Jagmeet Singh harcelé en pleine rue : la police de Peterborough ouvre une enquête
Jagmeet Singh a été harcelé sur la rue, mardi, à Peterborough, en Ontario.
Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld
Une contre-manifestation disgracieuse organisée mardi en marge d'un rassemblement néo-démocrate dans le centre de l'Ontario ne restera pas impunie, à en croire les autorités.
La police de Peterborough a fait savoir jeudi, dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, qu'elle avait reçu une plainte et ouvert une enquête sur cet incident
au cours duquel le chef du NPD, Jagmeet Singh, a été harcelé et insulté à répétition par des protestataires.
La vidéo de cet épisode – qui survient alors que la campagne électorale bat son plein, en Ontario – a été initialement diffusée sur TikTok avant de devenir virale, mercredi. Elle était accompagnée de mots-clés comme #Freedomthroughunity ou #takecanadaback.
Les images montrent des manifestants prenant à partie Jagmeet Singh à sa sortie d'un local électoral, le suivant jusqu'à sa voiture en lui faisant des doigts d'honneur et en lui lançant des invectives scatologiques.
Des actions inadmissibles
Le chef par intérim de la police de Peterborough, Tim Farquharson, a qualifié la scène de décourageante
et de moralement inacceptable
.
Les actions
posées mardi et les systèmes de valeur
qui les ont motivées sont répréhensibles
, inadmissibles
et pourraient même être considérés comme criminels
, selon lui.
Jagmeet Singh, pour sa part, dit avoir vécu l'une des expériences les plus troublantes de sa carrière politique. Mais il s'inquiète surtout de ce que cela signifie pour la politique en général
, a-t-il déclaré en point de presse, jeudi.
« Lorsqu'ils assistent à quelque chose comme ça, les gens intéressés à participer au débat public vont peut-être se dire que, dans le fond, la politique, ce n'est pas pour eux. »
L'incident de mardi a été largement dénoncé sur les réseaux sociaux, non seulement par le principal intéressé, mais aussi par des représentants de partis politiques concurrents, comme les candidats à la chefferie conservatrice Jean Charest et Scott Aitchison.
Ce vitriol est corrosif pour notre politique et mauvais pour le pays, a tweeté mercredi le député de Parry Sound–Muskoka. La politique par l'intimidation n'a pas sa place au Canada. Nos dirigeants doivent travailler ensemble pour surmonter ces divisions, et non attiser les flammes qui nous divisent davantage.
Ce n'est pas la première fois que Jagmeet Singh est harcelé en pleine rue. Il y a deux ans, un individu l'avait pourchassé sur la colline du Parlement dans le but de procéder à une « arrestation citoyenne ».
De la même manière, le journaliste de Radio-Canada Daniel Thibeault avait été approché par cet adepte des théories du complot, qui l'avait confondu avec un député bloquiste.
Ces deux incidents avaient finalement poussé le Service de protection parlementaire à renforcer sa présence et sa visibilité.