La commission indépendante sur les caribous fait escale en Abitibi-Témiscamingue

Les caribous de Val-d'Or sont nourris trois fois par jour avec un mélange contenant du foin, du lichen et de la moulée.
Photo : Gracieuseté : ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec
Après Saint-Anne-des-Monts et Baie-Saint-Paul, la Commission indépendante sur les caribous forestiers et montagnards se déplace en Abitibi-Témiscamingue.
La consultation publique vise à connaître l'opinion de la population sur les mesures qui devraient être prises pour assurer la pérennité des espèces.
Pendant que l'enjeu du déclin des caribous au nord de La Sarre est évalué, le projet de captivité de la harde de Val-d'Or, placée en enclos il y a deux ans, se poursuit.
La harde de caribous forestiers de Val-d'Or est composée de 3 femelles et 4 mâles. Depuis leur capture en mars 2020, un caribou est mort et un autre est né.
C’est une population qui est quand même assez jeune. Notre plus vieil individu est un mâle d'environ six ans et demi qu’on estime
, souligne Stéphanie Pellerin, biologiste au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs.

Une caméra permet d'observer les caribous dans chacune des mangeoires et le collier télémétrique de les localiser.
Photo : Gracieuseté
Ils ont été transférés dans un nouvel enclos trois fois plus grand que le précédent en janvier 2022.
L’enclos est divisé 2 pour effectuer une rotation une fois par année et chaque enclos est aussi divisé en plusieurs autres sections.
Le foin va pouvoir pousser, il y a du lichen aussi naturel au sol. Le lichen va pouvoir se régénérer une fois qu’on va transférer les caribous d’enclos. Ça limite aussi la propagation de pathogènes
, explique la biologiste.
Reproduction des caribous
Des enclos d’isolement et pour la mise bas sont aménagés. En période de reproduction si on voit qu’il y a des problématiques, des interactions avec certains mâles, on va pouvoir en isoler dans ces enclos d’isolement là
, dit-elle.

Bien qu'ils reçoivent des surnoms par des employés, les caribous sont identifiés par des numéros.
Photo : Gracieuseté : ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec
Le mâle dominant surnommé Rudolph est particulièrement surveillé lors de la période de reproduction en octobre, novembre. L’accouplement se fait au mois d’octobre, novembre et les faons naissent à la fin-mai, début-juin.
Avec trois femelles, on a bon espoir d’avoir quelques nouveau-nés cet été.
Des tests de gestation seront bientôt effectués. Le caribou numéro 8 est le seul faon né l'été dernier.
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Contacts avec les humains
La biologiste au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs assure que les contacts avec les humains sont limités pour éviter l’imprégnation.
Les caribous adultes portent des colliers télémétriques pesant 700 grammes et celui du faon pèse 68 grammes. Pour le faon, on a un plus petit collier qui agrandit automatiquement pour limiter les interactions et le serrage de cou
, précise-t-elle.
Ces colliers permettent de les localiser dans l'enclos et envoient une alerte lors d'un arrêt de mouvement de 12 heures.
Ce sont les Normes des bons soins aux animaux sauvages, souligne Stéphanie Pellerin. Ils ont étudié les colliers et nous demandent d’avoir un maximum de 5% du poids de l’animal. Dans notre cas on n’est même pas à 1 % environ, ça dépend des individus.
Elle rappelle que l’objectif est de les relâcher éventuellement dans la nature.
Il y a un biologiste ou un technicien de la faune qui se rend une à deux fois par semaine pour faire des observations et vérifier que tout est sous contrôle, indique Stéphanie Pellerin. Que les animaux se portent bien. Il y a aussi un surveillant sur place 24 heures sur 24. Il fait un minimum de quatre heures d’observations par jour pour noter toutes problématiques qui pourraient survenir, s’assurer que tous les individus mangent bien et à des quantités suffisantes aussi.
L’observation par le public n’est pas permise, mais certains villégiateurs à proximité et les membres de la communauté de Lac-Simon se rendent parfois près de l’enclos pour s’informer de l'état des caribous.
On loue une roulotte à notre collaborateur de la communauté autochtone de Lac-Simon, affirme la biologiste. Ils nous livrent aussi du lichen de temps en temps comme apport de nourriture aux caribous, du bois de chauffage aussi pour notre roulotte.
Prochaines dates de la Commission
La Commission indépendante sera de passage à La Sarre le 27 avril au Motel Villa mon Repos, le lendemain à l'Hôtel Forestel de Val-d'Or et le 5 mai au Club de Golf Chibougamau-Chapais de Chibougamau.
Les consultations sont prévues entre 19 et 22 heures.