Les écoles francophones de la Colombie-Britannique en voie de devenir plus inclusives

Les enfants sont plus nombreux à demander qu'on utilise un pronom neutre pour les présenter.
Photo : Radio-Canada / Julie Landry
Le Conseil scolaire francophone (CSF) de la Colombie-Britannique veut rendre ses communautés scolaires plus inclusives pour les enfants qui font une transition de genre. Il veut appuyer le personnel scolaire en leur donnant des directives et un guide à suivre au sujet, entre autres du langage inclusif.
Aucune étude officielle ne démontre qu’il existe plus d’élèves ouvertement non binaires au Conseil scolaire francophone, mais certains enseignants n'ont jamais eu autant d'élèves qui ne s'identifient ni au genre féminin ni au genre masculin.

Le drapeau non binaire est de plus en plus souvent représenté dans les médias sociaux.
Photo : La Presse canadienne / Graphisme : Camile Gauthier
C'est sûr qu'il y a une augmentation de la sensibilisation
, constate la conseillère pédagogique en équité au CSF, Pamela Hathaway-Miller. Elle se réjouit de voir des élèves qui s'affichent ouvertement non binaires, parce que cela démontre un espace inclusif.
Quand on a une école qui est totalement cisgenre ou hétérosexuelle, on peut se demander : "Est-ce que cette communauté est vraiment accueillante et inclusive pour tout le monde?"
Terminologie LGBTQ+
- Non binaire : se dit d'une personne dont l'identité de genre se situe en dehors du modèle de genre binaire homme ou femme.
- Personne transgenre : personne dont le genre ne correspond pas à celui qui lui a été assigné à la naissance.
- Personne cisgenre : personne dont l'identité de genre correspond à son sexe assigné à la naissance.
Source : Lexique sur la diversité sexuelle et de genre du Gouvernement du Canada
Plus l’enfant est exposé, plus il apprend sur lui-même
Le psychologue Wallace Wong, qui travaille depuis 1996 auprès de la population transgenre et autour des questions d’identité sexuelle et de genre, notamment chez les enfants, constate une augmentation de personnes qui s’affichent ouvertement.

Le psychologue Wallace Wong se réjouit de voir que de plus en plus d'enfants se sentent assez en sécurité pour afficher ouvertement leur transition de genre.
Photo : Photo fournie par Wallace Wong
Selon lui, plus les personnes sont exposées à la diversité du genre, plus elles en apprennent sur elles-mêmes.
On en apprend davantage à son sujet en consultant l’Internet, avec des discussions et en étant exposé à d’autres personnes
, explique-t-il. Quand la culture est ouverte, les gens se donnent la permission d’explorer et comprennent qu’ils ne sont pas les seuls à se sentir comme ils se sentent.
À écouter :
Reportage de Julie Landry : hausse constatée d'élèves qui s'identifient comme étant non binaires
On a plus à faire
, dit le CSF
Le CSF a une politique d’inclusion de la communauté LGBTQ+, appelée politique SOGI, depuis 2016. Il offre déjà du soutien aux élèves qui font une transition et à leur famille, ainsi qu’aux écoles, mais veut en faire plus.
Pamela Hathaway-Miller explique des élèves se sont d'ailleurs tournés vers le CSF pour demander qu'il en face encore plus pour sensibiliser les enseignants et le personnel scolaire.
On entend beaucoup dire, de la part des jeunes, qu’il faut que les adultes soient plus sensibilisés pour qu'il utilisent un langage pour inclusif.
Le conseil scolaire est donc en train de mettre à jour sa politique SOGI, sur l'inclusion des élèves à orientation sexuelle et identité de genre diverses.
Il est également en train d'écrire des directives administratives destinées aux écoles concernant les enfants en transition. Cette révision sera soumise au conseil d’administration du CSF en mai.
Ensuite, un guide sera rédigé pour aider le personnel scolaire. On pense que cela peut rendre la politique plus utilisable, plus accessible
, affirme la conseillère pédagogique.
Le CSF invite la communauté LGBTQ+ à donner son point de vue sur cette révision de politique.