Santé des enfants : « Les listes d’attente sont inacceptables », dit le PDG du CHEO

Plusieurs organisations du milieu de la santé, dont le Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario, estiment que les enfants devraient avoir un accès plus rapide aux soins de santé.
Photo : Radio-Canada
L'attente que doivent subir les enfants afin d'obtenir des soins de santé commence à agacer des intervenants du milieu.
L’Alliance pour la santé des enfants, qui regroupe plusieurs organisations offrant des soins de santé aux enfants, a réclamé lundi des engagements fermes de la classe politique ontarienne pour venir en aide au secteur.
Le Dr Simon Kelley, chirurgien orthopédiste à l’Hôpital SickKids, insiste d'ailleurs sur l’importance d’agir rapidement.
Il souligne que plus de 5500 enfants sont en attente d’une opération chirurgicale, et ce, seulement à son hôpital. La liste d’attente aurait même augmenté de 50 % au cours des deux dernières années et, selon lui, le personnel médical constatait déjà une augmentation avant le début de la pandémie.
De son côté, le président-directeur général du Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario (CHEO
), Alex Munter, croit que les enfants de la province devraient avoir un meilleur accès au système de santé.En général, en Ontario, on voit que les enfants attendent plus longtemps pour les soins de santé que les adultes
, a-t-il affirmé en conférence de presse lundi matin.
Selon lui, dans les hôpitaux, les centres pour les soins en santé mentale et les centres de réadaptation, les listes d’attente sont inacceptables
.
Pour remédier à la problématique, le dirigeant et ses collègues de l’Alliance pour la santé des enfants souhaitent que le prochain gouvernement investisse un milliard de dollars sur quatre ans afin de mettre en œuvre un plan d’action. L’organisation souhaite que le futur gouvernement mette en place le plan élaboré par l'Alliance dans ses 100 premiers jours au pouvoir.
« Sans d’importantes ressources supplémentaires, on ne pourra jamais rattraper notre retard [au niveau des opérations chirurgicales]. »
Le Dr Kelley explique par ailleurs que les délais peuvent avoir des conséquences importantes sur la santé des enfants. Par exemple, certaines déformations peuvent s’aggraver et des opérations chirurgicales peuvent devenir plus complexes avec le temps.
De nombreuses demandes
Le plan proposé par l’Alliance pour la santé des enfants vise également à soutenir davantage les services communautaires en santé mentale afin de désengorger les hôpitaux et augmenter la capacité hospitalière aux soins intensifs pédiatriques.
Les enfants de la province ont subi les contrecoups de la pandémie. On leur en a beaucoup trop demandé. À présent plus que jamais, il est impératif que nous ayons un solide soutien provincial afin que nos enfants puissent accéder en temps opportun aux soins dont ils ont besoin
, a affirmé le président-directeur général de Santé mentale pour enfants Ontario, Tatum Wilson.
Les soignants réclament aussi une stratégie gouvernementale à long terme, impliquant l’ensemble du réseau, pour améliorer les services.
À lire aussi :
Proposition des partis
Contactés par courriel, des partis politiques ont souligné leur intention d’étudier ces propositions.
Du côté du NPD
, on affirme avoir un plan pour améliorer l’accès aux services en matière de santé mentale et réduire les temps d’attente à 30 jours dans ce secteur.Les responsables du Parti Libéral de l’Ontario affirment pour leur part que des investissements indispensables pour éliminer les retards au niveau des chirurgies et réduire les temps d'attente pour les services de santé mentale
seront faits. On promet de dévoiler un plan plus détaillé dans un futur proche.
En réponse aux questions de Radio-Canada, le Parti progressiste-conservateur de l'Ontario a offert par courriel une liste d'investissements faits en santé lors des quatre dernières années, dont ceux faits pour la santé mentale des jeunes et l'ajout de 3100 lits dans le système de santé.