Des religieux échappent toujours à la justice, rappelle le chef Terry Richardson
Les excuses du pape envers les Autochtones sont une « première étape » qui est notable pour les plus âgés, dit le chef de la Première Nation de Pabineau.
Une délégation autochtone rencontre le pape François au Vatican le 1er avril 2022.
Photo : Reuters / Vatican Media
Les excuses formulées vendredi par le pape François aux Autochtones du Canada pour les sévices que l’Église catholique leur a infligés sont « une première étape » sur « le chemin de la réconciliation », estime le chef d’une Première Nation du Nouveau-Brunswick.
C’est vraiment important pour nos anciens
, a déclaré Terry Richardson, chef de la Première Nation Mi’kmaq de Pabineau, vendredi à l’émission La matinale.
Il a qualifié le geste du pape de notable
pour aider au processus de guérison des gens âgés qui ont été victimes des mauvais traitements infligés par des membres du clergé.

Le chef de la Première nation de Pabineau, Terry Richardson, a soutenu mardi que l'élimination de la pulvérisation de glyphosate exigerait l'embauche d'un plus grand nombre de personnes pour débroussailler, à la main.
Photo : CBC / Jacques Poitras
Mais pour ceux qui sont en vie
, ajoute M. Richardson, il serait aussi bon que des abuseurs soient confrontés aux conséquences de leurs actes.
Terry Richardson s’insurge que des religieux accusés d'abus sexuels puissent toujours échapper à la justice. C’est notamment le cas du prêtre Johannes Rivoire, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt. Il a quitté le Nunavut en 1993 pour retourner en France, et ce pays refuse de l’extrader.
Ce monde-là doit être apporté à la justice
, dit le chef Richardson. Ça, c’est une étape qui est vraiment importante aussi
.
Le chef de Pabineau espère maintenant que le pape François respectera son engagement, fait vendredi, de venir bientôt au Canada pour s’adresser aux Premières Nations du pays.
Réitérant que les excuses sont un geste important, Terry Richardson souligne au passage que l’Église continue d’ignorer certaines requêtes des peuples autochtones qu’elle a maltraités.
Les mots, ça a pris des années et des années. Mais là, on est rendu là. C'est une étape sur le chemin
, dit-il.
Des activistes réclament notamment l’abolition de la doctrine de la découverte
. Selon l’Organisation des Nations unies (ONU ), cette doctrine du 15e siècle signifiait que les pays chrétiens d'Europe
se donnaient un droit d'ordre divin
sur les peuples autochtones aussitôt après leur découverte
par les Européens. Ces nations justifiaient ainsi, notamment, la saisie des territoires habités par des Autochtones.
Avec les renseignements de l’émission La matinale