Tramway : 69 % d’appui en faveur de la rue partagée sur René-Lévesque

Soixante-neuf pour cent des personnes consultées ont dit être « totalement en accord » (59%) ou « partiellement en accord » (10%) avec l'aménagement privilégié par la Ville. (Archives)
Photo : Radio-Canada
Près de 70 % des répondants à une consultation en ligne menée par la Ville de Québec approuvent l’idée d’aménager une portion de rue partagée sur le boulevard René-Lévesque, le long du tracé du tramway.
La consultation, dont les résultats préliminaires ont été publiés mercredi, a été menée en ligne du 4 au 25 mars auprès de 2099 participants.
L’administration municipale souhaitait connaître le taux d’approbation de la population par rapport au scénario d’insertion du tramway qu’elle privilégie dans le secteur de l’avenue Cartier.
Ce scénario prévoit une insertion du tramway au centre de la chaussée et l’aménagement de voies partagées entre piétons, vélos et automobiles de part et d’autre. Soixante-neuf pour cent des personnes consultées ont dit être totalement en accord
(59 %) ou partiellement en accord
avec cette proposition d’aménagement.
L’appui grimpe à 70 % chez les répondants provenant des quartiers situés à proximité de l’avenue Cartier et tombe à 64 % chez ceux habitant d’autres secteurs de la ville.
Un bon indicateur, selon le maire
Même si la consultation ne saurait en aucun cas être comparée à un sondage scientifique réalisé auprès d’un échantillon représentatif, le maire de Québec, Bruno Marchand, croit que les résultats ne sont pas moins valides pour autant.
Est-ce que ce moyen-là [de consulter les citoyens] est parfait? Non, est-ce qu'il est le seul? Absolument pas non plus. À travers tout ce qu'on fait, à travers les séances d'informations, de consultations, à travers les questionnaires et les autres éléments qu'on ajoute, ça nous donne le pouls de la population. Ça nous permet de discuter, d'ouvrir les dialogues. Pour moi, ç'a un sens important
, insiste le maire.
Le chef de l’opposition à l’hôtel de ville de Québec, Claude Villeneuve, abonde dans le même sens. Il croit que les résultats de la consultation envoient un signal clair d’appui au projet.
On se rend compte que les gens, autant dans le secteur que même dans l'ensemble de la Ville, c'est une formule qui les intéresse. Alors, moi, je pense qu'on devrait aller de l'avant. C'est l'occasion de poser un geste fort pour vraiment modifier la manière dont on aménage notre ville, dont les transports se déroulent
, a réagi M. Villeneuve.
Manque de rigueur
De son côté, le chef de Québec 21, Éric Ralph Mercier, affirme que la consultation menée par la Municipalité ne permet aucunement de conclure à l’acceptabilité sociale du projet de tramway.
Il rappelle que l’exercice n’a pas été réalisé à l’aide d’un échantillonnage représentatif ni en suivant des règles statistiques rigoureuses. Selon lui, la consultation était cannée
.
Il y a une méthodologie qui manque de rigueur là-dedans. C'est protramway [...] et c'était organisé avec le gars des vues
, a dénoncé M. Mercier.
Le gouvernement Legault, principal bailleur de fonds du projet de tramway, s’oppose au concept de rue partagée en raison des impacts qu’il appréhende sur la fluidité de la circulation automobile.
Une question de compétence
Le maire Bruno Marchand, qui attend toujours les décrets gouvernementaux nécessaires au lancement des appels de propositions pour la construction du tramway, refuse de céder sur ce point.
Si les résultats de la consultation lui fournissent un argument supplémentaire à faire valoir auprès du gouvernement, l’élément le plus important à faire valoir consiste à son avis au respect des compétences municipales.
On a des experts, un bureau de projet. On a des gens à la Ville qui sont experts pour faire ces choses-là. Il faut se fier à l'expertise à la fois des élus et des employés pour bien faire les choses. Le champ de compétences, il est au municipal, et c'est ça qui doit être respecté, bien avant l'idée qu'il y a une grande acceptabilité sociale
, insiste Bruno Marchand.