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Des armes « maintenant » ou « ce sera trop tard », implore l’Ukraine

Un homme et une femme fuient près d'un bâtiment en feu.

Severodonetsk, dans la région de Louhansk, a été la cible d'importants bombardements russes mercredi. La ville est sur la ligne de front dans le Donbass ukrainien, où l'armée russe concentre désormais ses opérations après s'être retirée du nord du pays.

Photo : Getty Images / FADEL SENNA

Radio-Canada

Les pays membres de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) sont « prêts à en faire plus » pour aider l'Ukraine à contrer l'invasion russe, a déclaré jeudi son secrétaire général Jens Stoltenberg. Kiev insiste toutefois sur la rapidité des livraisons d'armes.

M. Stoltenberg est demeuré discret sur l'aide significative qui sera offerte à Kiev, en plaidant que les alliés préfèrent ne pas se montrer trop précis sur les armements qui seront fournis à Kiev. Certaines armes datent de l'époque soviétique, a-t-il dit en conférence de presse, d'autres sont plus modernes.

Nous avons accepté de fournir des armes lourdes à l'Ukraine et d'aider les forces ukrainiennes à passer de leur équipement de l'ère soviétique à un équipement conforme aux normes de l'OTAN, sur une base bilatérale, a précisé la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss.

M. Stoltenberg a réitéré que l'Alliance transatlantique ne constate pas de retrait global des troupes russes, même si des bataillons se sont retirés du nord du pays ces derniers jours. L'armée russe se regroupe et se repositionne, plus particulièrement vers la région du Donbass, dans l'Est ukrainien.

Nous nous attendons à une grande bataille, à une grande offensive russe dans le Donbass, ce qui justifie l'urgence de fournir plus de soutien.

Une citation de Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'OTAN

Guerre en Ukraine

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Un véhicule blindé est en feu, un corps gît dans la rue.

Pour l'OTAN, rien n'indique que le président russe Vladimir Poutine a changé son objectif principal qui consiste à prendre le contrôle de l'Ukraine, et le conflit en cours pourrait conséquemment s'enliser pendant des semaines, des mois, voire des années.

À Washington, le chef d'état-major américain, le général Mark Milley, a déclaré jeudi devant une commission sénatoriale que les États-Unis et leurs alliés ont déjà fourni 25 000 armes antiaériennes et 60 000 armes antichars à l'armée ukrainienne.

La question, c'est quand, rétorque Kiev

S'exprimant avant M. Stoltenberg, mais après sa rencontre avec ses homologues des pays membres de l'OTAN, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a prévenu que ses armes devaient être acheminées manu militari.

Je ne doute pas que l'Ukraine aura les armes nécessaires pour combattre. La question, c'est quand, a-t-il lâché.

Dmytro Kouleba, devant un lutrin, près d'un écran affichant les couleurs du drapeau ukrainien

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, en conférence de presse après sa rencontre avec ses homologues des pays membres de l'OTAN

Photo : La Presse canadienne / AP/Olivier Matthys

Soit vous nous aidez maintenant, et je parle de jours, pas de semaines, ou votre aide arrivera trop tard. Et beaucoup de gens vont mourir, beaucoup de civils vont perdre leurs maisons, beaucoup de villages vont être détruits si cette aide arrive trop tard.

Une citation de Dmytro Kouleba, ministre des Affaires étrangères de l'Ukraine

L'Ukraine a besoin d'avions, de véhicules blindés, de défense antiaérienne, avait précisé M. Kouleba avant la rencontre. Je viens demander trois choses : des armes, des armes et des armes. Plus rapidement elles seront livrées, plus de vies seront sauvées et de destructions évitées.

Nous savons nous battre. Nous savons comment gagner, mais sans un approvisionnement durable et suffisant de toutes les armes demandées par l'Ukraine, cette victoire imposera d'énormes sacrifices, avait-il ajouté.

M. Kouleba a aussi prononcé un nouveau plaidoyer pour un embargo général sur les hydrocarbures russes, principale source de revenus pour le Kremlin.

Tant que l'Occident continue d'acheter le gaz et le pétrole à la Russie, il soutient l'Ukraine d'une main tout en soutenant la machine de guerre russe de l'autre.

Une citation de Dmytro Kouleba, ministre des Affaires étrangères de l'Ukraine

L'UE propose 500 millions d'euros pour armer l'Ukraine

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a proposé d'augmenter de 500 millions d'euros (environ 690 M$ CA) le financement pour fournir des armes à l'Ukraine, a annoncé jeudi le président du Conseil européen Charles Michel, exprimant son soutien à cette initiative.

Une fois rapidement approuvée (par les États membres), cette proposition portera à 1,5 milliard d'euros l'aide de l'UE fournie à l'Ukraine pour du matériel militaire, a tweeté le responsable, à la tête de l'institution regroupant les dirigeants des 27 pays de l'UE.

La proposition a fait l'objet d'un accord jeudi au niveau des ambassadeurs dans le cadre du Comité politique et de sécurité, a-t-on indiqué de source diplomatique.

Jusqu'ici, les 27 membres de l'UE s'étaient mis d'accord sur une enveloppe d'un milliard d'euros pour fournir des armements à Kiev. Cela peut paraître beaucoup, mais un milliard d'euros, c'est ce que nous payons chaque jour à Poutine pour l'énergie qu'il nous fournit, avait souligné mercredi Josep Borrell.

Les financements proviennent de la Facilité européenne pour la paix, un fonds doté de 5 milliards d'euros créé et abondé par les États membres hors du budget communautaire.

Exode annoncé dans le Donbass

La requête de M. Kouleba a été présentée au moment où Kiev craint que des villes de l'Est ukrainien ne subissent le même sort que Marioupol, où des milliers de personnes vivent dans des conditions extrêmement précaires en raison du siège des troupes russes.

Au moment où nous parlons, la bataille pour le Donbass est en cours, a rappelé le chef de la diplomatie ukrainienne, même si elle n'a pas atteint son apogée.

Cela va s'aggraver, malheureusement. La bataille pour le Donbass vous rappellera la Seconde Guerre mondiale, avec des milliers de chars, de véhicules blindés, des avions, de l'artillerie, a-t-il encore dit. Ce ne sera pas une opération locale.

Dans l'est de l'Ukraine, les appels des autorités locales invitant la population à fuir en prévision d'une offensive russe se sont d'ailleurs faits sans cesse plus pressants.

Les prochains jours sont peut-être la dernière chance pour partir. Toutes les villes libres de la région de Louhansk sont sous le feu ennemi, a alerté sur Facebook le gouverneur de la région, Serguiï Gaïdaï, indiquant que les Russes étaient en train de couper toutes les voies possibles de sortie.

La situation à Roubijne et Popasna, deux villes de la région de Louhansk, se détériore, a-t-il ajouté. Les évacuations sont compliquées et il n'y a pas un hôpital de la région qui soit toujours intact.

Le maire de Dnipro, dans le centre-est de l'Ukraine, a aussi exhorté femmes, enfants et personnes âgées à quitter la ville sans délai face à l'intensification des opérations militaires russes dans l'Est ukrainien.

La situation dans le Donbass s'intensifie progressivement, et nous comprenons qu'avril sera plutôt intense. [...] Tous ceux qui en ont la capacité [...] doivent partir. Cela concerne les femmes, les enfants, les personnes âgées, ceux qui ne sont pas (...) directement intégrés dans l'économie.

Une citation de Boris Filatov, maire de Dnipro, dans une allocution vidéo

Avant la réunion des pays membres de l’OTAN, le ministre Kouleba a pu présenter ses arguments à ses homologues des pays du G7 et au chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, réunis au quartier général de l’Alliance.

Les pays du G7 vont interdire les nouveaux investissements dans les principaux secteurs de l’économie russe, y compris dans le secteur de l’énergie dans le cadre d’un nouveau train de sanctions décidé jeudi.

Notre     dossier Guerre en Ukraine

Par ailleurs, l'Assemblée générale de l'ONU a suspendu jeudi la Russie de son siège au Conseil des droits de l'homme des Nations unies en raison de l'invasion de l'Ukraine, lors d'un vote qui a recueilli 93 voix favorables et qui a traduit un effritement de l'unité internationale face à Moscou.

Avec les informations de Agence France-Presse et Reuters

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