Québec prolonge le port du masque obligatoire jusqu’à la mi-mai
Le Dr Luc Boileau, directeur national par intérim de santé publique du Québec, s’adresse aux médias en compagnie du ministre de la Santé, Christian Dubé (archives).
Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, prolonge de deux semaines la période de port obligatoire du masque dans les lieux publics et les transports, à la suite de la recommandation de la santé publique tenant compte de la situation pandémique qui prévaut au Québec.
Dans un communiqué publié pendant le point de presse de la santé publique, jeudi, le ministre a fait savoir qu’il acceptait la recommandation et qu’il prolonge par conséquent de deux semaines, donc jusqu'au 15 mai, la mesure qui devait prendre fin le 30 avril prochain.
Cette décision repose sur une approche de prudence, considérant la situation épidémiologique qui prévaut toujours et les incertitudes quant à son évolution, notamment en raison du long congé de Pâques qui vient de se terminer et qui rend pour l’instant les données à venir difficiles à prévoir
, précise le communiqué du MSSS .
Le MSSSla situation est suivie de près et pourrait être reconsidérée si elle devait s’améliorer substantiellement d’ici là
.
En point de presse, le directeur national de santé publique par intérim, Luc Boileau, a expliqué que son équipe a pris cette décision en raison notamment de la situation qui prévaut actuellement dans les hôpitaux, où plus de 2400 personnes alitées sont porteuses de la maladie.
Après le 28 avril – date à laquelle prend fin le port du masque obligatoire à l'Île-du-Prince-Édouard –, le Québec deviendra la seule province du Canada à maintenir cette mesure.
Questionné sur cette situation, le premier ministre François Legault, de passage à Rivière-du-Loup, a répondu que la santé des Québécois passe en premier.
« La santé publique juge que, d’ici la mi-mai, on devrait continuer de porter le masque dans les endroits publics... Ce n’est pas une question politique. »
Je sais qu’il y a des gens qui ne sont pas contents qu’on garde des mesures, mais moi, je suis là pour protéger les Québécois, et je vais continuer de le faire. [...] Je pense qu’on doit à nos personnes âgées d’être prudents
, a-t-il conclu.

Le gouvernement du Québec prolonge le masque obligatoire jusqu'à la mi-mai. Une question de prudence expliquait le Dr Boileau, directeur par intérim de santé publique. Même si les cas se stabilisent - le pic serait atteint - les hospitalisations sont encore élevées. Québec sera bientôt la seule province au Canada à maintenir le masque. Reportage de Sébastien Desrosiers
La prudence est de mise
Or, en dépit de l'augmentation de 15 % des hospitalisations au Québec observée la semaine dernière par l'INESSS
, il semble que la situation épidémique commence à se stabiliser.L’Institut, qui publiait jeudi matin ses projections sur l’évolution anticipée des hospitalisations, prévoit en effet que le nombre d’hospitalisations total devrait se stabiliser au cours des deux prochaines semaines à la faveur d’une réduction anticipée des nouvelles admissions.
« Nos données nous montrent que la transmission du virus pourrait avoir commencé à ralentir, même peut-être qu’on aurait déjà atteint un certain plateau, sinon un pic, de la transmission d’une façon générale. »
Il faut accueillir tout ça comme des nouvelles qui peuvent être bonnes, mais aussi avec prudence
, a-t-il prévenu.
Le Dr Boileau explique qu'on observe encore une progression de la transmission du virus dans certains groupes d'âge, notamment chez les 70 ans et plus, qui sont particulièrement vulnérables à la maladie.
Pour ce qui est de la situation dans les hôpitaux du Québec, la Dre Lucie Opatrny, sous-ministre adjointe à la Direction générale des affaires universitaires, médicales, infirmières et pharmaceutiques, a précisé que, pour l'instant, aucun centre hospitalier n'atteint le niveau 4 de délestage.
Ce niveau prévoit, entre autres, le report de toute activité non urgente et non essentielle.
Isolement réduit pour les immunodéprimés
Par ailleurs, la santé publique annonce que, désormais, les personnes immunodéprimées n'auront plus à s'isoler pendant 21 jours s'ils ressentent des symptômes de la COVID-19. Dorénavant, a précisé le Dr Luc Boileau, leur période d'isolement sera de 10 jours.
Québec promet par ailleurs que le nouveau médicament Evusheld, qui permet de prévenir les infections symptomatiques à la COVID-19 chez les personnes immunosupprimées, sera bientôt offert au Québec.
Regain de l'activité grippale
Outre la COVID-19, la santé publique surveille aussi l'activité grippale, qui est passée de faible, la semaine dernière, à modérée cette semaine, a dit le Dr Boileau. On pense que ça va continuer dans les prochaines semaines
, estime-t-il.
C'est plutôt rare qu'on voie une telle activité grippale dans cette période-ci de l'année, mais c'est ce à quoi nous sommes confrontés. C'est un virus particulier d'influenza A [...] et, chose certaine, il est en progression.
Dans la mesure où la COVID-19 et l'influenza génèrent des symptômes semblables, la santé publique enjoint aux gens d'adopter le protocole d'isolement actuellement en vigueur. Il faut s'isoler et protéger les autres en adoptant les mesures d'hygiène respiratoire qui sont de mise, a-t-il rappelé.