Drogue du viol : face à une hausse des craintes, des bars augmentent la sécurité

Des tenanciers de bars de Trois-Rivières notent une hausse des plaintes liées à des intoxications au GHB.
Photo : iStock
Une publication Facebook dénonçant une possible recrudescence des cas d’intoxication à la drogue du viol dans des bars de Trois-Rivières et des plaintes récurrentes de clientes inquiètent des jeunes étudiantes ainsi que des tenanciers de bars.
Des propriétaires de bars à Trois-Rivières ont décidé d’agir pour rassurer leur clientèle. Après avoir constaté une hausse des plaintes concernant des intoxications à la drogue du viol, un entrepreneur a décidé de remettre des verres avec des couvercles aux clientes qui visitent son bar.
Un autre a contacté la police de Trois-Rivières pour s’informer sur la marche à suivre pour épingler les délinquants.
Un troisième tenancier de bar affirme avoir mis en garde ses employés des dangers du GHB et faire de la sensibilisation auprès de son personnel.
Au Cégep de Trois-Rivières, plusieurs étudiantes rencontrées suggèrent que l’intoxication à la drogue du viol est un phénomène assez fréquent.
Je regarde vraiment beaucoup mes verres. C’est arrivé à une de mes amies dernièrement et ce n'était pas drôle. On dirait que ça arrive de plus en plus
, a raconté une jeune femme.
« La plupart d’entre nous, on connait toutes quelqu’un à qui c’est arrivé. »
Une autre étudiante a affirmé commander uniquement des cannettes lorsqu’elle se trouve dans un bar et s'assurent de les garder près d’elle, tout au long de la soirée.
Ça nous fait toute peur de nous ramasser dans un viol. Personne ne voudrait vivre ça, alors on sort en groupe, on essaie de ne pas se laisser toute seule
, confie son amie.
Peu de plaintes enregistrées à la police de Trois-Rivières
La police de Trois-Rivières n’a pas constaté une hausse du nombre de plaintes liées à la drogue du viol dans les dernières semaines. Depuis le début de l’année 2022, de deux à trois dossiers ont été ouverts concernant la consommation involontaire de GHB.
La porte-parole de la police de Trois-Rivières, Carole Arbelot, encourage les gens qui pensent avoir été victime à porter plainte à la police.
« On entend des ouï-dire, mais on ne peut pas faire grand chose avec ça, ça prend des gens qui portent plainte pour amorcer une enquête. »
Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ) n’a pas été en mesure de dire si des patientes ont été hospitalisées en lien avec la drogue du viol dans les dernières semaines. En cas de suspicion, les victimes ne peuvent pas se rendre à l'urgence pour faire un prélèvement sur demande
juste pour vérifier.
Il est plutôt recommandé de contacter le centre antipoison du Québec. Si l'état de santé de la personne est très préoccupant ou qu'il y a suspicion d'agression sexuelle, elle doit être dirigée rapidement à l’urgence, indique le CIUSSS MCQ
.Avec les informations de Raphaël Brouillette