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Adoption sans condition des décrets sur le tramway

Esquisse du futur tramway de Québec.

Les coûts de construction du réseau de tramway sont évalués à environ 4 milliards de dollars.

Photo : Gracieuseté : Ville de Québec

Les fameux décrets devant permettre à la Ville de Québec de lancer les appels de propositions pour la construction du tramway ont été adoptés mercredi. Le gouvernement Legault réitère son désir que le projet bénéficie de l’acceptabilité sociale, mais n’en a pas fait une condition pour donner son feu vert à la Municipalité.

Il n’y a pas de clause dans les décrets, a déclaré le ministre des Transports, François Bonnardel, à l’issue de leur adoption par le Conseil des ministres.

Il n’a pas voulu dire ce que son gouvernement entendait exactement par acceptabilité sociale. Chacun peut avoir sa définition d'acceptabilité sociale. J'ai la mienne. Je vais la garder pour moi, a-t-il indiqué.

François Bonnardel et Geneviève Guilbault lors d'un point de presse à l'Assemblée nationale.

Les ministres François Bonnardel et Geneviève Guilbault ont annoncé mercredi que les décrets pour le projet de tramway de la Ville de Québec avaient été adoptés.

Photo : Radio-Canada

Le constat qu'on fait, c'est que [le maire Bruno Marchand] doit faire un travail pour la Ville de Québec afin d'améliorer l'acceptabilité sociale. Donc, on dit aujourd'hui au maire de Québec : "C'est à vous de mieux communiquer ce projet pour qu'il soit mieux accepté", a ajouté le ministre.

Le fédéral interpellé

François Bonnardel a mentionné qu’en plus des décrets, une somme additionnelle pouvant atteindre 124 millions de dollars serait versée à la Ville de Québec pour la réalisation d’activités et de travaux préparatoires.

Présente à ses côtés, la vice-première ministre et ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale, Geneviève Guilbault, a invité le gouvernement fédéral à confirmer par écrit son engagement de financer 40 % du projet, incluant les dépassements de coûts.

Esquisse du tramway circulant sur le chemin des Quatre-Bourgeois.

La mise en service du tramway est prévue pour 2028.

Photo : Gracieuseté : Ville de Québec

C’est important à un moment donné que ce soit par écrit et que ça soit clair, que ce ne soit pas seulement 40 % d’un chiffre aujourd’hui. Ce n'est pas : on prend les 3,9 [milliards], on paie 40 % de ça. Sinon, chaque fois qu’il y aura peut-être des dépassements de coûts [...] il faudra retourner quêter le même 40 % au fédéral puis ça sera chaque fois compliqué, a insisté Mme Guilbault.

« On veut que [le fédéral] s’engage à un 40 % de principe sur la totalité des coûts du projet : coûts actuels et dépassements éventuels. »

— Une citation de  Geneviève Guilbault, ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale

L’administration Marchand attendait avec impatience les décrets gouvernementaux afin de pouvoir lancer les appels de propositions pour la fourniture du matériel roulant et la construction des infrastructures du futur réseau de tramway.

Respect des échéanciers

Le maire de Québec a parlé d’une nouvelle extraordinaire qui va notamment aider la Ville et ses citoyens à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.

Le GIEC l'a dit cette semaine : nécessairement, on doit agir. C'est le projet qui est le plus prêt à être livré. On parle d'une livraison en 2028. On apprécie grandement aujourd'hui d'être capable d'avancer dans les délais pour livrer en fonction des échéanciers qu'on a promis, a réagi Bruno Marchand.

Bruno Marchand lors d'un point de presse à l'hôtel de ville de Québec.

Bruno Marchand a indiqué au gouvernement Legault qu’il pouvait compter sur son «engagement indéfectible» pour augmenter l’acceptabilité sociale du projet de tramway, notamment en améliorant la communication avec la population.

Photo : Radio-Canada

L’adoption des décrets permettra selon lui d’éviter de nouveaux délais et dépassements de coûts pour la construction du tramway.

La facture est en ce moment évaluée à près de 4 milliards de dollars.

Rue partagée

Au cours des dernières semaines, le gouvernement de la CAQavait rendu l’adoption des décrets conditionnelle à l’abandon, par l’administration Marchand, de l’aménagement d’une rue partagée le long du tracé du tramway, sur une portion du boulevard René-Lévesque.

Représentation de l'insertion du tramway sur le boulevard René-Lévesque selon l'option des voies partagées.

La Ville veut faire circuler le tramway au centre de la chaussée avec, de part et d'autre, des voies où cohabiteraient piétons, cyclistes et automobilistes.

Photo : Gracieuseté : Ville de Québec

Mardi, François Legault a modifié son exigence, se limitant désormais à parler d’acceptabilité sociale. C’est la seule condition qu’on posera, a lancé le premier ministre.

Tout à fait raisonnable, dit Legault

Mercredi, le chef du gouvernement a précisé qu’il revenait à la Ville de Québec de s’assurer que ses citoyens approuvent le projet de tramway.

Je pense que c’est tout à fait raisonnable, a déclaré M. Legault lors de la période de questions à l’Assemblée nationale.

L’imposition d’une condition pour l’obtention des décrets avait été décriée par les partisans du tramway, à commencer par le maire Bruno Marchand, qui y voyait une intrusion dans les champs de compétences de la Municipalité.

Maquette du tramway de Québec sur le boulevard Laurier.

Le gouvernement Legault veut éviter que la présence du tramway augmente le temps de déplacement des automobilistes.

Photo : Gracieuseté : Ville de Québec

Mardi soir, près de 500 personnes se sont rassemblées au Centre Horizon, dans le Vieux-Limoilou, afin de réclamer l’adoption inconditionnelle des décrets portant sur le projet de tramway.

Des élus de différents partis et ordres de gouvernement ont assisté à l’événement organisé par le député solidaire de Jean-Lesage, Sol Zanetti, dont la conseillère municipale de Limoilou, Jackie Smith, et la porte-parole libérale pour la région de la Capitale-Nationale, Marwah Rizqy.

Soumis à un référendum?

M. Zanetti soupçonne le gouvernement Legault de multiplier les obstacles pour éventuellement faire dérailler le tramway. Il redoute notamment que le projet de réseau structurant de transport en commun soit soumis à un référendum.

Des  centaines de personnes portant un masque sont assises à l’intérieur d’une salle.

Un rassemblement en faveur du tramway a réuni près de 500 personnes mardi soir à Québec.

Photo : Radio-Canada / Frederic Vigeant

Ce que je crains, c’est qu’on retarde le projet encore et qu’on mette des conditions qui soient dilatoires juste pour perdre du temps, faire augmenter les coûts du projet et tirer la plogue, a déclaré l’élu solidaire mardi.

De son côté, Marwah Rizqy a fait valoir que l’élection, en novembre dernier, d’un maire et d’une majorité d’élus en faveur du tramway suffisait à démontrer l’acceptabilité sociale du projet.

Si jamais François Legault ose demander un référendum [sur le tramway], bien j'en veux un sur le nickel et j'en veux un sur le troisième lien! a prévenu la députée libérale de Saint-Laurent.

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