Les Philippins du Canada divisés face à l’élection présidentielle de leur pays d’origine

Le personnel électoral imprime les résultats des élections après la fermeture des bureaux de vote, lundi, à Tagkawayan, dans la province de Quezon, aux Philippines.
Photo : Getty Images
Après que le fils de l’ancien dictateur Ferdinand Marcos a remporté l'élection présidentielle aux Philippines, les ressortissants philippins vivant au Manitoba étaient divisés, lundi, face à son accession au pouvoir.
Ferdinand Bongbong
Marcos fils a gagné en popularité et a rétabli la réputation de son nom de famille grâce à une campagne sur les réseaux sociaux ayant pour thème l’unification du pays.
Il a remporté l'élection présidentielle face à sa concurrente principale, l’ancienne vice-présidente Leni Robredo, connue pour son implication dans la promotion des droits de la personne.
La fille du président Rodrigo Duterte, Sara Duterte, a, pour sa part, été élue comme vice-présidente des Philippines.
Au Manitoba, des Philippins sont inquiets
April Carandang, résidente permanente au Canada, est déçue que sa favorite, Leni Robredo, n'ait pas remporté cette élection.
Je suis bouleversée, j’aurais vraiment aimé qu’elle gagne. Elle a une très bonne feuille de route, elle n’est pas corrompue et elle aime les Philippins
, affirme Mme Carandang, qui a voté par la poste pour la première fois depuis le Canada.
Dante Aviso, qui a vécu sous le régime de Ferdinand Marcos père pendant 14 ans, se souvient des pénuries de riz et de la corruption endémique
, selon lui. Le pays était également sous la loi martiale.
Nous ne sommes pas contents que le fils et les filles de Ferdinand Marcos et du président Rodrigo Duterte mènent notre nation. C’est comme une reproduction de ce qui s’est passé en 1966 avec la montée au pouvoir de M. Marcos et en 2016 avec le président Duterte
, explique-t-il.
Étudiant étranger à l’Université du Manitoba, Leonilo Santiago déplore que cette élection ressuscite la dynastie Marcos.
C’est oublier l’histoire. Cela se répercutera sur toute notre génération et les générations à venir
, a-t-il expliqué sur les ondes d’Information Radio, de CBC, lundi.
D’autres se réjouissent de cette avance
Ils étaient nombreux à suivre la présidentielle à la télévision au Centre canadien philippin du Manitoba (PCCM) lundi soir. Beaucoup appuyaient l’élection de M. Marcos.
On ne peut pas blâmer le fils pour les actions de son père. [Les gens] pensent que le fils est déjà un dictateur, mais il ne siège même pas encore au Palais législatif
, dit Tomas Recald, qui était présent jusqu’à 2 heures du matin au PCCM.
La présidente du centre, Virginia Gayot, a aimé la campagne d’unification du pays de M. Marcos. Toutefois, elle sait que tout le monde ne croit pas en lui.
Honnêtement, donnons-lui une chance de diriger le pays. Qui sait? Cela pourrait être bon pour le pays. Les Philippins devraient encourager n’importe quel président élu
, dit-elle.
Ferdinand Marcos fils entrera en fonction le 30 juin pour un mandat unique de six ans.
Avec les informations Jim Agapito, Joanne Roberts et l'Associated Press