Appel à un moratoire sur les enquêtes majeures menées par la police de Thunder Bay

Les représentants de deux organisations autochtones ont participé à une conférence de presse à Queen's Park organisée par le député néo-démocrate Sol Mamakwa.
Photo : Avec la permission de la Nation Nishnawbe Aski
Dans une conférence de presse qui s'est tenue à Queen’s Park, deux dirigeants autochtones ont demandé à la solliciteure générale de l’Ontario un moratoire immédiat concernant les enquêtes sur les crimes majeurs menées par le Service de police de Thunder Bay (SPTB). Ils évoquent en cause le racisme systémique et le lien de confiance brisé avec des communautés autochtones.
Le Service de police de Thunder Bay laisse derrière lui des enquêtes inadéquates, un système de dossiers géré de manière négligente et un manque de surveillance substantielle
, a lu le grand chef du conseil de la Nation Anishinabek, Reg Niganobe.
« La confiance est brisée, et chaque jour où le Service de police de Thunder Bay garde le contrôle des enquêtes sur les crimes majeurs est un jour de plus où les Autochtones sont en danger dans la ville. »
Je ne peux pas faire confiance à la police de Thunder Bay pour enquêter sur la mort d’un autre Autochtone
, a déclaré pour sa part la cheffe adjointe de la Nation Nishnawbe Aski, Anna Betty Achneepineskum.
Je souhaite que notre demande pour un moratoire soit respectée
, a-t-elle ajouté avec beaucoup d’émotion dans la voix.
Les deux dirigeants autochtones ont aussi réitéré un appel à la dissolution du SPTB .
« Nous sommes au courant du racisme du Service de police de Thunder Bay depuis des années. Ils ont eu assez de temps et de preuves pour poser des gestes concrets, mais ils continuent d’échouer. »
La police de Thunder Bay affirme qu’elle a changé, mais elle s’est battue pour empêcher l’utilisation de vidéos montrant des comportements racistes dans l’enquête [du coroner sur la mort de Don] Mamakwa et [Marlon Jerry] McKay
, a ajouté la cheffe adjointe de la Nation Nishnawbe Aski.
Le coroner David Cameron, responsable de l’enquête, a décidé que les vidéos seraient présentées au jury.
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Le grand chef du conseil de la Nation Anishinabek croit que la Police provinciale de l’Ontario (PPO), qui est déjà présente dans la région de Thunder Bay, sera la mieux placée pour remplacer le service de police municipal, malgré certains défis.
Ce sont des défis que la PPO est prête à aider à surmonter
, note Reg Niganobe.
Il a ajouté que le Service de police Anishinabek et le Service de police Nishnawbe Aski, qui ont juridiction dans les communautés membres des deux organisations autochtones, ont besoin de plus de ressources.
La solliciteure générale, Sylvia Jones, a réagi lors de la période de questions mercredi, après avoir été interpellée par le député Sol Mamakwa.
Ce dernier a demandé à la province de mettre le SPTB
sous la tutelle de la PPO .Tous les Autochtones ont le droit de se sentir en sécurité et d'être traités équitablement à Thunder Bay
, a-t-il dit.
Mme Jones a rappelé qu'un processus d'enquête est en cours.
En plus de l'enquête menée par la PPO, Mme Jones a demandé à la Commission civile de l’Ontario sur la Police de se pencher sur la situation.
Via une réponse écrite, le bureau de la ministre Jones a indiqué que le pouvoir de dissolution d'un corps de police revient à la municipalité, pas au ministère du Solliciteur général.
Avec les informations de Mathieu Simard