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La « télémigration » comme solution à la pénurie de main-d’œuvre?

Gros plan sur les bras d'une femme en train de parler devant quatre collègues qui s'affichent sur son écran d'ordinateur.

Une femme participe à une réunion en ligne.

Photo : iStock / miniseries

Aux prises avec la pénurie de main-d'œuvre, certaines entreprises québécoises pourraient bien trouver leur salut dans la « télémigration ». Cette forme de télétravail pratiquée à l'étranger est un phénomène encore marginal mais qui prend de l'ampleur.

La télémigration est peu connue et n'a trouvé son nom qu'en 2019.

À peine quelques entreprises québécoises ont ainsi recours à des employés qui contribuent à leur rendement à partir d'un autre pays.

Il y a cinq ans, c'est la méthode qu'a choisie CONFORMiT, basée à Saguenay. Cette compagnie de logiciels de gestion des risques en développement durable faisait alors face à un problème de recrutement.

Pour se démarquer sur le marché du travail, il faut être innovateur, explique son président-directeur général, Éric Desbiens. En permettant d'aller chercher des ressources expertes un peu partout dans le monde, on va chercher les meilleurs, ajoute-t-il.

Surtout utilisée par les grands joueurs des télécommunications, la télémigration pourrait bien devenir une solution d'embauche pour d'autres compagnies.

L'entreprise de recrutement RHA International l'a bien compris. Elle vient d'ouvrir un troisième bureau dans le monde, à Ouagadougou cette fois-ci.

Le Canada peine à recruter des travailleurs, faute de main-d'œuvre. Or, elle abonde au Burkina Faso, où la jeunesse y est omniprésente et où les emplois sont rares. Mais les démarches pour faire venir des travailleurs étrangers sont longues pour les entreprises menacées par un manque d'employés.

Donc, on s'est dit : est-ce qu'il y a moyen de contrecarrer ce problème-là? Parce qu'il y a des emplois au niveau tertiaire, des experts en télémarketing, des graphistes, des techniciens comptables qui pourraient, avec la démocratisation du télétravail, effectuer ce travail à distance en étant qualifiés et compétents, indique le directeur du développement des affaires de la branche jeannoise, Eliot Lapointe.

Pour certains, cette solution ouvre toutefois la porte à la délocalisation des emplois. Des voix s'élèvent déjà contre la possibilité de voir des entreprises embaucher de la main-d'œuvre à rabais. Ariane Ollier-Malaterre, professeure à l'École des sciences de la gestion de l'Université du Québec à Montréal, en doute puisque les corps de métier sont souvent très spécialisés. Elle ajoute que le contexte mondial actuel ne favorise pas une délocalisation massive.

« On voit quand même, de mois en mois, que les tensions géopolitiques sont de plus en plus nombreuses sur le globe. On est à la veille de parler d'une guerre mondiale. »

— Une citation de  Ariane Ollier-Malaterre, professeure à l'École des sciences de la gestion de l'UQAM

Les entreprises séduites par ce modèle doivent toutefois relever plusieurs défis d'ordre fiscal et juridique en plus de favoriser l'intégration des employés.

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