Des sous-verres pour détecter le GHB distribués à Rimouski
La Sûreté du Québec indique que la drogue du viol est bien présente en région.
Photo : Radio-Canada
Un sous-verre détectant la présence de GHB, aussi appelé drogue du viol, sera distribué à certains bars de Rimouski cette semaine. Il s'agit d'une initiative de l'organisme communautaire En tout C.A.S.
Son directeur, Luc Jobin, explique qu'une personne qui croit avoir été intoxiquée au GHB n'a qu'à verser quelques gouttes de son breuvage sur les pastilles du sous-verre et à patienter. Si la pastille change de couleur et devient bleue, cela signifie que la substance est détectée.
Ça pourrait avoir aussi un effet un peu dissuasif. Une personne qui a de mauvais desseins, qui voudrait mettre quelque chose dans le verre de quelqu'un et qui voit ça sur le comptoir va peut-être y penser deux fois
, espère M. Jobin.
Au cours des derniers mois, l'organisme a constaté une hausse des intoxications au GHB dans la région.
Emmy Karcher est déléguée à l'environnement étudiant au Cégep de Rimouski. Depuis la réouverture des bars, elle observe elle aussi un retour des cas associés au GHB, une substance inodore, sans saveur et difficile à détecter.
« On est à Rimouski, c'est une petite ville. On pourrait penser que ça ne se passe pas [ici], mais juste au mois de mars, il y a eu quatre à cinq témoignages sur les réseaux sociaux de personnes qui se sont fait mettre de la drogue du viol dans leur verre. »
C'est d'ailleurs l'une des raisons qui ont poussé l'organisme En tout C.A.S. à mettre en branle le projet. Dans les derniers mois, on a été mis au courant qu'il y avait des jeunes femmes avec qui on était en lien qui ont vécu des épisodes d'intoxication dans certains bars
, confirme Luc Jobin.
En partenariat avec les établissements licenciés de la région et l'association étudiante du Cégep, ces sous-verres pouvant détecter le GHB seront distribués gratuitement aux clients.
Le propriétaire du Cabaret l’Éden, Michel Thibault, est heureux de participer à cette initiative. L'entrepreneur témoigne du défi que pose cette substance aux gestionnaires d'établissements servant des boissons alcoolisées.
« Une personne intoxiquée, ce n'est pas le fun [du tout]. Que ce soit mon enfant ou n'importe qui, ce n'est pas plaisant. Si on est capable de détecter ça directement, on peut aider tout de suite et non le lendemain. »
La Sûreté du Québec ne parle pas d'une vague de cas de drogue du viol à Rimouski. Le corps policier confirme toutefois que cette problématique est bel et bien présente dans la région.
D’après un reportage de Sophie Martin