L’accès à l’avortement est toujours difficile dans les milieux ruraux en C.-B.

En 2020, un peu moins de 12 000 interruptions volontaires de grossesse ont eu lieu en Colombie-Britannique.
Photo : Getty Images / Adene Sanchez
Contrairement aux États-Unis, le droit à l’avortement n’est pas remis en cause au Canada. Toutefois, son accessibilité demeure inégale, notamment dans les régions rurales de la Colombie-Britannique, soulignent des experts.
Si vous vivez dans un centre urbain comme Vancouver, Victoria, Kelowna ou même Prince George, vous n’aurez pas de difficulté à obtenir une intervention volontaire de grossesse, mais dans une communauté plus rurale ou éloignée, c’est plus difficile
, explique la directrice d’Options for Sexual Health, Michelle Fortin.
Selon des données d’Action Canada pour la santé et les droits sexuels datant de 2019, la Colombie-Britannique compte 23 prestataires de services d’avortement en zone urbaine et une, seulement, en milieu rural.
La gynécologue et obstétricienne Ruth Habte, de l’Université de la Colombie-Britannique, explique qu’un avortement chirurgical, dans le cas où la grossesse est plus avancée, peut être particulièrement difficile à obtenir pour les personnes vivant en régions éloignées.
C’est un processus de plusieurs jours pour préparer le corps avant l’intervention alors ça peut créer une barrière
, explique-t-elle en donnant l’exemple d’une personne résidant dans une communauté au Nord et devrait faire le voyage en avion.
Organisatrice de la campagne AccessBC, la Dre Habte indique que la province a encore du travail à faire pour soutenir tout le spectre de la santé reproductrice, notamment en rendant la contraception gratuite, ce que les trois principaux partis politiques provinciaux ont déjà promis.
Une solution avec la pilule abortive
En 2020, un peu moins de 12 000 interruptions volontaires de grossesse ont eu lieu en Colombie-Britannique. Dans la province, les avortements chirurgicaux sont offerts à partir de la cinquième semaine après les dernières menstruations, et ce, jusqu'à la vingtième semaine de grossesse
.
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Pour les grossesses de 10 semaines ou moins, il est possible d'avoir plutôt accès à la pilule abortive, ce qui peut améliorer l’accès à l’avortement. En 2019, les autorités de la santé ont aussi laissé tomber l’obligation de passer un ultrason avant que la pilule ne soit prescrite.
Nous avons vu une hausse très rapide [de l’utilisation de la pilule abortive] au Canada. C’est utilisé aux États-Unis depuis une décennie et ça compte seulement pour 23 % des avortements alors qu’au Canada on approche les 40 %
, souligne Michelle Fortin.
En janvier, une étude avait d’ailleurs démontré que l’accès à l’avortement s’était amélioré presque partout au Canada entre autres grâce à la pilule abortive et à la télémédecine.
Au moins une clinique de Vancouver offre ainsi ses services virtuels et des rendez-vous en télémédecines partout en province.
Avec les informations de Karin Larsen