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Rejet des étudiants francophones : le ministre du Travail du Québec interpellé

Jean Boulet a l'air surpris.

Le ministre québécois du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet.

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Le Parti québécois et des acteurs de la société civile pressent le gouvernement Legault de rapatrier le plus rapidement possible l’ensemble des pouvoirs en immigration, au risque de contribuer davantage au déclin de la langue française en Amérique.

Dans une lettre adressée au ministre du Travail, Jean Boulet, ils dénoncent la discrimination dont sont victimes les étudiants étrangers qui veulent fréquenter un établissement francophone au Canada.

Cette initiative donne notamment suite aux révélations de Radio-Canada selon lesquelles les taux de rejet des candidatures étudiantes francophones ont grimpé en 2020 à plus de 80 % dans certains pays, comme le Cameroun, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Bénin, l’Algérie, la République démocratique du Congo et le Togo. Immigration Canada s’est même dit conscient d’un risque de discrimination lié à l’utilisation d’un système d’intelligence artificielle visant à faciliter le processus de sélection.

Les bureaux d'Immigration Canada à Montréal

Immigration Canada utilise un système informatique jugé opaque pour analyser des demandes de permis d'études. Or, celles-ci sont majoritairement refusées lorsqu'elles proviennent d'étudiants francophones africains.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Institutions francophones désavantagées

Dans la lettre, dont Radio-Canada a obtenu copie, le député Pascal Bérubé, le sociologue Guy Rocher et sept autres signataires s’inquiètent de l’incidence de la politique fédérale sur les établissements d’enseignement québécois.

La vitalité de nos réseaux universitaire et collégial, dans toutes les régions du Québec, repose en partie sur l’apport d’étudiants étrangers – on compte sur eux pour maintenir certains programmes et bénéficier d’un financement adéquat, notamment, écrivent-ils.

Ils dénoncent aussi l’hypocrisie d’Ottawa dans ce dossier en invoquant la possibilité que ces étudiants demeurent au Québec après leurs formations comme motif de refus. Qu’y a-t-il de mal à ce que de jeunes diplômés francophones, établis depuis trois, quatre ans et bien intégrés dans une localité, essaient d’y rester? Le Québec et ses régions ont besoin d’eux!

Parallèlement, les auteurs de la lettre soulignent l’avantage indu accordé aux institutions anglophones. Le taux de refus des candidatures étrangères atteindrait 50 % à l’Université Laval, contre 8 % à McGill, contribuant ainsi à l’anglicisation de la métropole.

Une immigration prioritaire

Alors que le vieillissement de la population et l’exode rural frappent plusieurs régions du Québec, les signataires estiment qu’Ottawa prive des collectivités d’une main-d'œuvre qualifiée.

Ils notent que ces immigrants sont appelés à une intégration plus rapide et grandement facilitée puisqu’ils maîtrisent déjà le français.

Situation paradoxale s’il en est une, selon les auteurs, compte tenu des politiques migratoires du Canada, dont les cibles d’immigration sont en hausse. Ils rappellent donc au premier ministre François Legault sa promesse électorale de rapatrier les pouvoirs en immigration et demandent de toute urgence une négociation avec le Canada sur les pouvoirs en immigration.

Une correction nécessaire, selon le gouvernement

Québec ne sera pas difficile à convaincre. Le ministre Jean Boulet reconnaît l’importance des étudiants étrangers pour la vitalité sociale et économique de la province.

Il qualifie aussi d'inacceptable le taux de refus excessivement élevé de demandes de permis d’études d’étudiants provenant de pays francophones. L’importance de ces bassins d’étudiants francophones est essentielle pour le Québec, particulièrement pour nos régions, dans une perspective de régionalisation de l’immigration, dit-il.

Le ministre ajoute que ces étudiants francophones sont les meilleurs candidats à l’immigration permanente au Québec : Ils parlent français, sont diplômés au Québec et sont nos futurs travailleurs. Cet enjeu doit être réglé rapidement.

Il affirme avoir demandé des éclaircissements à Ottawa pour que cesse cette iniquité.

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