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Un cercle d’échange autochtone sur l’autisme voit le jour en Alberta

Grant Bruno en compagnie de son épouse et de ses deux enfants.

L'un des objectifs de ce groupe d'échange sur l'autisme, que préside Grant Bruno, est de mettre à profit les pratiques autochtones en matière d'inclusion des personnes autistes dans la société.

Photo : Fournie par Steinhauer Photography

Radio-Canada

Se pencher sur la question de l’autisme d'un point de vue autochtone en mettant à contribution différentes expériences. Voilà le projet qu’un groupe de personnes a mis en place en Alberta dans le but d’améliorer les connaissances sur ce trouble neurodéveloppemental.

Le groupe est composé de membres des Premières Nations et de Métis, ainsi que de membres issus de milieux urbains et ruraux qui ont, dans leur famille, une personne atteinte d’autisme, ou qui ont eux-mêmes un trouble du spectre de l'autisme.

Le groupe se réunit tous les mois pour discuter des défis et des possibilités concernant la façon d'établir des relations au sein de la communauté et avec le gouvernement, explique son président, Grant Bruno, doctorant à l'Université de l'Alberta.

« Le fait d'échanger nos expériences et nos connaissances permet aux membres du groupe d'être en mesure d'améliorer les choses pour les personnes autistes, notamment dans les communautés autochtones de l'Alberta. »

— Une citation de  Grant Bruno, président du cercle d’échange sur l’autisme

Ces échanges portent sur la façon dont la question de l’autisme est appréhendée et prise en charge culturellement par les communautés.

Grant Bruno relève à ce propos que, dans la culture crie, c’est d’abord l'acceptation des personnes atteintes de ce trouble neurologique du développement qui est privilégiée, alors que, dans les sociétés occidentales, le préalable serait d'abord les thérapies, puis l'acceptation. Pour moi, c'est totalement fait à l'envers, affirme-t-il.

Des visions différentes de l'autisme transmises par les aînés autochtones

Membre de la nation Siksika, Pearl Yellow Old Woman-Healy a une fille de 30 ans atteinte d'autisme. C’est lorsque sa fille avait 12 ans qu’elle s'est rendu compte que celle-ci avait des besoins spécifiques nécessitant un soutien supplémentaire et des moyens financiers dont elle ne disposait pas. Elle avait alors décidé de quitter la Première Nation et d'aller habiter en ville.

Devenue éducatrice spécialisée, elle se penche aujourd’hui sur l'autisme dans les communautés autochtones. Comme Grant Bruno, Pearl Yellow Old Woman-Healy a elle aussi appris que certaines communautés autochtones avaient une vision différente des personnes autistes.

« Très souvent, les anciens racontaient des histoires sur [le] caractère unique [des personnes autistes] et sur la manière dont elles étaient incluses dans la communauté. »

— Une citation de  Pearl Yellow Old Woman-Healy

À preuve que la compréhension de la spécificité des personnes autistes est une réalité ancrée dans la culture autochtone, dans la langue crie, le mot utilisé pour décrire l'autisme est pîtoteyihtam, qui signifie « il/elle pense différemment ».

Grant Bruno explique que l’un des objectifs de ce cercle d’échange sur l’autisme est aussi de faire connaître au sein des systèmes occidentaux les pratiques autochtones en matière d’autisme.

Appelé trouble du spectre de l’autisme (TSA), qui regroupe les enfants autistes, les enfants atteints du syndrome d’Asperger et ceux ayant un trouble du développement non spécifié, l’autisme est un trouble neurologique du développement présent à la naissance. Il se caractérise par un déficit dans la capacité à communiquer et, donc, à entrer dans les interactions sociales. De plus, il a pour conséquence de restreindre les centres d’intérêt des personnes qui en sont atteintes.

Selon les données de l’Enquête canadienne sur la santé des enfants et des jeunes (ECSEJ) de 2019 (Nouvelle fenêtre), 1 enfant ou jeune Canadien de 1 à 17 ans sur 50 (soit 2,0 %) avait reçu un diagnostic de TSA. Cette prévalence est de 1,4 % à 2,6 % en Alberta.

Avec des informations de Kashmala Fida Mohatarem et Ariel Fournier

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