Le presbytère de Saint-Michel-de-Bellechasse sur la voie de la résurrection

Le presbytère de Saint-Michel-de-Bellechasse est l'un des plus anciens bâtis en Amérique du Nord. (archives)
Photo : Radio-Canada / Guylaine Bussières
Lentement mais sûrement, le presbytère de Saint-Michel-de-Bellechasse renaît. Depuis peu, il est à nouveau occupé. La mairie planifie des rénovations et les projets pour lui donner une deuxième vie se peaufinent.
Cela fait un mois environ qu’un employé de l’organisme Conservation de la nature Canada a son bureau dans le presbytère. Auparavant, il était installé dans un bâtiment municipal.
Avoir quelqu’un sur place, ça assure une présence et ça sécurise
, déclare Stéphane Garneau, qui est aux commandes de Saint-Michel-de-Bellechasse depuis les élections municipales de novembre dernier.
Le nouveau maire avait annoncé pendant sa campagne vouloir agir pour préserver ce monument construit en 1739. Il a donné suite à ses paroles.
Nous avons budgété pour cette année 150 000 $ de travaux
, renseigne l’élu.
La municipalité a également déposé une demande de subvention au Conseil du patrimoine religieux du Québec qui est actuellement en traitement. Les projets retenus feront l’objet d’annonces ultérieurement
, indique le ministère de la Culture et des Communications.
Besoin d'un ravalement de façade
Le maire assure que dans son ensemble, le presbytère est en bon état, mais l’édifice n’a pu traverser les siècles sans subir le passage du temps. D’où la nécessité de rénovations.
Il faut faire des travaux de maçonnerie, réparer des lucarnes, repeindre l'extérieur
, liste Stéphane Garneau. La réfection de la galerie, ce sera pour plus tard. Sa face nord, celle qui est exposée aux vents et aux tempêtes, est la plus endommagée.
Aussi bien intentionnée soit-elle pour restaurer et embellir le presbytère, l’équipe municipale de Saint-Michel-de-Bellechasse ne pourra pas le faire n’importe comment, car depuis décembre les lieux bénéficient de la protection du gouvernement.
La ministre de la Culture et des Communications, Nathalie Roy, a signé, fin 2021, l’avis d’intention de classement patrimonial du presbytère. Cette reconnaissance deviendra officielle d’ici la fin de l’année.
Quoi qu’il en soit, lorsqu'un immeuble et un site sont sous avis d'intention de classement, ceux-ci doivent être traités comme s'ils étaient classés
, précise le ministère.
Ce qui signifie que pour tout immeuble patrimonial classé, une autorisation de la ministre est nécessaire avant d'altérer, de restaurer, de réparer, de modifier de quelque façon ou de démolir en tout ou en partie cet immeuble, de le déplacer ou de l'utiliser comme adossement à une construction
.
Ces contraintes ne sont pas pour déplaire à Sylvie Lauzon, conseillère municipale et présidente de la Société des amis du presbytère de Saint-Michel-de-Bellechasse.
Ce sont des garde-fous qui empêchent de faire n’importe quoi. C’est ce qui va nous permettre d’assurer la pérennité des lieux.
Des idées sur la table
L’avenir du monument ne se limite pas à lui redonner ses splendeurs d’origine. Il s’agit aussi de déterminer quelle vocation lui attribuer. Ce rôle revient au comité consultatif des actifs municipaux, présidé par la conseillère municipale Janny Roy et mis en place par la mairie en février.
À ce jour, trois projets se dessinent, à commencer par celui d’aménager l’espace intérieur en bureaux administratifs. Sylvie Lauzon pense qu’en choisissant cette option, le potentiel économique du site ne serait pas pleinement exploité.
Si on ouvre le presbytère au public, ça va dynamiser les lieux et renforcer l’attrait touristique de Saint-Michel.
C’est pourquoi la société qu’elle dirige aimerait en faire un centre d’interprétation culturelle et patrimoniale avec l’ambition qu’il devienne un Espace bleu.
Dans le même temps, quatre résidents de la municipalité cultivent l’idée de transformer le presbytère en galerie d’art, troquet et boutique de produits du terroir.
Notre plan d’affaires est fait. On a participé à un concours entrepreneurial pour récolter des sous
, informe Gabriel Tanguay, un des quatre du groupe.
Conscient que les envies du quatuor ne vont pas aussi vite que la réalité, le Michelois considère qu’il est raisonnable d’envisager une ouverture dans un an et demi, deux ans
.
Des bureaux, un musée, un commerce ou autre… Le comité consultatif des actifs municipaux ne décidera pas sans avoir recueilli l’avis de la population.
Tout dépendra de la consultation publique qui sera organisée prochainement. Il y aura une période donnée pendant laquelle les gens pourront s’exprimer
, annonce le maire Garneau.