•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Des auteurs, des histoires et des idées au Salon du livre de Rimouski

Des livres sur une étagère.

L'autrice Perrine Leblanc fait partie des invitées d'honneur du Salon du livre de Rimouski, qui se tient jusqu'à dimanche.

Photo : Radio-Canada / Julie Tremblay

Un lieu de rencontres et d’idées. C’est ce que propose à nouveau le Salon du livre de Rimouski, qui renoue cette année avec sa formule prépandémie, sans masque et sans restriction sur le nombre de participants. Au cours des quatre prochains jours, les mots et les voix de quelque 250 auteurs invités résonneront à l’Hôtel Rimouski et dans divers lieux de la ville.

Parmi les invités d’honneur de l'événement, les lecteurs pourront notamment rencontrer Christian Quesnel, qui vient de faire paraître La cité oblique, un livre graphique inspiré de l’univers de l’auteur fantastique H.P. Lovecraft; Mélikah Abdelmoumen, qui s’intéresse de façon très sensible à l’appropriation culturelle dans son dernier essai Baldwin, Styron et moi; Perrine Leblanc, qui parle de guerre, d’amour et d’espionnage en Irlande dans son Gens du Nord; ainsi que la comédienne et autrice Sylvie Drapeau, qui signe un quatrième roman à la fois dur et beau où elle décrit les effets de la violence conjugale sur les enfants.

Marina Orsini, Tristan Demers, Rachel Leclerc, Alain Farrah, Alain Deneault et Michel Rabagliati seront également de la partie.

Mais outre ces têtes d’affiche, bon nombre d’auteurs de la région seront aussi sur place. Voici un petit tour d’horizon de quelques-uns de leurs derniers livres à découvrir.


Stéphanie Pelletier, Ce qui brûle bien (Planète rebelle)

Portrait de l'auteure.

L'autrice Stéphanie Pelletier, devant le « mythique 5e rang de Padoue », où se déroulent certaines de ses histoires.

Photo : Marie-Eve Campbell

L’autrice de Dagaz et de Quand les guêpes se taisent est de retour dans un nouvel ouvrage pour chuchoter des belles choses à ceux qui tendront/ l’oreille et leur verser du doux qui crépite. À travers textes et poèmes, Stéphanie Pelletier raconte un accouchement, une rencontre fortuite avec un orignal ou tout simplement les tiraillements d'une mère qui doit composer avec les petites manies d’un enfant dont le rire élarg[it] tout et rend le temps élastique. L’un des textes les plus marquants de ce recueil est sans doute Peau d’vache, qui raconte comment une femme victime de violence conjugale planifie, un jour, sa disparition.

Extrait :

Donald, encore effoueré sur le sofa, beugle à pleins poumons. Il s’est réveillé parce que Julie a pensé trop fort. Les hommes violents ont la faculté de t’entendre quand tu penses trop fort, ils ont même la faculté de deviner ce que tu penses avant même que tu l’aies pensé. Ils sont bons pour jouer dans ta tête pis revirer la vérité de bord quarante fois jusqu’à temps qu’a devienne une menterie.


Marie-Hélène Voyer, Mouron des champs (La Peuplade)

Marie-Hélène Voyer fait partie des invitées d’honneur du Salon du livre de Rimouski. Elle a remporté cette année le prix Jovette-Bernier pour son dernier essai, L’habitude des ruines. Son deuxième recueil de poésie, Mouron des champs, rend hommage aux générations de femmes qui contrairement au mouron – une plante sauvage qui pousse spontanément dans la nature – manquent de liberté et de lumière pour s’épanouir pleinement, enfermées dans leurs cuisines, leurs chambres, leurs maisons. Ces femmes tentent donc de courir plus vite que le temps qui s'empare de [leurs] corps, dans l'enchaînement monotone des jours, entre les tâches ménagères et les rêves qu'elles enfouissent, puisqu'on les a élevées pour gainer [leurs] désirs. Pour elles, le temps n'existe que dans l'affairement aveugle.

Un livre avec un café en plongée.

Le dernier recueil de poésie de Marie-Hélène Voyer parle des générations de femmes et de leur dévouement.

Photo : Radio-Canada / Julie Tremblay

Extrait :

la fournaise gronde
je compte sur mes doigts les femmes qui dansent dans l’âtre aveuglant
charroyeuses de miracles cuiseuses de misères torcheuses de morveux tricoteuses de limbes soigneuses de fièvres vaillantes avorteuses empêchées vivantes suicidées mendiantes de clarté deuilleuses éprises de lumière
elles se confondent
dans le désordre des tisons


Jean-Philippe Chabot, Le chemin d’en haut (Le Quartanier)

Après Le livre de bois, qui racontait l’histoire d’un bûcheron qui découvre un livre qui raconte sa propre vie, Jean-Philippe Chabot récidive avec une histoire de village, où le protagoniste de son roman revient pour s’occuper de la succession de ses parents. Le lecteur est ainsi convié à découvrir Rivière-Bleue, le pays des pick-up qui s’enlisent, de l’autoroute 85 en éternelle construction, des bars de machines à sous et des hommes qui passent leur vie à débiter du bois à la scierie. S’y trouve aussi une barmaid qui a la faculté de raconter les choses avant qu’elles ne se passent, dans un récit où le passé, le futur et le présent s’entremêlent étrangement, au fur et à mesure des gorgées d’alcool.

Un livre ouvert.

Le dernier livre de J.-P. Chabot est publié au Quartanier.

Photo : Radio-Canada / Julie Tremblay

Extrait :

Mon père avait travaillé à la scierie jusqu’à sa mort, ça devait être dans mon ADN. Pis je tombais ben, le groupe NBG engageait. Je venais de décrocher une job dans le domaine du tremble. Une vie à débiter du bois, ou en tout cas c’est de même que je me le représentais. Le bonhomme Sept-Heures, c’était ton père? que le foreman m’a demandé. Eh oui. Y a des places qu’être l’enfant de quelqu’un, ça reste la meilleure des écoles.


Marcel Méthot, Le choix du bon outil repose sur des considérations de nature émotive (Fond’tonne)

Les amateurs de slam qui connaissent l’univers de Marcel Méthot retrouveront son humour dans son deuxième roman, qui était finaliste aux prix Jovette-Bernier 2022. L’auteur y raconte les pérégrinations de Sylvain, un homme qui est le seul à trouver qu’il paraît plus jeune que son âge, en compagnie de son amoureuse aux petits seins, de son psychologue qui a besoin d’être écouté, de Clinton, le rat américain, et de Fabrice Fréchier, un Français plutôt prétentieux. Dans cette histoire, les outils sont effectivement choisis, mais rarement pour effectuer leurs tâches habituelles...

Extrait: 

Assis dans la salle d’attente, il se retrouve seul face à une très vieille dame qui le dévisage d’une façon plutôt insistante en lui souriant avec affection. Il s’amuse à imaginer que la dame est une cliente de longue date de Monsieur Toussain, probablement une ancienne tueuse en série qui a décidé de mener une vie rangée après avoir été contactée par Dieu lors d’un épisode de fièvre rhumatismale.


Anthony Lacroix, La scoliose des pommiers (La maison en feu)

Premier recueil de poésie pour Anthony Lacroix, La scoliose des pommiers nous plonge dans des univers variés : celui des fins de soirées bien arrosées dans un bar où on se retrouve seul à une table pour six/ alors que les buffets/ refroidissent dans le coin de minuit; celui de la maladie et de son théâtre de pilules ou encore celui des terrains de baseball, pour lesquels le poète nourrit une passion qu’il garde secrète. La poésie est ici prétexte à reprendre le temps de retard sur la marée et à apprivoiser nos actions [qui] contiennent la peur de mourir.

Extrait :

si l’alcool
dessine un autre tableau au pastel gras
je prendrai la prochaine porte barrée

ce que je veux te dire
au fond

c’est que t’es belle comme un hot-dog au chou
un soir de grand match


Samuel Côté, Éloi Fortier, chasseur d’épaves (Flammarion)

À quoi ressemble le quotidien d’un chasseur d’épaves? C’est ce que raconte l’historien Samuel Côté dans son premier roman, qui plonge le lecteur dans les coulisses d'une enquête sur le passé maritime. Le chasseur tente ici de comprendre ce qui est arrivé au capitaine Joseph Dumoulin, qui pourrait avoir péri dans les bas-fonds du Saint-Laurent lors du naufrage d’une goélette. Des cartes et des documents historiques mènent au cimetière de Métis-sur-Mer, puis au large, mais même une fois sur place, la tâche des plongeurs ne sera pas de tout repos.

Samuel Côté devant la mer.

Le chasseur d'épaves Samuel Côté fait visiter les dessous de son métier dans son premier roman, publié chez Flammarion.

Photo : Elias Djemil-Matassov/Urbania

Extrait: 

De leurs gants, les plongeurs touchent sa coque verdie et gluante, flottant au-dessus d’elle comme deux spectres curieux. Le sol vaseux a permis de maintenir la carcasse de bois en assez bon état, et sur son pont se dresse la base de deux grands mâts disloqués. Rompus à mi-hauteur, ils ont la tête inclinée, comme pour saluer ces visiteurs impromptus.

Vos commentaires

Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !

En cours de chargement...