Dominic Cardy ne bouge pas sur le masque en classe, malgré l’avis du défenseur des enfants

Des enfants arrivent à l'école (archives).
Photo : Associated Press / David Zalubowski
Le ministre de l’Éducation du Nouveau-Brunswick Dominic Cardy ne réintégrera pas le masque obligatoire dans les écoles, à moins que la santé publique ne le recommande. Le ministre répond ainsi aux recommandations du défenseur des enfants, des jeunes et des aînés du Nouveau-Brunswick Kelly Lamrock, qui demande à la province de réexaminer sa décision.
Dans un scénario qui se répète pour une énième fois ces dernières semaines, le ministère de l’Éducation renvoie la balle à la santé publique sur la question du masque en classe.
Cette plus récente joute se joue alors que le défenseur des enfants déclare que le processus qui a mené à la décision de lever le port du masque obligatoire dans les écoles était défectueux.
Kelly Lamrock ne formule pas de recommandation sur le meilleur choix à faire, mais suggère d’imposer à nouveau le masque en classe, le temps de bien étudier la question et de prendre une décision d’ici un mois.
Il se dit aussi préoccupé par le manque de clarté dans le processus, notamment quant à savoir qui a la responsabilité de prendre cette décision.
Pas de décisions pour l'instant

Le ministre de l'Éducation du Nouveau-Brunswick, Dominic Cardy, ne compte pas rétablir le port du masque ni d'autres mesures sanitaires dans les écoles à moins que la santé publique le recommande.
Photo : Radio-Canada / Zoom
Dans un point de presse vendredi, le ministre Dominic Cardy a toutefois indiqué qu’il n’avait pas l’intention d’imposer de changement pour le moment.
Y aura-t-il des changements avant la fin de l’année scolaire? Vous devez poser cette question à la santé publique
, répond le ministre.
Je ne vais pas être le ministre qui fait des recommandations basées sur des pressions politiques, médiatiques ou de gens sur Internet. Je vais suivre les recommandations de la santé publique.
J’attends. Je suis sûr et certain qu’avec toutes les questions posées pour la santé publique, qu’on va avoir les réponses, mais c’est à eux de donner leurs informations
, indique-t-il.
Le ministre avait donné une réponse quasi identique au début du mois. Depuis, rien n'a bougé.
Dominic Cardy n’a pas non plus demandé à la santé publique de se prononcer. Ce serait de la pression politique. J’évite dans tous les cas de faire ça. Je pose beaucoup de questions : pourquoi on fait ça, c’est quoi l’évidence pour faire ça. Je pense que c’est dans les limites de mes responsabilités comme membre du cabinet.

La médecin hygiéniste en chef du Nouveau-Brunswick, la Dre Jennifer Russell (archives)
Photo : Radio-Canada
La médecin hygiéniste en chef, la Dre Jennifer Russell, a déclaré à plusieurs reprises ces dernières semaines – avant le rapport de Kelly Lamrock – qu’elle avait recommandé la levée de l’arrêté obligatoire, ce qui mettait fin de toutes les mesures sanitaires, mais que ce n’était pas à propos de recommander aux gens de porter ou non le masque.
À la lumière des recommandations du défenseur des enfants, Radio-Canada a fait une nouvelle demande d’entrevue à la santé publique. Nous attendons toujours une réponse, vendredi soir.
Dans une déclaration commune du ministère de l'Éducation et du ministère de la Santé, on indique que le gouvernement tiendra compte des recommandations du défenseur des enfants et du vérificateur général. Ce dernier doit effectuer un examen complet de la réponse de la province à la pandémie.
L'opposition demande que l'on corrige le tir
Les décisions sont basées sur la politique et non pas sur la science et les faits
, déplore le chef de l'opposition à Fredericton, le libéral Roger Melanson.
Il appelle le gouvernement à requérir le port du masque en classe, comme le font les autres provinces des Maritimes et le Québec, et d'arrêter de jouer à des jeux politiques
avec la santé des jeunes. Selon Roger Melanson, le ministre Dominic Cardy a la pleine autorité
pour prendre une décision sur le masque.
On n'a pas encore compris l'impact à long terme du COVID sur la santé des gens
, dit aussi le chef libéral. Il souligne de plus que le virus est responsable de taux d'absentéisme élevé en ce moment dans les systèmes scolaire et médical.
Pour Megan Mitton, du Parti vert, il est clair
qu'il y a eu des problèmes
dans la réflexion du gouvernement progressiste-conservateur. Je demande au gouvernement d'immédiatement mettre en place ces recommandations
du défenseur des jeunes, a déclaré la députée de Memramcook-Tantramar.
Avec des renseignements d'Océane Doucet