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Retard scolaire : les élèves devront bientôt passer les tests de l’Ontario

Un adolescent révise ses leçons chez lui.

L'Office de la qualité et de la responsabilité en éducation (OQRE) a conçu les tests standardisés de la province. (Archives)

Photo : Getty Images / damircudic

Après deux ans de perturbations, d'absences et d’adaptation, les élèves de 3e et de 6e année de l’Ontario passeront les tests standardisés de la province du 4 mai au 24 juin.

Le ministère de l’Éducation a soif de données : voilà deux ans que les élèves n’ont pas passé ces tests en raison du contexte sanitaire. Sans les résultats de ces examens, l’Ontario peut difficilement quantifier ou estimer le retard qu'accusent les élèves de la province.

« C’est certain qu’il va y avoir des lacunes. Il va y avoir une baisse de résultats et une perte d’acquis chez les élèves, mais ce ne sera pas une surprise. »

— Une citation de  Yves Lévesque, directeur général de l’Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques (AFOCSC)

Le directeur général de l’Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques, Yves Lévesque, aurait préféré attendre une autre année avant de reprendre ces examens, en raison du taux d’absentéisme élevé qui a caractérisé l’année scolaire 2021-2022.

Un dessin montre des enfants de différentes cultures en train de lire un livre.
Agrandir l’image (Nouvelle fenêtre)

L'OQRE publiait chaque année un portrait du rendement scolaire de certains élèves.

Photo : OQRE

Il n’est pas le seul : plusieurs conseils scolaires ont demandé au gouvernement de repousser la tenue des tests à l’année prochaine.

Or, le ministre de l’Éducation, Stephen Lecce, a carrément refusé, selon le président du conseil scolaire de Waterloo, Scott Piatkowski. Il ne nous a pas répondu par écrit, mais s’est montré catégorique lorsqu’il a été questionné à ce sujet dans une téléconférence.

Les tests standardisés sèment la controverse depuis leur création en 1996. Certains, comme Karen Brown, présidente de la Fédération des enseignantes et enseignants de l’élémentaire de l’Ontario, estiment que le processus devrait être aboli.

Les examens de l’OQRE ne sont pas de bons outils pour réellement comprendre ce qui se passe dans les salles de classe, estime celle qui est à la tête du syndicat représentant les 83 000 enseignants des écoles élémentaires de la province.

Des élèves remplissent une évaluation en classe.

Les tests standardisés sont obligatoires et peuvent être faits sur la nouvelle plateforme virtuelle de la province, déployée pour la première fois cette année, ou avec papier et crayon. (Archives)

Photo : La Presse canadienne

Kelly Gallagher-Mackay, professeure adjointe à l’Université Wilfrid-Laurier, appuie ce constat. Ce n’est pas l’outil idéal, admet-elle. Mais quelle serait la solution de rechange?

Pas de données, pas de problèmes, pas de solutions

Mme Gallagher-Mackay a mené l’étude sur les perturbations dans le secteur de l’éducation du Groupe consultatif scientifique ontarien de lutte contre la COVID-19. Une des recommandations principales de l’étude concerne le besoin d’avoir plus de données pour comprendre l’impact de la pandémie sur les élèves.

« Nous n’avons pas de données en Ontario. Nous accusons un retard considérable, surtout si l’on compare à d’autres régions et à d’autres pays. »

— Une citation de  Kelly Gallagher-Mackay, professeure adjointe à l’Université Wilfrid-Laurier

En ce moment, le seul outil dont nous disposons pour avoir une image globale du système, c’est le test standardisé de l’OQRE, ajoute la professeure Gallagher-Mackay.

Cette dernière estime toutefois que les choses pourraient être faites différemment. Chaque élève doit passer le test, mais ne pourrions-nous pas plutôt envisager de former un échantillon?

Des élèves passent un examen.

Le test standardisé de l'OQRE porte sur les compétences en lecture, en écriture et en mathématiques. (Archives)

Photo : iStock

Quand le ministère a suspendu la tenue de ces tests au début de la pandémie, il n’a pas donné d’autres façons de recueillir des données sur le progrès des élèves, explique-t-elle.

« Nous avons besoin de données, sans quoi nous ne connaîtrons pas l’étendue du problème ni, conséquemment, les ressources et les solutions requises. »

— Une citation de  Kelly Gallagher-Mackay, professeure adjointe à l’Université Wilfrid-Laurier

Une autre année de pause réclamée

Il y a tellement eu d’absences, de lacunes et de retards dans l’enseignement cette année, déplore Mme Brown. Nous voulons utiliser le temps qu’il reste dans l’année scolaire pour nous concentrer sur le programme.

Pour les enseignantes, c’est énormément de pression supplémentaire. Elles doivent enseigner le programme en moins de temps, tout en préparant les élèves pour les tests, soutient-elle.

Il est devant son ordinateur.

Yves Lévesque est le directeur général de l’Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques (AFOCSC).

Photo : Radio-Canada / Capture d'écran - Google Meet

Yves Lévesque abonde dans le même sens. On en demande beaucoup au système scolaire. Il n’y a vraiment aucun répit pour les élèves, les enseignants et les administrateurs.

Choisir de faire les tests cette année, c’est une décision politique et non éducative, selon lui.

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