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Gérer les inondations et catastrophes grâce à une application québécoise

Une rivière déchaînée en hiver

Des précipitations abondantes ont causé des inondations dans la grande région de Québec, à Noël, en 2020.

Photo : Radio-Canada / Steve Jolicoeur

L’outil E-Nundation de l’entreprise Geosapiens, de Québec, fait de plus en plus sa marque auprès des municipalités pour surveiller les risques d’inondation. Les concepteurs souhaitent maintenant que leur produit serve à d’autres types d'intempéries, à l'ère où les catastrophes climatiques risquent d’être plus nombreuses.

On veut couvrir les autres aléas, comme les feux de forêt et les autres types de tempêtes, comme la grêle et les différents types d’inondations fluviales, urbaines et côtières, indique le président-directeur général (PDG) de Geosapiens, Hachem Agili.

Cet objectif de Geosapiens tombe à point alors qu’un récent rapport conclut que la chaleur extrême au Canada pourrait causer plus d’inondations et d’incendies dans les années à venir.

Une carte interactive de la ville de Rigaud sur le bord de la rivière des Outaouais

Un exemple de l'application web de l'outil E-Nundation pour la ville de Rigaud

Photo : Geosapiens

Carte en temps réel

L’application E-Nundation offre des données en temps réel sur le débit des cours d’eau.

Et contrairement à d’autres outils, notre solution unique convertit toutes les données en carte et permet même d’avoir des données prévisionnelles jusqu’à quelques jours à l'avance, souligne le PDG. Ça permet vraiment de voir exactement comment ça peut se traduire sur le terrain.

Les principaux clients de Geosapiens sont les municipalités et les compagnies d’assurance. Les villes peuvent intervenir rapidement en cas de sinistre, être plus efficaces. En assurance, ça permet un meilleur partage des risques entre les propriétaires et les assureurs, précise Hachem Agili.

En 2021, la ville de Rigaud, en Montérégie, a mis à l'essai E-Nundation. La surveillance des inondations intéressait les décideurs, mais les autres sinistres aussi.

En choisissant cet outil, et après un projet pilote, nous, notre philosophie, c'est que chaque dollar investi en sécurité civile serve à plus d'un aléa, c'est certain, affirme Éric Martel, directeur adjoint et coordonnateur de la sécurité civile au Service de sécurité incendie de Rigaud.

Il souhaite donc que rapidement, l'outil de Geosapiens puisse intégrer les données incluant l'érosion des berges et les embâcles, en plus de gérer les inondations.

Une capture d'écran d'une carte d'une rivière avec des informations sur un bâtiment inondé

L'application E-Nundation permet d'être assez précis, incluant des données pour les résidences situées en bordure des rivières.

Photo : Capture d'écran/Geosapiens

Outil centralisé

L'application E-Nundation fonctionne bien, selon Éric Martel, si elle est groupée avec d'autres outils et avec l'expertise d'Hydro Météo, un partenaire de Geosapiens.

Dans le concret, E-Nundation, c'est qu'on sait rapidement des informations qui avant nécessitaient plusieurs appels à des intervenants différents, poursuit le coordonnateur de la sécurité civile.

Ainsi, les administrateurs de la municipalité peuvent ouvrir l'application et savoir exactement le nombre de résidences qui seront touchées par d'éventuelles inondations de la rivière des Outaouais. En un clic ou presque, on connaît le nombre de maisons. Si c'est 300, on se dit qu'il y a au moins 2 personnes par habitation, donc on prépare un centre d'accueil des évacués pour environ 600 personnes, illustre-t-il.

Un homme conduit un tracteur sur une rue inondée

En 2019, plus de 75 familles avaient été évacuées à Rigaud seulement en raison des inondations (archives).

Photo : La Presse canadienne / Graham Hughes

Peu coûteux

D'après Éric Martel, l'outil est accessible parce qu'il n'est pas utilisé 12 mois par année. On paie quand on en a besoin, précise-t-il.

De plus, même si, jusqu’à maintenant, le printemps 2022 est assez clément au Québec sur le plan des inondations, l’outil de surveillance n’est pas inutile, selon le PDG de Geosapiens.

Pour les municipalités, c’est un outil centralisé de surveillance. Tout se retrouve au même endroit. Donc, l’efficacité est là aussi, et ça permet aux villes de mieux planifier, explique Hachem Agili.

L’application n’est pas encore officiellement utilisée dans la Capitale-Nationale et en Chaudière-Appalaches.

Au cours des dernières années, la Ville de Québec a toutefois offert des subventions à Geosapiens pour poursuivre ses activités, notamment pour un projet sur la rivière L’Assomption, dans Lanaudière.

L'outil E-Nundation a d'abord été développé à l'Institut national de la recherche scientifique par des étudiants, diplômés et professeurs. L'équipe a ensuite procédé à sa commercialisation en créant l'outil Geosapiens.

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