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Le boom démographique au N.-B. n’est pas près de s’essouffler

La foule.

La fête de l'Acadie à Caraquet, au Nouveau-Brunswick, le 15 août 2021.

Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve

Le Nouveau-Brunswick a récemment franchi le cap des 800 000 habitants. Pour l’économiste et consultant en politiques publiques Richard Saillant, la tendance de cette croissance pourrait avoir plusieurs répercussions sur la province.

Selon Richard Saillant, l’augmentation de la population au Nouveau-Brunswick a été propulsée par deux moteurs.

Le premier, ce sont les baby-boomers. À leur départ à la retraite, leur poste de travail est pourvu par des gens venant de l’extérieur de la province. De leur côté, les baby-boomers restent en majorité au Nouveau-Brunswick une fois retraités.

Ça compte environ de 6000 à 7000 de population de croissance par année, dit Richard Saillant.

 Richard Saillant devant une bibliothèque remplie de livres.

L'économiste et consultant en politiques publiques Richard Saillant, le 29 mars 2022.

Photo : Radio-Canada

Le deuxième moteur, encore plus important, selon Richard Saillant, est l’explosion de personnes du sud de l’Ontario qui ont déménagé dans la province pendant la pandémie.

Faisant face à des prix exorbitants du logement au centre du pays, plusieurs ont décidé d’emménager dans les provinces maritimes, où le marché immobilier est plus accessible.

De plus, l’option du télétravail a permis à plusieurs de s’installer où bon leur semble.

En 2021, ce sont donc 6500 personnes venant de diverses provinces canadiennes qui ont emménagé au Nouveau-Brunswick.

Un total de 4500 d’entre eux viennent de l’Ontario et sont majoritairement anglophones.

Des bienfaits possibles sur l’économie

Bien que la pandémie ait accéléré la tendance, le Nouveau-Brunswick enregistre un afflux constant de Canadiens d’autres provinces depuis les cinq dernières années, selon Statistique Canada.

Richard Saillant affirme que cette tendance pourrait se maintenir. Elle pourrait le faire et, si elle le fait, il faudrait s’habituer, pour le reste de la décennie, à une croissance potentielle autour de 10 000 à 12 000 personnes par année, estime-t-il.

« Certainement [la croissance démographique] associée aux vieillissements des baby-boomers va durer jusqu’à la fin de la décennie, lorsque le dernier baby-boomer aura pris sa retraite. »

— Une citation de  Richard Saillant, économiste et consultant en politiques publiques

Pour le Nouveau-Brunswick, cette augmentation de la population pourrait être profitable.

C’est une occasion d’accroître notre base économique, explique Richard Saillant. Les gens qui viennent remplacer les baby-boomers offrent pour leur part des services indispensables aux citoyens.

La question du logement

Pour Richard Saillant, la province se doit néanmoins de faire des investissements pour habiliter cette nouvelle croissance démographique.

À son avis, il serait par exemple primordial d’augmenter la capacité de la construction sur le territoire, afin de bâtir davantage de logements.

Un travailleur dans un chantier de construction.

L’industrie de la construction a battu des records dans deux municipalités du sud-est de la province en 2021, soit à Shediac et à Dieppe. Moins de constructions voient le jour dans le nord de la province.

Photo : Radio-Canada / Guy R. Leblanc

De plus en plus de postes de travail seront donc à pourvoir dans les prochaines années dans le nord du Nouveau-Brunswick, puisque c'est la région où l’on trouve la plus grande proportion de personnes âgées dans la province.

La main-d’œuvre y vieillit plus rapidement que dans le sud de la province, compare Richard Saillant.

Parallèlement, peu de nouvelles constructions voient le jour dans le nord de la province, malgré les pressions énormes pour accueillir de nouveaux arrivants afin de mieux desservir les collectivités.

L’enjeu est particulièrement criant dans les régions francophones rurales, précise Richard Saillant.

Inquiétude pour la démographie linguistique

Il existe une autre ombre au tableau pour Richard Saillant. Je suis très inquiet pour l’équilibre démographique du Nouveau-Brunswick, dit-il.

Je ne serais pas surpris si les tendances actuelles se maintenaient, surtout si l’on n’arrivait pas à faire face au défi du logement au Nouveau-Brunswick, qu’on pourrait voir la part des francophones dans l’ensemble de la population néo-brunswickoise dégringoler vers les 26 ou 25 % d’ici la fin de la décennie, dit-il. C’est un enjeu particulièrement critique pour la collectivité.

Selon Richard Saillant, les dés vont être jetés dans les années qui viennent.

C’est un moment marquant pour notre région. J’espère qu’on va pouvoir saisir la balle au bond, conclut-il.

Avec des renseignements de Michèle Brideau

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