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Le quotidien de deux députés du N.-B. face aux aléas de la pandémie

Megan Mitton assise à son bureau.

La députée Megan Mitton s'est lancée en politique provinciale en 2018, avec le désir au ventre de changer le système.

Photo : Radio-Canada / Maya Chebl

« On est des intermédiaires entre le gouvernement et la cité, et la majorité de nos constituants, ils veulent juste s’exprimer, ils veulent juste comprendre des choses, et on est là juste pour faciliter cette transition. »

Ces mots sont ceux de Jules César. Avocat en droit de la famille, il travaille également à temps partiel comme adjoint du député libéral Rob McKee à son bureau de circonscription, à Moncton. Lorsqu’il siège à Fredericton, le député lui délègue certaines tâches, comme la prise en charge de dossiers prioritaires.

Le député Rob McKee et son adjoint, Jules César.

Le député de Moncton-Centre, Rob McKee, et son adjoint de circonscription, Jules César.

Photo : Getty Images

Avec la pandémie, tous les deux ont constaté un nombre grandissant de demandes pour les logements et un nombre d’évictions qui a évolué au même rythme. Il y avait aussi des gens de toutes les démographies qui venaient nous poser des questions. Des gens qui, auparavant, n’auraient jamais fait affaire avec un député, s'étonne Rob McKee.

Naviguer en terres inconnues

Lorsque la prestation d’aide provinciale des travailleurs a soudainement été interrompue en avril 2020, de nombreux citoyens ont été laissés dans le néant, n’ayant souvent que leur député vers qui se tourner.

Rob McKee.

Rob McKee a l'habitude d'aller au café Clémentine, à Moncton.

Photo : Radio-Canada / Maya Chebl

Si les gens avaient fait des erreurs dans leur demande, il n’y avait pas vraiment moyen de faire appel si on avait été refusé. On devait recueillir toute l’information nécessaire et on cherchait des réponses pour rouvrir le dossier, se souvient-il.

« C’était très bizarre. Ce n’est pas ce que l’on fait habituellement. »

— Une citation de  Rob McKee, député de Moncton-Centre

Il salue néanmoins la générosité des sous-ministres. Que ce soit le ministère de la Sécurité publique, de la Santé ou de l’Éducation, on avait un bon accès et on avait des réponses assez précises, souligne-t-il.

Décoder l'information

Les députés devaient également réaliser des prouesses pour décortiquer les informations sur la COVID-19 afin de soulager les préoccupations de leur communauté. Souvent, on pouvait seulement les référer aux cartons des mesures, ou ce qu’il y avait en ligne. Mais ce que les gens demandaient, ce sont des interprétations, expose-t-il.

Des dépliants montrant comment contacter Rob McKee.

Quelques fois au cours des deux dernières années, Rob McKee a distribué ses dépliants dans sa circonscription.

Photo : Radio-Canada / Maya Chebl

Même son de cloche dans la circonscription de Memramcook-Tantramar. Encore cette semaine, la députée du Parti vert, Megan Mitton, devait trouver une solution à un enjeu d’accès aux tests rapides.

À Sackville, ou encore à Port Elgin, des boîtes contenant ces outils de dépistage sont acheminées une fois par semaine. Mardi, des gens sont allés et il n’y avait personne pour leur donner leurs tests rapides, déclare-t-elle ironiquement.

Megan Mitton.

À plusieurs reprises, Megan Mitton a interpellé la santé publique pour qu'elle revoit sa position sur le port du masque dans la province.

Photo : Radio-Canada / Maya Chebl

J’ai reçu des appels. J’ai appelé [le Réseau de santé] Horizon pour savoir ce qui est arrivé. J’ai su qu’il y avait des rendez-vous pour la prochaine journée, alors j’ai répondu aux gens pour leur dire de prendre un rendez-vous pour le lendemain, dit-elle, l’exaspération lisible sur son visage masqué.

Lorsqu’elle compare la disponibilité de ces tests au Nouveau-Brunswick à celle d’autres provinces, comme l’Ontario ou la Nouvelle-Écosse, sa frustration ne peut être contenue. Pourquoi, en particulier dans les régions rurales, c’est "bonne chance"?, se questionne celle qui s’est lancée en politique provinciale en 2018, avec ce désir au ventre de changer le système.

Des lettres sans réponses

Plusieurs lettres qu’elle a adressées à la ministre de la Santé, Dorothy Shephard, et à la médecin hygiéniste en chef, la Dre Jennifer Russell, sont demeurées sans réponse, regrette Megan Mitton.

« Les gens sentent que le gouvernement les a oubliés, que le gouvernement a arrêté de gérer la pandémie. »

— Une citation de  Megan Mitton, députée de Memramcook-Tantramar

Le 11 mars dernier, elle les a interpellées pour leur demander de réévaluer leur décision quant à la levée du mandat sur le masque. Elles doivent reconsidérer leur décision. Elles pourraient sauver des vies. Il n’est pas trop tard, a-t-elle publié sur son compte Twitter.

Je n’ai pas vu, jusqu’à présent, une explication du pourquoi ils ont décidé de juste abandonner la science, lâche la députée, en entrevue dans son bureau à Sackville. J’avais plus de patience avant, mais à ce point-ci, ce n’est plus acceptable ce qui arrive.

En tant que membre de l’opposition officielle, Rob McKee n’a jamais voulu questionner l’intégrité de la santé publique, même s’il reconnaît que leur crédibilité est un peu mise en péril actuellement, et c’est malheureux, laisse-t-il tomber.

Un travail colossal

Megan Mitton cumule des petites victoires depuis le début de la pandémie, sans pourtant réussir à s’en satisfaire pleinement. C’est difficile d’être satisfaite quand il y a des parents qui me demandent s’ils vont devoir dormir dans leur voiture avec leur enfant, confie-t-elle.

Les dossiers s’empilent, mais les ressources à sa disposition pour venir en aide aux citoyens de sa circonscription demeurent restreintes.

J’essaye et je continue d’essayer d’être la voix des gens. J’espère qu’ils voient que j’essaye d’être là, dit-elle au pied de la porte, tout juste avant de quitter le bureau.

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