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Camps d’été cherchent moniteurs

Les camps de l’Ontario n’y échappent pas. Ils font, comme bien d’autres secteurs, face à un bassin d’employés plus serré.

Des enfants marchent dans un parc avec leurs sacs à dos.

La demande est forte en Ontario pour les différents camps de jour, qui redoublent d'efforts pour recruter des employés.

Photo : Radio-Canada

Les jeunes Ontariens troqueront bientôt la grammaire et les mathématiques contre le sport ou les arts. Trouver ceux qui les accompagneront pourrait cependant s’avérer un casse-tête cette année dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre.

Toronto a ouvert mardi les inscriptions au programme CampTO et 46 800 places se sont envolées en une journée sur une possibilité de 89 000, dit Howie Dayton, directeur des loisirs communautaires de la Ville. On est à peu près à 52 % en une journée, alors ça me dit que les parents ont vraiment envie que leurs enfants reprennent les camps et les activités cet été.

M. Dayton s’attend à ce qu’au moment où débuteront les camps, soit le 4 juillet, les places soient presque toutes comblées.

Toronto croit être en mesure d’offrir des niveaux d’activités semblables à ce qu’ils étaient en 2019, soit 89 000 places cet été comparativement à 92 000 il y a deux ans. Même s’il est encore trop tôt pour dire si les difficultés de recrutement auront un effet, la Ville est persuadée d’y arriver et ouvre d’emblée tous les programmes.

D’autres camps jouent, eux, de prudence. C’est le cas des Camps Tournesol, dans le Grand Toronto, où les places sont pour le moment limitées. La fondatrice et présidente, Martine Brouillet, explique que pour un camp où il pourrait y avoir de 40 à 50 enfants, il y a actuellement 30 places. On verra si on a vraiment le personnel nécessaire, mais la demande des parents est énorme. Les parents sont prêts, ils veulent envoyer leurs enfants en présentiel, ils veulent qu'ils s'amusent, souligne Mme Brouillet.

Un recrutement plus laborieux

Si la demande se fait sentir, il en va de même de la difficulté à recruter. Howie Dayton demeure toutefois persuadé de réussir à pourvoir tous les postes.

La Ville de Toronto embauche environ 1400 employés pour les camps d’été. M. Dayton prévoit que, si on ajoute l’ensemble du personnel à temps partiel, dont celui des piscines intérieures, par exemple, ce nombre s’élèvera au total à 3000 ou 4000 employés.

Le recrutement est en cours. Des lettres d’intention ont été envoyées aux anciens employés et les étudiants des niveaux secondaire, collégial et universitaire sont courtisés.

Howie Dayton admet que le taux d’attrition est plus élevé cette année. Nous avons eu une attrition plus élevée au cours de la pandémie. Des personnes qui ne souhaitent pas encore revenir ou qui sont parties faire autre chose. Nous avons donc du pain sur la planche pour nous assurer de pourvoir tous les postes vacants.

La Ville a multiplié les foires de l’emploi virtuelles dans les communautés pour faire miroiter les occasions estivales auprès des jeunes. Certaines se tiennent désormais en personne. Selon le directeur, les efforts supplémentaires investis dans la campagne de recrutement ont porté fruit. Il dit que des centaines de candidatures sont actuellement examinées.

« On fait énormément d’efforts, mais c’est long et difficile. On a beaucoup de bouche à oreille. »

— Une citation de  Martine Brouillet fondatrice et présidente des Camps Tournesol

Martine Brouillet n'évoque pas la même satisfaction quant aux foires. Les Camps Tournesol se tournent vers les foires organisées par les universités, mais leur tenue en virtuel n'a pas attiré les foules, dit-elle.

À la même date en 2019, on avait le double de candidatures pour travailler dans les camps, mentionne Mme Brouillet. Un des problèmes pour nous, c’est qu’on recrute beaucoup dans les universités, dans les programmes d’éducation en Ontario, mais aussi au Québec. Et comme les universités font leurs foires de l’emploi en virtuel, il y a seulement trois ou quatre élèves qui se présentent. C’est vraiment un échec total.

Enjeu de main-d'œuvre qualifiée

Le directeur des loisirs communautaires de la Ville de Toronto demeure confiant dans l'ensemble, tout en admettant que des défis se présentent pour certains programmes, spécialement les activités aquatiques.

Ça pourrait être un peu difficile parce que ces programmes nécessitent beaucoup de certifications et que nous n'avons pas été en mesure d'organiser certains des cours de développement du leadership au cours des deux dernières années, explique-t-il.

Des jeunes et leurs parents s'inscrivent à des programmes municipaux devant des employés de la Ville.

Les inscriptions pour les camps d'été sont ouvertes au public à Toronto depuis le début de la semaine.

Photo : Radio-Canada / Christopher Mulligan

Il ajoute que ça peut prendre un peu plus de temps pour remplacer les sauveteurs certifiés et les instructeurs qui sont partis travailler ailleurs. Nous espérons que le personnel que nous avons sera prêt à travailler peut-être quelques quarts de travail supplémentaires pour combler certains des postes vacants, renchérit M. Dayton. L’objectif : que les niveaux de services pour le public ne soient pas touchés.

Je suis convaincu que, si nous devons annuler des choses, ce sera une situation très mineure. Il y a d'autres façons de nous ajuster pour ne pas avoir à annuler un programme. Parfois, cela signifie que, si nous avons de la place dans un autre programme, nous offrons aux clients une nouvelle option pour qu'ils obtiennent le service, précise Howie Dayton.

La Ville affirme avoir des stratégies du genre afin de supporter les conséquences si jamais elle manque de personnel pour fournir tous les programmes.

Repenser l'horaire de travail

La directrice des Camps Tournesol explique qu'une des clés cette année pour recruter du personnel est de faire preuve de flexibilité afin de s'adapter aux jeunes qui ne peuvent pas être présents tout l'été, mais qui souhaitent travailler.

Jamais dans les années passées on n’aurait accepté une personne qui n'aurait pas pu travailler durant les sept ou huit semaines de campus. Cette année, toutefois, on a commencé à accepter des jeunes qui suivent des cours d’été en juillet et qui ne sont donc disponibles qu’en août, relate Martine Brouillet.

Cette flexibilité permet certes d'attirer des jeunes, mais crée aussi un casse-tête organisationnel, selon Mme Brouillet. Mais on n’a d'autre choix que d’essayer d’être plus accommodants pour pouvoir remplir nos postes.

Mme Brouillet espère que la situation ouvrira une réflexion sur les jeunes universitaires qui ne reviennent pas vers les emplois saisonniers ou à temps partiel. Où sont-ils? C’est là qu’on a besoin d’aide avec le gouvernement. Ce n’est pas une question de sous, mais [de savoir] comment on peut les encourager à revenir sur le marché du travail.

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