Le croiseur Moskva, vaisseau amiral de la flotte russe en mer Noire, a coulé

Lors du remorquage du croiseur Moskva vers le port de destination, le navire a perdu sa stabilité en raison de dommages à la coque subis lors de l'incendie à la suite de la détonation de munitions. Dans des conditions de mer agitée, le navire a coulé, a déclaré le ministère, cité par l'agence TASS.

Des missiles Neptune qui protègent la mer Noire ont causé d'importants dégâts à ce navire russe, avait dit plus tôt le gouverneur ukrainien de la région d'Odessa, Maxime Martchenko.

Un porte-parole de l'administration militaire d'Odessa, Serguiï Bratchouk, a indiqué sur Telegram que, selon des données disponibles, des missiles ukrainiens étaient à l'origine des sérieux dommages subis par le navire.

Le ministère de la Défense de la Russie avait confirmé que son croiseur avait été endommagé, pas par des tirs de missiles, mais plutôt en raison d’un incendie qui a entraîné l’explosion de munitions à bord.

L’équipage d’environ 500 membres a été évacué du croiseur et une enquête est en cours pour déterminer l’origine de cet incendie, a ajouté le Ministère.

Du côté américain, le Pentagone a décrit la perte de ce navire de guerre comme un coup dur pour la flotte russe. Cela aura des conséquences sur leurs capacités de combat, car le Moskva était un élément-clé de leurs efforts pour établir une domination navale en mer Noire, a soutenu le porte-parole du Pentagone, John Kirby, en entrevue à CNN, vendredi après-midi.

Le plus grand navire russe endommagé depuis 1941

Quelles que soient la cause et la gravité des dommages, cet épisode constitue un revers pour la Russie.

Selon les experts, le Moskva serait le plus grand navire de guerre russe endommagé par des tirs ennemis depuis 1941.

Le bâtiment de 186 mètres de long était équipé de 16 missiles de croisière antinavires de type Vulkan, dont la portée s'élève à au moins 700 kilomètres.

Il a été mis en service du temps de l'Union soviétique en 1983 et a participé à l'intervention russe en Syrie à partir de 2015.

Cette image fournie par Maxar Technologies montre le croiseur Moskva dans le port de Sébastopol, en Crimée, le 7 avril 2022.

Photo : Associated Press

Dans les premiers jours de l'invasion de l'Ukraine, il a pris part à une attaque contre l'île aux Serpents, près de la frontière roumaine. Dans un échange radio devenu viral, les gardes-frontières ukrainiens de la petite île avaient lancé Va te faire foutre! au navire russe et lui avaient demandé de se rendre. Peu après, le Moskva, accompagné du Vassili Bykov, a attaqué l'île, attaque au cours de laquelle 19 marins ukrainiens ont été capturés pour être ensuite échangés contre des prisonniers russes.

Cet incendie sur le croiseur Moskva survient quelques heures après l’annonce, par le président américain Joe Biden, d’une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars américains qui permettra à l’Ukraine d’obtenir des véhicules blindés, de l’artillerie et des hélicoptères.

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Nouvelle tentative pour évacuer des civils

Par ailleurs, l'Ukraine a annoncé jeudi une reprise des évacuations de civils à partir de neuf couloirs humanitaires, notamment depuis la ville assiégée de Marioupol, dans le sud-est du pays, après une journée de suspension due selon Kiev à des violations russes du cessez-le-feu.

Neuf couloirs humanitaires sont prévus aujourd'hui, a déclaré la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk.

Le maire de Marioupol, Vadim Boïtchenko, a démenti jeudi la prise de contrôle russe du port de sa ville, la qualifiant de fausse nouvelle.

Les Ukrainiens ont-ils attaqué le territoire russe?

L'Ukraine a rejeté jeudi les affirmations de Moscou selon lesquelles elle aurait bombardé des villages russes frontaliers. Elle a au contraire accusé Moscou de planifier des attaques terroristes dans la région frontalière pour alimenter l'hystérie anti-ukrainienne, selon le Conseil national de sécurité et de défense ukrainien.

Un peu plus tôt, le Comité d'enquête russe avait affirmé que deux hélicoptères ukrainiens équipés d'armes lourdes étaient entrés en Russie et avaient procédé à au moins six frappes sur des immeubles d'habitation dans le village de Klimovo, dans la région de Briansk.

Par ailleurs, le gouverneur de la région, Oleg Sinegoubov, a affirmé que plus de 500 civils, dont 24 enfants, ont été tués dans la région de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, depuis le début de l'invasion russe le 24 février.

Deuxième ville d'Ukraine avec près de 1,5 million d'habitants avant la guerre, Kharkiv est située à une quarantaine de kilomètres de la frontière russe.