COVID-19 : la médecin hygiéniste de Toronto se veut rassurante, mais prône le masque

La Dre Eileen de Villa encourage la population à porter un masque « autant que possible » dans les lieux publics intérieurs, même si cette mesure n’est plus obligatoire en Ontario.
Photo : Radio-Canada
Bon nombre d’experts affirment que l'Ontario est en pleine sixième vague de COVID-19. Malgré cela, la médecin hygiéniste en chef de Toronto, la Dre Eileen de Villa, se veut rassurante. Elle estime que la population dispose des outils nécessaires, dont les masques, pour traverser la situation sanitaire actuelle. Certaines voix s’élèvent cependant pour exprimer leurs préoccupations.
En conférence de presse lundi, la Dre Eileen de Villa a invité la population à la prudence. La pandémie n’est pas terminée, même si nous sommes tous fatigués
, a-t-elle dit, après avoir souligné que les différents indicateurs de santé publique sont à la hausse.
La médecin hygiéniste a entre autres encouragé la population à porter un masque autant que possible
dans les lieux publics intérieurs, même si cette mesure n’est plus obligatoire en Ontario, en raison de l’importante transmission communautaire du virus.
Mais, la Dre de Villa n’est pas allée jusqu'à critiquer les décisions du gouvernement de Doug Ford en matière de santé publique.
Je pense que nous avons les outils et les connaissances nécessaires à ce stade-ci pour bien traverser la période actuelle, quelles que soient les décisions prises par la province
, a-t-elle affirmé.
« Je crois que nous devons demeurer attentifs à la situation sanitaire sans nous inquiéter, car nous avons des outils pour faire face au virus. »
Outre le port du masque, la Dre de Villa a tenu à rappeler l’importance de s’isoler en cas de symptômes
et de la vaccination, particulièrement des troisièmes doses. Toutes ces mesures sont des couches de protection
, nécessaires selon elle.
Le gouvernement n’en fait pas assez
, selon une association
Mais tous ne sont pas aussi optimistes.
La directrice générale de la Coalition ontarienne de la santé, Natalie Mehra, se dit furieuse et inquiète
, notamment en raison de la propagation des variants qui sont très contagieux
.
« Je ne pense pas que la population ait assez d’informations pour bien saisir l’ampleur des risques. »
Elle dénonce entre autres la fin du port obligatoire du masque et le manque d’accessibilité aux tests PCR
qui, selon elle, permettraient au public d’avoir une meilleure idée de la situation.En fait, les gouvernements laissent les gens à eux-mêmes. Ils ne fournissent pas les informations dont les gens ont besoin pour prendre des décisions éclairées
, déplore-t-elle.
La représentante reproche notamment au gouvernement d’avoir abandonné des mesures sanitaires de base
, comme le port obligatoire du masque. Et elle estime que cette décision met les personnes les plus vulnérables en danger.
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Le Dr Hugues Loemba, virologue et clinicien-chercheur à l’Hôpital Montfort d’Ottawa, estime pour sa part que la levée des restrictions était hâtive.
On est allé vite en besogne pour enlever le masque, qui est notre dernier rempart de protection. [...] On laisse le choix à tout un chacun de prendre le risque d'exposer quelqu’un d'autre
, affirme-t-il.
Le chercheur dit ne pas être trop inquiet pour la population en général, mais il se dit préoccupé pour les personnes à risque et les personnes âgées.
On est bientôt en élections. Et je sens qu’on est en train de se décaler de la santé publique
, conclut-il.
Le premier ministre de la province Doug Ford a pour sa part affirmé lundi que les hôpitaux sont prêts pour affronter la hausse des cas de COVID-19.