Le Centre de radio-oncologie accueille des patients et la radiothérapie se fait attendre

Cet appareil à la fine pointe de la technologie est installé dans le Centre de radio-oncologie régional.
Photo : Radio-Canada / Annie-Claude Luneau
Les traitements de chimiothérapie sont maintenant donnés dans les nouveaux locaux depuis quelques semaine, mais la radiothérapie se fait toujours attendre en raison d’un manque de personnel.
Les patients sont toujours dirigés vers Gatineau, en raison du manque de personnel. C’est le cas de Réjean Labbé, un homme de La Sarre qui a appris la semaine dernière qu’il devrait passer un mois à 600 kilomètres de chez lui pour suivre des traitements.
On a vécu pendant deux ans que la famille on ne pouvait pas la voir. J’ai 4 enfants, 7 petits-enfants. Là, en plus, au lieu d’être traité ici à Rouyn, on va être traité à Gatineau, je m’en passerais
, confie M. Labbé.
Visite guidée des nouvelles installations
Des millions de dollars d’équipement ont été installés au Centre de radio-oncologie régional.
La pièce centrale, qui permettra d’offrir les traitements de radiothérapie aux patients de la région, c’est l’accélérateur de particules, un appareil à la fine pointe de la technologie.
Il a fallu des mois pour planifier, installer et programmer l’appareil.

Une visite guidée du nouveau centre de radio-oncologie à Rouyn-Noranda.
Photo : Radio-Canada / Annie-Claude Luneau
C’est un domaine qui est en train d’évoluer beaucoup, la durée de vie des patients augmente. Je vais vous donner un exemple, avant, avec des métastases dans le cerveau, on traitait tout le cerveau, maintenant, même s’il y a 8 ou 9 métastases, on traite les métastases, donc on fait moins de dommages
, explique Georges Makdessi, le physicien responsable du centre.
C’est aussi lui qui est responsable de la radioprotection, c’est-à-dire de s’assurer que les employés du centre de radio-oncologie régional ne seront pas exposés à des taux de radiation trop élevés.
Un scan sera utilisé exclusivement pour les patients en oncologie. Il permettra d’assurer la précision nécessaire pour les traitements de radiothérapie.
Parfois, la tumeur est très proche des organes critiques. On parle d’une précision de millimètres, on donne une grande dose à la tumeur et avec cette technologie, on est capable de bien conserver les structures critiques autour
, explique le physicien responsable du centre George Makdessi.
Des locaux, des salles d’examen et des salles d’attente seront aussi mis à la disposition des professionnels et des patients.
Une équipe multidisciplinaire composée entre autres de médecins spécialistes en oncologie, de technologues en radio-oncologie, d’une infirmière pivot et d’une nutritionniste travailleront au centre.
Des traitements de radiothérapie en juin
L’équipe qui travaille depuis trois ans à la mise sur pied du Centre de radio-oncologie régional est elle aussi impatiente de pouvoir offrir les soins dans la région.
C’est un gros morceau qu’il n’y avait pas en Abitibi-Témiscamingue, la radiothérapie. De faire partie de l’équipe qui s’occupe de créer ça, c’est vraiment très excitant. J’ai hâte, je suis fébrile à l’arrivée du premier patient et que finalement tous les efforts qu’on a mis à la conception du nouveau département, que là ça commence à prendre forme pour vrai
, explique Cindy Verrette, assistante-chef et coordonnatrice technique en radio-oncologie.
Il y a peu de professionnels qui ont l’opportunité d’ouvrir un centre, c’est tellement un grand accomplissement dans une vie professionnelle de pouvoir offrir ce service-là à la population que c’est vraiment enrichissant
, ajoute Audrey Cotton, chef de service en oncologie régionale.
C’était un rêve pour moi, pour ma famille et pour la population, c’est une expérience très riche
, ajoute George Makdessi qui a quitté Montréal avec sa famille pour mener ce projet à terme.
On est parti de loin, c’était un excellent effort de tout le monde. On est le Centre le plus loin d’une grande ville au Québec, on est un centre indépendant, on a notre propre système qui va gérer tout le dossier du patient, dès les premières visites du patient jusqu’à la fin du traitement
, explique-t-il.
Le recrutement se poursuit pour recruter les professionnels manquants. Le Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSS-AT) espère donner les premiers traitements en juin.