Québec acquiert les terres des Sœurs de la Charité pour 28,7 M$

Québec s'engage à maintenir la vocation agricole des terres des Sœurs de la Charité. (Archives)
Photo : Radio-Canada / Guillaume Croteau-Langevin
Le gouvernement Legault va se porter acquéreur des terres des Soeurs de la Charité, l’un des plus grands espaces verts situés sur le territoire de la ville de Québec, au coût de 28,7 millions de dollars afin d’y aménager un parc d’innovation agricole, ou agroparc.
Le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne, a annoncé jeudi qu’une promesse d’achat avait été conclue avec la congrégation des Sœurs de la Charité.
À écouter :
Québec s’engage à préserver la vocation agricole des terres d’une superficie de 203 hectares dont la qualité est jugée exceptionnelle
. Si tout se déroule comme prévu, le processus de vente devrait être terminé au mois d’août.
André Lamontagne a mentionné que des consultations seront menées à partir de l’automne auprès de citoyens, d’experts et des partenaires du projet d’agroparc, dont la Ville de Québec. Le ministre a insisté sur sa volonté d’adopter une approche de collaboration.
Projet issu de la communauté
On veut écouter les gens, on est ouvert aux idées novatrices. Ça va être un projet de collaboration. Le gouvernement achète les terres, mais après ça, c'est un projet, ultimement, qui va émerger de la communauté, des communautés, de tous ceux qui sont intéressés [à créer] une vitrine [pour] la ville de Québec en matière de pérennité d'agriculture et d'agriculture durable
, a déclaré M. Lamontagne.
Il a précisé qu’un comité constitué de représentants du MAPAQ
, du Secrétariat à la Capitale-Nationale et de la Ville de Québec allait se mettre au travail dans les prochains jours afin de préciser les concepts directeurs du projet d’agroparc et d'organiser les futures consultations.En septembre dernier, le gouvernement Legault avait présenté une offre d’achat non sollicitée aux Sœurs de la Charité en vue d’acheter ses terres.
La proposition était survenue moins d’un an après l’abandon officiel du projet de quartier résidentiel du Groupe Dallaire, qui prévoyait la construction de 6500 logements.
Le promoteur immobilier et la congrégation religieuse de Québec avaient mis un terme à leur partenariat après plus de cinq années de démarches infructueuses visant à obtenir un changement de zonage.
Une question de valeurs
En point de presse, la supérieure générale des Sœurs de la Charité de Québec, Sœur Monique Gervais, a indiqué que sa congrégation souhaitait que la vente des terres soit accueillie comme un geste en harmonie avec les valeurs qui ont toujours guidé [ses membres] dans leur engagement pour le bien de la population
.
On aurait pu avoir beaucoup plus pour ces terres, mais pour nous, ce n’est pas juste une question d'argent, c'est beaucoup plus. On a toujours été au service de la société et leur projet [d’agroparc] va rejoindre nos valeurs
, a confié Sœur Gervais.
De son côté, le maire de Québec, Bruno Marchand, s’est réjoui du maintien de la vocation agricole des terres. Il a salué la volonté du ministre Lamontagne de consulter la population.
C’est une volonté qui s'exprime en disant : "on va écouter le monde, on va travailler avec les gens", et ça, le ministre l'a soulevé, c'est un engagement qu'il a. On pourra juger l'arbre à ses fruits, si on veut rester dans les analogies pertinentes, mais aujourd'hui, on n'a jamais été aussi bien placés pour avoir des fruits extraordinaires sur ce terrain-là
, a commenté M. Marchand.
Avec la collaboration de Hadi Hassin