Vivre avec l’autisme : une réalité méconnue

« Édouard me ramène au temps présent. Nous passons du temps de qualité ensemble », dit Caroline Gagnon, sa mère.
Photo : Gracieuseté de Caroline Gagnon
L'arrivée d'un enfant bouleverse toute vie familiale. Encore plus lorsque cet enfant est diagnostiqué atteint d'un trouble du spectre de l'autisme. Les parents d'Édouard, 14 ans, en ont fait l’expérience.
L’histoire de Caroline Gagnon est une histoire d’amour; celle qui lie une mère à son fils en dépit de la différence.
Lorsque, en 2010, elle apprend que son enfant n’est pas comme les autres, son monde s’effondre. Pourtant, elle l’assure : Il y a une vie après le diagnostic, et cette vie-là est belle!
Très vite, elle fait fi de ce qu’elle peut entendre; les pauvre toi, cet enfant n’aura pas de copine
ou encore les cet enfant n’aura pas de vie
. Elle s’en moque; elle ne perçoit pas les choses de cette façon.
On se pensait comme les autres. Un enfant autiste arrive; ça y est, moi aussi, je suis une mère. Une mère qui est différente.
Ça ne s'attrape pas, c'est un état
Édouard grandit auprès des siens jusqu’à ses 5 ans. Il est ensuite placé en famille d’accueil. C’était difficile de s’en occuper
, avoue Caroline Gagnon.
L’éloignement n’a en rien amoindri l’attachement maternel. Mon quotidien de mère, c’est de penser à mon fils tous les jours et, le dimanche, de le voir. C’est ma routine depuis des années.

Guylaine Blondeau, qui fait office de famille d'accueil pour Édouard, ne tarit pas d'éloges à son sujet : «Il est fabuleux», dit-elle.
Photo : Radio-Canada
Celle de Guylaine Blondeau est de prendre soin de l’adolescent nuit et jour. Cela fait cinq ans qu’elle l’héberge. Elle aussi le regarde avec les yeux de l’amour.
L’autisme n'est pas une maladie; ça ne s’attrape pas, c’est un état. Édouard est né comme ça.
L’accompagner n’est pas de tout repos. Cela demande patience et attention de tous les instants.
On fait des jeux avec lui, des casse-tête... On fait des sorties, on déjeune. L’après-midi, il a son temps tablette. On l’occupe constamment.
Un sourire tous les jours
L’énergie que déploie Guylaine Blondeau n’est pas vaine. Il a évolué en cinq ans, dit-elle. C’est le fun, il a fait des progrès.
C’est aussi gratifiant. Tous les jours, quand je vais le chercher dans sa chambre, j’ai droit à un sourire. Avant, il n'y avait pas de sourires.
Au fil du temps, le regard sur l’autisme a changé, et Caroline Gagnon s’en réjouit. Mais elle ne tient rien pour acquis.
Les gens font preuve d’une plus grande ouverture d’esprit. C’est grâce aux parents qui ont parlé il y a 15, 20 ans, et il faut continuer à témoigner.
C’est ce qu’elle est bien décidée à faire.
Avril était le mois de l’autisme; il a été célébré partout au Québec.
D'après les informations d'Alexane Drolet