Les « millionnaires » de Nova Scotia Power fustigés par des élus en Nouvelle-Écosse
La compagnie d'électricité veut augmenter ses tarifs de 10 % sur 3 ans.
Nova Scotia Power demande l'autorisation d'augmenter ses tarifs d'électricité de 10 % sur 3 ans.
Photo : La Presse canadienne / Andrew Vaughan
Un haut dirigeant du distributeur d’électricité de la Nouvelle-Écosse a été sermonné par des élus, mercredi, devant le comité des comptes publics de l’Assemblée législative, à Halifax.
L’un des députés siégeant au comité n'a pas manqué de souligner que la rémunération des dirigeants de la société énergétique Nova Scotia Power (NSP ) augmente, alors qu’elle cherche à augmenter les tarifs d’électricité de ses clients.
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Privatisée en 1998, Nova Scotia Power est une filiale de l’entreprise Emera. En janvier, elle a demandé à la Commission d’examen des services publics l’autorisation d’augmenter de 10 % sur trois ans les tarifs d’électricité en Nouvelle-Écosse.
Le coût de la vie accable complètement les Néo-Écossais, et c’est à ce moment que Nova Scotia Power a l’audace de leur ajouter une hausse de 10 % sur le dos
, s'est emporté mercredi le député libéral d’Halifax-Atlantic, Brendan Maguire. Les gens ne peuvent plus payer leur loyer ou leur hypothèque.
Il n'y a jamais de bon moment pour demander une hausse des tarifs d'électricité
, a répété à plusieurs reprises Mark Sidebottom, , le chef de l'exploitation de Nova Scotia Power, qui comparaissait devant le comité des comptes publics.
Pourtant, à chaque fois, il semble que c’est toujours le bon moment pour donner des bonus records à vos dirigeants
, l'a morigéné sans délai le député Maguire.
Le chef de la direction d’Emera, Scott Balfour, a vu sa rémunération augmenter de 6 % en 2021. Il a empoché 8,2 millions en salaire, boni et autres avantages. Une autre haute dirigeante, Karen Hutt, a vu son salaire bondir de 21 % l'année passée.
« On voit des bonus records. On voit les dirigeants de Nova Scotia Power et d’Emera devenir millionnaires sur le dos des citoyens. »
Des dirigeants de Nova Scotia Power ont accepté de témoigner devant ce comité des comptes publics de l’Assemblée législative, mais ils ont averti les élus qu’ils ne répondraient à aucune question portant sur les tarifs d'électricité, car les audiences de la commission qui étudiera la hausse proposée n’ont pas encore commencé.
C’est insultant
, a lancé le député libéral Brendan Maguire, qui a pourfendu davantage les hauts dirigeants de l'entreprise.
Avant même de vous assoir devant le comité, vous nous envoyez ces lettres pour nous dire que vous ne voulez pas vous faire poser de questions, et que vous ne voulez pas répondre aux questions
, a tempêté M. Maguire. En huit années sur ce comité, je n’ai jamais vu ça.
Pauvreté énergétique
La volonté de Nova Scotia Power de hausser de 10 % sur trois ans les tarifs d’électricité cause de la consternation
à travers la province, selon Claudia Chender, la députée néo-démocrate de Dartmouth-Sud.
Les gens sont fâchés, parce qu’ils ne peuvent déjà pas payer leurs comptes. On sait que 37 % des foyers en Nouvelle-Écosse vivent ce qu’on appelle de la pauvreté énergétique
, a-t-elle mentionné à Mark Sidebottom.
Selon Mme Chander, les coûts en énergie représenteraient plus de 6 % des revenus après impôts
d’un ménage typique.
La pauvreté énergétique, ou précarité énergétique, désigne l'expérience des ménages qui ont du mal à chauffer et climatiser leur domicile à des tarifs décents. Les foyers ou même les communautés sont pauvres en énergie
quand les sources d’énergie disponibles sont inabordables.
Le NPDNova Scotia Power qui ont des revenus modestes.
provincial a proposé durant la session parlementaire du printemps d’éliminer, dans la loi sur les services publics, les barrières légales qui empêchent d’établir un tarif spécial pour les clients deLes députés du gouvernement progressiste-conservateur ont rejeté cette motion.
D'après un reportage de Jean Laroche, CBC