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Fin du port obligatoire du masque : de nombreux Ontariens sont anxieux

Gros plan d'un masque accroché au rétroviseur d'une voiture.

Le masque n'est plus obligatoire en Ontario dans la plupart des lieux publics. La situation suscite de l'anxiété chez bien des Ontariens.

Photo : iStock / fermate

De plus en plus d’experts estiment que l’Ontario est entré en sixième vague de COVID-19 et invitent la population à porter un masque, bien que cette mesure ne soit plus obligatoire dans la province depuis le 21 mars. Selon une psychologue, la levée de cette restriction a touché de nombreuses personnes et a contribué à leur anxiété. Des commerçants, eux, ont choisi de maintenir cette obligation, afin de rassurer leurs clients et leurs employés, mais ce n’est pas sans conséquence.

Jielin Xia se dit anxieuse depuis la fin de l'obligation du port du masque. Même s’il n’y a plus d'obligation, je le garde encore quand je suis à l’intérieur. Je l’enlève quand je mange dans un restaurant, mais c'est tout, mentionne la Torontoise, qui craint la transmission communautaire du virus.

D'autres personnes, comme Nathan Olszewicki et Kristina Simpanen, ne sont pas encore tout à fait à l'aise sans leur masque. Je suis un peu méfiante, car j’entends encore parler des cas de coronavirus. Des fois, je porte mon masque; des fois, non. J'ai des sentiments mitigés, raconte cette dernière.

Un homme sourit à la caméra. Derrière lui, un parc.

Depuis la fin de l'obligation du port du masque, Nathan Olszewicki se sent parfois mal à l'aise en public. Il veut éviter de contracter la COVID-19.

Photo : Radio-Canada

Plusieurs sources d’anxiété

Des commentaires comme ceux-là, la Dre Monica Vermani, psychologue clinicienne à Toronto, en entend beaucoup ces temps-ci. Elle explique que plusieurs de ses clients vivent de l’anxiété depuis la fin du port obligatoire du masque et que des conflits ont émergé au sein des familles à ce sujet.

Je crois que beaucoup de gens pensaient que le fait d’avoir le contrôle sur cette décision soulagerait l'anxiété, mais cela augmente en fait davantage l'anxiété, car les gens ne sont pas sûrs d'eux, dit-elle.

Bien que la psychologue souligne que certaines personnes sont simplement satisfaites de ne plus devoir porter un masque et de pouvoir à nouveau voir les sourires des autres, elle explique que, pour plusieurs de ses clients, les décisions sont difficiles à prendre.

« Les gens se sentent un peu mal à l’aise. Ils sont gênés, car ils craignent d’être jugés pour leurs décisions. »

— Une citation de  Dre Monica Vermani, psychologue clinicienne à Toronto

La Dre Vermani explique que les êtres humains sont des créatures d’habitudes, qui n’aiment pas le changement. La population s’est habituée à l’isolement et aux masques, qui sont devenus une source de protection.

Selon elle, certaines personnes ont senti que leur anxiété diminuait pendant la pandémie, en raison de leurs contacts sociaux limités, mais elle se manifeste maintenant à nouveau avec le déconfinement.

À l’inverse, d’autres personnes étaient ravies de retrouver leur routine, mais ressentent de la difficulté à établir des contacts avec les autres ou n’ont tout simplement pas d’énergie. Des gens peuvent être anxieux à l’idée de sortir, de retourner à l’école ou encore de faire de nouvelles rencontres amoureuses, dit-elle.

Et à ces sentiments s’ajoute l’incertitude liée à l’état de la situation sanitaire, qui est difficile à gérer, d’après la psychologue. La Dre Monica Vermani conseille d’ailleurs aux personnes qui se sentent anxieuses de respecter leurs limites et de s’en tenir à ce qu’elles sont à même de faire dans un premier temps, tout en respectant les choix des autres. Elle recommande également une reprise graduelle des activités sociales, si celles-ci sont source d'anxiété de leur côté.

Indépendamment de l'opinion des gens sur la levée de l'obligation de porter le masque, la clé, c’est de prendre soin de soi et de s’écouter, conclut-elle.

Des commerces maintiennent l’obligation

Inquiets, des propriétaires de commerces – dont le salon de beauté BSIDE Beauty, à Leslieville – ont décidé de maintenir le port obligatoire du masque pour rassurer leurs employés.

Plusieurs membres de notre équipe étaient inquiets, car ils travaillent à proximité des clients. Ils servent jusqu’à 10 personnes par jour. Si une personne est malade, c’est un risque pour toute notre équipe. Mes employés étaient heureux de la décision, explique le propriétaire du salon, Rom Diaz, qui compte maintenir la règle tant que la COVID-19 continue de se propager.

Une technicienne s'occupe des ongles d'une cliente.

Au salon de beauté BSIDE Beauty à Leslieville, les clients et les employés doivent continuer à porter un masque.

Photo : Radio-Canada

Après avoir consulté ses employés, la propriétaire de Glory Hole Donuts, Ashley Jacot De Boinod, a pour sa part décidé de maintenir l’intérieur de ses deux commerces fermés, afin de favoriser la distanciation physique. Ses clients doivent donc commander leurs beignes à l'extérieur en portant leur masque.

La propriétaire juge que cette décision n’est pas sans conséquence, car elle croit avoir perdu certains de ses clients, qui étaient insatisfaits de la décision.

« Si vous vous ouvrez sans réglementation, vous pouvez survivre un peu plus longtemps, mais vous mettez la santé des gens en danger. Par contre, ma décision, selon moi, a des répercussions sur l’achalandage du magasin. Je protège mon personnel et le public, mais mon commerce risque de fermer. »

— Une citation de  Ashley Jacot De Boinod, propriétaire de Glory Hole Donuts

Jeudi, la ministre ontarienne de la Santé, Christine Elliott, a indiqué que la province n’avait pas l’intention d'imposer à nouveau le port du masque obligatoire, et ce, malgré la situation sanitaire actuelle.

À cette étape, d'autres précautions ne semblent pas nécessaires, a affirmé la ministre, qui dit se fier aux conseils du médecin hygiéniste en chef de l'Ontario, le Dr Kieran Moore.

Samedi, le nombre d'hospitalisations liées à la COVID-19 a augmenté en Ontario, passant de 804 à 855.

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