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Des chercheurs cherchent la cause du déclin des eiders dans les Maritimes

Ces canards migrateurs sont en déclin au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse, mais plus nombreux qu’avant à Terre-Neuve.

Un canard sur une serviette de plage blanche. Une personne pose délicatement ses mains sur l'oiseau.

Les eiders sont des canards migrateurs.

Photo : Photo fournie par Chris Ingram

Radio-Canada

Des chercheurs canadiens et américains vont se rendre à Grand Manan, au Nouveau-Brunswick, à la fin du mois. Ils vont capturer et relâcher des eiders après les avoir équipés d’un dispositif de repérage.

Ces oiseaux aquatiques sont en déclin au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et dans le Maine, mais plus nombreux qu’avant à Terre-Neuve.

En étiquetant et suivant ces canards migrateurs, les scientifiques espèrent ainsi arriver à expliquer cette situation qui les intrigue depuis plus d’une décennie, et pour laquelle certaines hypothèses sont avancées.

L’hypothèse la plus courante pour expliquer le déclin des eiders dans certaines régions est la rareté de leur principale source de nourriture : la moule bleue (Mytilus edulis).

Des moules bleues dans l'eau près de la rive, au milieu de petites roches.

Des moules bleues à Bar Harbor, dans le Maine.

Photo : Getty Images / Nikki Gensert

Ils se nourrissent de celles que l’on retrouve dans le golfe du Maine, l’une des étendues d’eau qui se réchauffe le plus rapidement sur la planète. Les moules bleues ne survivent que dans des conditions bien spécifiques. Ils souffrent donc de ce changement de température et ne peuvent survivre en eaux trop chaudes.

Dustin Meattey, le directeur des programmes sur les oiseaux aquatiques à l’Institut de recherche sur la biodiversité, dans le Maine, évoque aussi la prolifération du crabe vert (Carcinus maenas).

Cette espèce invasive s’attaque notamment aux moules dont les eiders sont friands.

Plan rapproché de la carapace et des deux pinces d'un crabe vert vivant, posé sur des rochers.

Selon Pêches et Océans Canada, le crabe vert « a des effets néfastes sur les écosystèmes indigènes ». Il faut limiter sa propagation et les dommages qu'il cause, car une fois établi, ce crabe est impossible à éradiquer.

Photo : Getty Images / Ian Redding

Mark Mallory, le directeur de la recherche sur les écosystèmes des milieux humides côtiers à l’Université Acadia, en Nouvelle-Écosse, indique que la majorité des chercheurs s’accordent pour dire qu’il faut regarder du côté de l’environnement maritime pour expliquer le déclin des eiders, une espèce qu’il étudie depuis plus de vingt ans.

Canadiens et Américains collaborent au projet. Le Service canadien de la faune, Environnement et Changement climatique Canada, l’Université Acadia, le service américain de la faune et de la faune marine (United States Fish and Wildlife Service) et le département des Pêches et de la Faune du Maine sont des partenaires.

Cinq individus dans une chaloupe lancent un fil qui sert à attraper des canards qui flottent sur l'eau.

Sur cette photo, des chercheurs attrapent des canards pour ensuite leur attacher un dispositif de repérage et les relâcher.

Photo : Photo fournie par Chris Ingram

Des recherches ont déjà été menées sur le sujet, mais jamais à aussi grande échelle, selon Dustin Meattey.

Les chercheurs ont commencé leur travail l’an passé dans le Maine et au Québec, où ils ont attaché des dispositifs de repérage aux eiders. Ils poursuivent dans la même veine ce printemps au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse.

Ils planifient de prendre le chemin de Terre-Neuve-et-Labrador tout de suite après, à moins que la saison de la reproduction n’y soit retardée à cause de la neige. Si c’est le cas, Dustin Meattey indique que les chercheurs s’y rendront l’an prochain.

Leurs opérations vont cibler les eiders reproducteurs.

Plan rapproché d'une main sale aux ongles crasseux, levant la patte d'un canard autour de laquelle on a attaché une bague pour en faire le repérage.

Un dispositif de repérage est attaché à la patte d'un canard.

Photo : Photo fournie par Chris Ingram

Selon le professeur Mark Mallory, de l’Université Acadia, tant les autorités canadiennes qu’américaines s’intéressent aux eiders, notamment parce que leur duvet est d'intérêt commercial et qu’ils sont chassés des deux côtés de la frontière pour leur plumage.

Chaque fois que les humains chassent une espèce, et qu’on veut le faire d’une manière durable, il faut savoir si la quantité qu’on prend dans une population est soutenable, dit-il.

Les deux pays sont aussi signataires de la Convention concernant les oiseaux migrateurs, un accord pour la surveillance et la préservation.

Mark Mallory dans la nature, coiffé d'une casquette et tenant un goéland dans ses bras.

Mark Mallory est directeur de la recherche sur les écosystèmes des milieux humides côtiers à l’Université Acadia, en Nouvelle-Écosse. Il a notamment passé 12 ans à étudier les eiders dans l'Arctique.

Photo : Photo fournie par Mark Mallory

Mark Mallory souligne que ce qui se produit avec l’espèce doit être vu comme un symptôme de la santé de l’environnement sur la côte atlantique. Les variations dans les populations d’eiders peuvent en dire beaucoup sur l’état des écosystèmes marins et côtiers, note-t-il.

Selon le professeur Mallory, les chercheurs ont déjà commencé à recevoir des données intéressantes des eiders dans lesquels des dispositifs de localisation ont été implantés l’an dernier au Québec et dans le Maine.

Des données pour ceux des provinces maritimes devraient s’ajouter dans la prochaine année. Après trois ou quatre ans, dit-il, ces données commencent à indiquer des tendances auxquelles on peut se fier.

D'après le reportage de Raechel Huizinga, CBC

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