Levée du port du masque : l’Outaouais bientôt libre de choisir
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Le directeur national de santé publique du Québec par intérim, le Dr Luc Boileau, a confirmé mercredi qu’il recommande la fin du port du masque obligatoire dans la majorité des espaces publics à compter du 14 mai prochain (archives).
Photo : Radio-Canada / Michel Aspirot
À compter du 14 mai, les résidents de l’Outaouais auront le choix de laisser ou non leur masque à la maison, alors qu’il ne sera plus obligatoire de le porter dans les lieux publics intérieurs. La décision de Québec est qualifiée de prudente et est synonyme d’un retour à la normalité pour des intervenants de la région.
Le directeur national de santé publique du Québec par intérim, le Dr Luc Boileau, a confirmé mercredi qu’il recommande la fin du port du masque obligatoire dans la majorité des espaces publics dès la mi-mai. Une recommandation qui a été acceptée par le gouvernement Legault.
Le CISSS de l’Outaouais en sort gagnant
Cette nouvelle annonce de la levée du port du masque par le gouvernement sera la bonne, alors qu’il a repoussé à deux reprises en avril sa date butoir.
Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de l’Outaouais estime que le report de l’assouplissement a profité à la région.
Considérant que nous étions encore dans une situation d’activité ou de transmission communautaire intense, le masque était vraiment un moyen de nous aider à limiter la transmission
, explique la Dre Brigitte Pinard, directrice de la santé publique au CISSS de l’Outaouais.
Lorsqu’on regarde nos données de la semaine dernière, on voit que nous sommes aussi dans une situation d’une tendance à la baisse
, ajoute-t-elle.
La Dre Pinard fait aussi remarquer que les indicateurs tels que le nombre de nouvelles infections, les hospitalisations et les éclosions s’améliorent, permettant de passer à une autre étape
.
La prudence est toujours de mise, rappelle-t-elle, alors que d’autres vagues de contamination pourraient avoir lieu.
On ne prévoit pas que la levée du port du masque obligatoire dans les lieux publics amène une augmentation des cas et des hospitalisations. On pourrait voir un certain ralentissement de la baisse
, indique la Dre Pinard. Il faut toutefois demeurer prudent, on va continuer à recommander le port du masque.
L’accès aux masques dans les CPE demandé
Les éducatrices pourront elles aussi mettre de côté leur masque le 14 mai. Le Syndicat des travailleurs et travailleuses en CPE
de l'Outaouais (STCPEO-CSN) va continuer de recommander qu’il soit porté lorsque des enfants ou des éducatrices présentent des symptômes.Sa porte-parole, Najoua Zitouni, demande au gouvernement de continuer, au-delà de cette date, à fournir en quantité suffisante des masques pour les éducatrices qui souhaiteraient continuer de le porter.
Ça reste un choix des éducatrices et du personnel qui œuvre dans les CPE
, fait-elle valoir. On est toujours très proche des enfants.
Le Syndicat se dit mitigé, alors que la 6e vague commence peu à peu à s’estomper. Il y a encore des personnes malades
, souligne Mme Zitouni qui croit que le gouvernement aurait pu attendre le mois de juin avant l’entrée en vigueur de cet assouplissement.
La dernière barrière qui restait
, selon la Chambre de commerce
Avec la fin de la dernière vague et le retour du beau temps, le directeur général de la Chambre de commerce de Gatineau est optimiste que les artères commerciales s’animent à nouveau.
Même si Stefan Psenak ne pense pas que la levée de l’obligation de porter un masque dans les lieux publics intérieurs va favoriser la reprise de l’économie, il estime que le moment choisi tombe à point.
Ce que ça nous envoie, c’est un signal qu’on est en sortie de crise
, croit-il. On est dans la phase il faut maintenant vraiment apprendre a vivre avec le virus.
« Les gens ont vraiment besoin de se revoir, de suivre le cours un petit peu plus normal de la vie comme on l’a connu avant la COVID-19. »
M. Psenak rappelle que bien que le masque ne soit plus obligatoire à la mi-mai, les employés qui seront plus à l’aide de continuer de le porter pourront toujours le faire.
Il faut s’attendre à ce qu’il y ait des gens qui portent le masque
, poursuit-il, en insistant sur l’importance de respecter le choix des autres.
Une gestion beaucoup plus prudente
que l’Ontario, dit un expert
Si l’Ontario a levé l’obligation du port du masque depuis le mois de mars, le virologue et professeur à la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa, le Dr Hugues Loemba, estime que la patience des Québécois et la prudence du gouvernement Legault auront été nécessaires.
Le Québec choisit le bon moment
, lance-t-il, alors que la province sera la dernière au pays à lever cette obligation.
Maintenant, on est bien ancré dans le printemps, les gens vont être plus dehors
, note-t-il. On est dans la pente descendante de la sixième vague.
Le Dr Loemba juge que le 21 mars n’était pas le moment optimal pour lever cette obligation en Ontario. On était juste au début de l’augmentation de cette 6e vague
, fait-il remarquer.
Le timing n’était pas bon. On devait enlever ce masque d’une certaine manière à un certain moment, mais ce n’était pas le bon moment le 21 mars
, martèle le virologue.
Avec des informations de Catherine Morasse et Julien David-Pelletier