Les grandes célébrations religieuses reprennent malgré la sixième vague

Les trois grandes religions monothéistes célèbrent simultanément une période de rassemblement.
Photo : iStock
Les communautés chrétiennes, musulmanes et juives célèbrent toutes ces jours-ci certaines des dates parmi les plus importantes de leur calendrier. Ces événements sont libres de rassembler sans compter pour la première fois depuis le début de la pandémie, même si la COVID-19 rôde.
Du côté de la paroisse Saint-Louis-de-France à North York, Pâques cette année reprend un semblant de normalité, et de simplicité pour le curé, Élie Abou Assaf.
Les deux dernières années, j'avais trois célébrations le vendredi, quatre célébrations, le samedi quatre célébrations, le dimanche quatre, parce que nous avions une limite pour accueillir
, dit-il. Maintenant que les restrictions sur les capacités sont levées en Ontario, les quelque 250 sièges de l’église peuvent trouver preneur pour chaque événement de la semaine sainte.

Une procession du chemin de croix de Vendredi saint dans le Vieux-Montréal, le 15 avril.
Photo : La Presse canadienne / Graham Hughes
Ça change l'ambiance, témoigne-t-il. C'est, comme on dit, un nouveau sang qui circule dans le corps de l'église. Ils sont vraiment heureux de revenir.
Le choix du port du masque est laissé à chacun, même si le père Élie demande à ses paroissiens de le garder autant que possible.
Et on demande aux gens qui sont fatigués, qui ont certains symptômes, de rester chez eux. C'est préférable.
On marque un peu la libération du virus
On sent quand même une certaine liberté qui nous fait du bien spirituellement pour la famille et aussi psychologiquement
, évoque de son côté Richard Marceau, qui célèbre la Pessah, la Pâque juive débutée vendredi.
La célébration de huit jours est marquée entre autres par des soupers rituels, appelés Seder, et commémore la libération des Hébreux de l’esclavage en Égypte ancienne.

« La Pâque est un festival de libération et on marque un peu aussi la libération du virus », se réjouit Richard Marceau.
Photo : Radio-Canada
C'est une occasion extraordinaire de se retrouver entre familles et amis, affirme M. Marceau, qui est administrateur au Centre consultatif des relations juives et israéliennes. Et les gens sont très enthousiastes à l'idée enfin de se revoir et de pouvoir participer à ce rituel assez fondamental de la religion juive.
Mais avec la COVID-19, les gens savent qu'il faut faire attention
que ce soit aux repas ou à la synagogue, tempère-t-il, en mentionnant des connaissances qui ont annulé leur venue au Seder parce qu'ils ont des symptômes
.
Les Canadiennes et Canadiens sont maintenant assez au courant de la situation générale pour ne pas prendre de risques inutiles et ne pas vouloir transmettre le virus, s’ils l’ont, à leurs proches, leur famille et leurs amis.
La lumière du matin
L'imam Basil Raza Butt, à la mosquée Baitul Islam à Vaughan, évoque le soulagement universel, je pense, avec chaque religion
, de la levée des restrictions sur la capacité des lieux de culte.
Il souligne l'aspect essentiel de pouvoir se retrouver entre fidèles, particulièrement pendant le ramadan.
Une des raisons pourquoi on fait le jeûne, c'est qu'on commence à sentir un peu plus de sympathie pour la souffrance de l'autre personne. Et quand on se réunit ensemble, on voit physiquement l'état de l'autre personne. Là, on est capable de comprendre l'état de nos frères et sœurs qui sont à la mosquée, plus proches.
La mosquée Baitul Islam peut accueillir jusqu'à 3000 personnes, dont une grande partie est bien âgée
, selon M. Butt. Alors, la présentation d'une preuve de vaccination à l'entrée et le port du masque sont exigés, et il faut avoir notre propre tapis
.
La présence des pratiquants aux prières est une chose merveilleuse à prendre
, après deux ans passés éloignés les uns des autres.

La mosquée Baitul Islam est située à Vaughan, dans la banlieue nord de Toronto. Elle a été inaugurée en 1992.
Photo : Photo fournie par Basil Raza Butt
Quant à l'idée d'une pratique sans masque et sans virus, l'imam en appelle à la patience.
On dit toujours dans l'islam que le matin se manifeste lentement et graduellement. Alors on ne peut pas faire toutes les expectations que la nuit va partir juste comme ça. Mais je peux vous dire certainement que si un peu de lumière du matin a déjà commencé à se manifester et on a eu la chance de se régaler dans cette lumière-là, elle s'est manifestée dans ce mois du ramadan.