Des parents franco-ontariens réclament le traçage des cas de COVID-19 dans les écoles

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Photo : Radio-Canada / Josée Ducharme
Depuis que l’Ontario a suspendu le signalement du nombre de cas de COVID-19 dans les écoles, des parents s'inquiètent du manque d'information sur le nombre de cas positifs dans les classes.
On n'a aucune idée présentement de combien il y a de cas dans notre école, de combien de gens n’ont pas de masque et du niveau de risque
, déclare Jean-François Pagé, un parent de Toronto.
Son fils âgé de cinq ans fréquente l’école élémentaire La Mosaïque, du Conseil scolaire Viamonde.

Jean-François Pagé, parent résident de Toronto
Photo : Woodrow Walden
Pour protéger son garçon de trois ans, M. Pagé a dû prendre la décision de retirer son fils de cinq ans de l'école, même s'il est vacciné.
Le risque pour nous est qu’il revienne à la maison et contamine son frère, qui n’a pas reçu de vaccin
, explique-t-il.
Y a-t-il des cas dans la classe?
Julie Lupetu aimerait être informée des cas positifs dans les classes de ses enfants.
Ça nous aiderait à arrêter la propagation
, dit la résidente de Windsor, dont trois enfants fréquentent une école du Conseil scolaire catholique Providence.

Julie Lupetu lors d'ateliers de sensibilisation contre la COVID-19.
Photo : Avec l'autorisation de Julie Lupetu
Même si une bonne partie des élèves est vaccinée, le virus reste hautement contagieux
, poursuit-elle.
Si les élèves, les parents et les enseignants ne sont pas au courant des cas de COVID-19, il sera difficile de briser la chaîne de contamination.
L'AEFO inquiète
L’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) estime la préoccupation des parents fondée.
Sa présidente, Anne Vinet-Roy, juge la situation très inquiétante.
On n’a plus aucune idée de la situation réelle dans les communautés scolaires
, affirme-t-elle.

Anne Vinet-Roy, présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens
Photo : Radio-Canada
L'ensemble du personnel affilié à l'AEFO est lui aussi inquiet de l'absence d'information sur la situation de la COVID-19 dans les écoles.
Nos membres sont très inquiets, non seulement pour leur propre bien-être, mais aussi pour celui des enfants et des élèves avec lesquels ils doivent travailler
, fait remarquer Mme Vinet-Roy.
On reçoit l’information – mais pas de données en pourcentage – que nos membres sont infectés, que de plus en plus d'entre eux attrapent la maladie. La levée des mesures rend la chose encore plus difficile.
Le directeur des communications et du marketing du Conseil scolaire Viamonde, Steve Lapierre, explique par courriel que les écoles ne peuvent rapporter que les cas explicitement déclarés par les familles ou par les membres du personnel qui invoquent la COVID-19 comme motif d’absence.
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Les parents appellent le gouvernement à revenir à l'ancien système, qui rapportait systématiquement les cas de COVID-19 dans les écoles.
Pour Julie Lupetu, informer les parents et les élèves sur les cas contribuerait à ralentir les contaminations en milieu scolaire.
Pour que les gens puissent protéger les autres, c'est mieux de continuer à rapporter les cas
, propose-t-elle.
Jean-François Pagé mentionne que son fils de cinq ans est tanné
de rester à la maison. Sa place est à l'école avec ses amis
, dit-il.
Je propose qu’ils continuent au moins de rapporter les cas aux parents quotidiennement pour qu’on puisse faire une évaluation du risque avant de renvoyer notre petit garçon à l'école
, lance-t-il.
L'AEFO appelle de son côté le gouvernement à privilégier des décisions concertées.
Anne Vinet-Roy allègue que le gouvernement n’écoute personne d’autre que lui-même ou ceux dont l'opinion correspond à ses intentions.
Ce n’est pas du tout motivé par le bien-être des communautés scolaires
, explique -t-elle.
Pour Mme Vinet-Roy, les experts avaient par exemple recommandé au gouvernement de ne pas lever l'obligation du port du masque tout de suite. Elle estime que le gouvernement n'a pas voulu suivre les conseils des experts parce qu’il s’en va en mode électoral
.
Il a au contraire essayé de plaire à une base de ses partisans
, rappelle-t-elle.
Le Conseil scolaire catholique Providence n’a répondu à aucun de nos courriels de demande d'entrevue.