Le port du masque ne sera plus obligatoire au Québec à compter du 14 mai

Le directeur de santé publique du Québec par intérim, le Dr Luc Boileau, a annoncé la fin du port obligatoire du masque dans la majorité des lieux publics du Québec à compter du 14 mai.
Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel
Le directeur national de santé publique du Québec par intérim, le Dr Luc Boileau, a confirmé mercredi qu'il recommande la fin du port du masque obligatoire dans la majorité des espaces publics à compter du 14 mai prochain. Une recommandation qui a été acceptée par le gouvernement Legault.
La mesure entrera officiellement en vigueur à minuit, dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 mai.
Expliquant que la situation pandémique montre des signes très tangibles d'espoir pour nous amener de l'autre côté de la vague
, le directeur de santé publique du Québec a expliqué que le port du masque deviendra facultatif
dans les lieux publics fermés et qu'il s'agira dès lors d'un choix personnel
fondé sur la responsabilité citoyenne de chacun et chacune face à la réalité pandémique.
Il [le masque] va bientôt être facultatif et on va pouvoir le porter par choix personnel ou par souci de protéger les autres.
Le Dr Boileau a par conséquent invité les Québécois à respecter le choix de ceux et celles qui continueront de le porter en public ainsi que le choix de ceux et celles qui décideront de ne plus le porter.
Pas partout...
Le port du masque demeurera cependant obligatoire dans les transports en commun, les établissements de santé, les cliniques médicales, les CHSLD, lors d'éclosions ou en présence de personnes vulnérables.
L'obligation du port du masque dans les transports collectifs est maintenue en raison de la difficulté qu'ont les passagers à gérer les distances entre eux. Il est d'ailleurs à noter que pour de nombreuses personnes, ces services demeurent leur seul moyen de transport possible
, peut-on lire dans un communiqué du MSSS.
Dans les établissements de santé, comme les centres hospitaliers, les cliniques médicales et les CHSLD, le port du masque demeure obligatoire en raison de la forte présence de personnes vulnérables, et parce qu'il est essentiel de protéger le personnel, dont la présence au travail est particulièrement cruciale en cette période de crise sanitaire
, précise le ministère.
Même si le port du masque n’est plus obligatoire […] ce n’est pas une interdiction de l’utiliser
, a quant à lui prévenu M. Boileau. Le port du masque en public demeure un geste efficace de protection contre la COVID-19 et les autres infections respiratoires, insiste la santé publique.
Le port du masque dans les lieux publics demeure d'ailleurs recommandé pour les personnes vulnérables et les personnes âgées, notamment celles qui sont à risque de complications. Il est également recommandé de porter le masque en présence de ces personnes afin de limiter autant que possible les risques de contagion
, précise le MSSS.
Les personnes qui contracteront la COVID-19, mais aussi celles qui ont des symptômes s'apparentant à la maladie – que leur test rapide soit positif ou non – auront la responsabilité de porter un masque en public pendant au moins dix jours.
Dans son dernier bilan, la santé publique rapportait 30 nouveaux décès et 19 hospitalisations de moins au Québec au cours des dernières 24 heures.
Des inquiétudes persistent
S’il constitue un soulagement pour un grand nombre de Québécois, l’abandon du masque obligatoire dans la majorité des lieux publics soulève néanmoins des inquiétudes notamment dans les universités. Les universités McGill, Concordia ainsi que l'Université de Montréal ont toutes choisi de prolonger le port du masque obligatoire sur leur campus.
Dans le quotidien The Gazette, on apprenait hier que la direction de l'Université McGill prolongera la mesure au moins jusqu'au 24 mai tandis qu'à Concordia le masque demeurera obligatoire pour toute la durée du trimestre d'été qui se termine le 15 août prochain.
À l'Université de Montréal, la direction, qui prévoyait maintenir le port du masque obligatoire pour le trimestre d'été pour une durée indéterminée, a finalement annoncé jeudi que les étudiants et le personnel ne seront plus tenus de le porter à compter du 14 mai. Le masque devra cependant être porté par les personnes symptomatiques ou infectées pendant 10 jours ainsi que dans les cliniques de santé de l'UdeM.
On s'inquiète aussi à la Centrale des syndicats du Québec.
La fin du port du masque dans les espaces publics implique aussi les milieux de travail, et nous demeurons préoccupés par la santé et la sécurité des personnes à risque, des personnes immunosupprimées de même que des femmes enceintes. Il en va également pour les personnes qui demeureront insécures face au virus et à ses conséquences
, écrit dans un communiqué le président de la CSQ, Éric Gingras.
Selon la CSQ, même si le masque ne sera plus obligatoire dans la majeure partie des milieux de travail, les employeurs ont l’obligation d’assurer un environnement de travail sécuritaire
, rappelle la centrale syndicale.
C’est pourquoi le syndicat demande le retrait préventif des femmes enceintes, notamment dans les écoles, afin de minimiser les risques d’infection pour elles, comme le recommande l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), ajoute la CSQ.
Estimant que le Québec s’apprête à franchir une grosse étape
, la CSQ exhorte les employeurs à continuer de fournir des masques pour les travailleuses et les travailleurs qui souhaiteront continuer à le porter
.

Les boîtes de récupération de masques usagés installées dans les milieux de travail risquent d'être moins pleines désormais.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Près de deux années de port obligatoire
Au Québec, l'obligation de porter un masque dans les lieux publics intérieurs était en vigueur depuis le 18 juillet 2020. L'annonce de sa levée était fort attendue, d'autant plus qu'elle avait été repoussée à deux reprises le mois dernier, d'abord le 5 avril, puis le 21 avril.
Le Québec est l'une des deux dernières provinces canadiennes où le port du masque demeure obligatoire dans les lieux publics intérieurs.
La seule autre province à encore imposer cette mesure est l'Île-du-Prince-Édouard. Or, Charlottetown a annoncé la semaine dernière que cette obligation prendra fin le 6 mai.
Au Québec, une telle annonce devait être faite lundi, mais elle n'a jamais eu lieu.
Jeudi dernier, le Dr Boileau avait annoncé que la mesure demeurerait obligatoire jusqu'au 14 mai, sans pour autant se prononcer sur la suite des choses, se contentant de dire qu'il souhaitait continuer d'observer l'évolution de la sixième vague pandémique.