Logement : l’opposition dénonce l’« inaction » de Québec

Pour Marie-Claude Nichols, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'habitation, le dernier budget de la CAQ ne fait pas assez pour aider les jeunes familles à accéder à la propriété.
Photo : Radio-Canada
Le gouvernement de la CAQ ne trouve pas grâce aux yeux de l’opposition à Québec sur la question de l’habitation, du logement et de l’accès à la propriété.
Avant même l’interpellation de la ministre des Affaires municipales et de l'Habitation, Andrée Laforest, les représentants du Parti libéral (PLQ), de Québec solidaire (QS) et du Parti québécois (PQ) ont annoncé leurs couleurs en reprochant au gouvernement de François Legault son inaction.
Ces critiques sont formulées au lendemain du budget fédéral qui annonce une série de mesures pour aider les acheteurs d’une première maison et une intention de mettre un frein à la spéculation immobilière.
Les partis d’opposition ont l’impression que le gouvernement fédéral fait plus pour le logement – une compétence provinciale – que le gouvernement du Québec.
Pour la députée de Vaudreuil et porte-parole de l'opposition officielle en matière d'habitation, on n’a rien dans le dernier budget [du gouvernement de la CAQ] comme mesures structurantes en lien avec l’habitation et le logement social et communautaire. On n’a rien non plus sur l’accès à la propriété pour les jeunes familles du Québec
.
Dans son dernier budget, le ministre des Finances, Eric Girard, a annoncé 633,6 millions de dollars sur six ans pour accroître l’offre de logements sociaux et abordables, et améliorer la qualité des logements dans la province.
« On est dans une crise de logement sans précédent pour une deuxième année consécutive que le gouvernement de la CAQ ne reconnaît toujours pas. »
Qualifiant d’intéressantes les mesures annoncées la veille par le gouvernement fédéral, Mme Nichols se demande pourquoi on ne fait rien au Québec pour agir rapidement.
Mon souhait, dit-elle, est que le gouvernement n’attende pas deux ans et demi encore pour signer une entente avec le gouvernement fédéral.
Le Parti québécois insiste lui aussi sur l’urgence d’agir face à une véritable crise de logement.
« On est face à une ministre qui ne saisit pas encore l’ampleur de la crise du logement qui sévit partout au Québec. »
Le gouvernement du Québec croit encore que le marché immobilier va s’autoréguler et l’on serait mieux qu’ailleurs au Canada
, ajoute Méganne Perry Mélançon.
Toutefois, le PQ ne voit pas d’un bon œil les mesures annoncées par Ottawa et y voit plutôt de l’ingérence. On ne peut pas être content de l’annonce du fédéral qui hier encore une fois vient s’ingérer dans le dossier du logement et finalement annonce seulement 100 000 unités de logements abordables au Canada, alors que le besoin en logements sociaux est très important.
On aurait dû recevoir cet argent-là pour que le Québec puisse le gérer selon ses propres besoins
, fait-elle remarquer.
Le terme inaction revient encore du côté de Québec solidaire. Andrés Fontecilla, le responsable en matière de logement, rappelle la promesse de la ministre Laforest d’encadrer et peut-être interdire des rénovictions
, ce moyen auquel a recours un propriétaire pour obliger les résidents à quitter un immeuble afin de le rénover, puis de le louer à de nouveaux locataires à des prix plus élevés.
Encore une fois, c’est le gouvernement fédéral qui vient agir à la place du gouvernement du Québec
, lance M. Fontecilla.
Il trouve également étonnant qu’Ottawa veuille adopter une taxe anti-spéculation, alors que le ministre québécois des Finances s’est opposé mordicus depuis plusieurs mois à envisager l’instauration une telle taxe
.
La ministre Laforest réplique en soulignant que son gouvernement fait tout pour accélérer la construction de logements abordables.
On a sorti tous les projets possibles à construire, dit-elle, on a un programme très rapide qu’on a annoncé, le programme d’habitation abordable, le fédéral a donné aussi des montants pour ça. Il y a l’allocation logement, il y a les programmes supplément au loyer
, ajoute Mme Laforest.