproportionnée lorsque des sujets noirs, moyen-orientaux et autochtones sont en cause, selon le rapport.

Le phénomène est marqué chez les citoyens originaires du Moyen-Orient, qui risquent de subir la force policière lors d'une intervention 2,4 fois plus souvent que l'ensemble de la population, apprend-on dans le document.

Mais c’est avec les sujets noirs que la disproportion du recours à la force est la plus marquée. Ces individus sont ciblés par la force policière 4,8 fois plus souvent que l'ensemble de la population.

Les auteurs du rapport constatent que c’est pourtant ce groupe, comparativement à l’ensemble de la population, qui est le moins susceptible d’être impliqué dans les situations les plus couramment liées au recours à la force.

Les chercheurs constatent également que même si les sujets blancs sont plus enclins à résister activement ou à être violents lors d’une intervention policière, ils sont quand même moins susceptibles que les gens racisés d’être l’objet d’un recours à la force néfaste.

Selon un rapport, le Service de police d'Ottawa utilise davantage la force contre des groupes de minorités visibles. Les citoyens de race noire ou originaires du Moyen-Orient sont plus à risque de subir la force policière pendant une intervention.

Ce n'est pas satisfaisant, dit le chef par intérim

Le portrait de l'usage de la force lors d'interventions policières dans la capitale fédérale est semblable à celui de l'ensemble de l'Ontario. Mais ce n'est pas satisfaisant, constate le chef intérimaire du Service de police d'Ottawa, Steve Bell.

« Nous devons améliorer notre service, spécialement envers les populations marginalisées, racialisées et les communautés autochtones. »

— Une citation de  Steve Bell, chef intérimaire de la police d'Ottawa
Un homme en uniforme s'adresse à la presse.

Steve Bell, le chef intérimaire du service de police d'Ottawa (Archives)

Photo : Frédéric Pepin

Le portrait est troublant mais incomplet, jugent les chercheurs

Les chercheurs réclament plus de données, au-delà de ce qu’exige actuellement le gouvernement provincial, pour approfondir leur compréhension du phénomène et en analyser les causes profondes.

Ils souhaitent notamment une collecte de données concernant toutes les interactions entre la police et les citoyens, qu’il s’agisse de contrôles routiers, de déjudiciarisation ou d'arrestations. Les chercheurs croient qu’ils pourront ainsi avoir une meilleure vue d’ensemble de la situation, et comprendre les variables qui influencent le recours à la force.

Ils sont convaincus qu’un portrait plus vaste et plus complet de la situation est indispensable pour identifier au sein du SPO les changements qui s’imposent.

En plus d’élargir l'éventail des données sur l’usage de la force lors d'interventions policières, les auteurs du rapport recommandent aussi au SPO de dévoiler rapidement et en toute transparence les résultats.

Ils sont aussi convaincus qu’il faudra revoir les pratiques des interventions policières, afin de les rendre plus équitables.

Avec les informations de CBC

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