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Aide médicale à mourir : partir dans l’amour et dans le confort de son foyer

Les deux mains d'une personne relativement jeune tiennent la main d'une personne âgée.

De plus en plus de personnes qui réclament l'aide médicale à mourir veulent pousser leur dernier souffle à la maison.

Photo : iStock / Jasper Chamber

Radio-Canada

En janvier 2021, à la veille de son ultime voyage, Édith Maltais se disait calme et sereine.

Je sais que ça va être beau, avait-elle témoigné au cours d’une entrevue accordée à Radio-Canada après avoir réclamé l’aide médicale à mourir en raison d’une maladie pulmonaire chronique.

Édith Maltais regarde la caméra en souriant.

Édith Maltais a choisi l'aide médicale à mourir. Elle est décédée chez elle le 6 janvier 2021.

Photo : Radio-Canada / Mireille Chayer

De plus en plus de malades ont emprunté la même voie qu’Édith Maltais, décédée à la maison il y a plus d’un an, entourée de ses proches.

Selon le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Saguenay–Lac-Saint-Jean, 40 % des patients qui choisissent d’être libérés de leurs souffrances veulent pousser leur dernier souffle dans un environnement qui leur est familier.

Sur plus de 100 patients que j'ai accompagnés, j'en ai fait 90 à la maison, confirme le Dr Claude Gagnon. Ce médecin omnipraticien rappelle que la mort peut être belle et douce pour ces personnes pour qui la vie est devenue un véritable calvaire.

Le grand départ est ainsi orchestré selon les souhaits de la personne qui a choisi de se prévaloir de l’aide médicale à mourir. Allongé dans son lit ou confortablement installé dans son fauteuil préféré, le patient amorce son périple vers le trépas entouré de ses proches, dans l’amour. Et si tel est son désir, il peut savourer un dernier verre de champagne.

Les enfants d’Édith Maltais lui ont tenu la main jusqu'à la fin et lui ont murmuré un dernier au revoir.

Cynthia Côté et sa mère rient en regardant de vieilles photos.

Édith Maltais et sa fille Cynthia Côté en janvier 2021.

Photo : Radio-Canada / Mireille Chayer

Elle était heureuse. Pourquoi s'apitoyer sur notre sort alors qu'elle a eu ce qu'elle voulait? Accepter de partir, ça demande beaucoup de courage, de lâcher-prise, a raconté sa fille, Cynthia Côté.

Partir en milieu hospitalier n’est pas exclu. Mais pour plusieurs, le cocon de la maison apporte le réconfort nécessaire pour amorcer cette route vers l’inconnu. C’est du moins l’avis de Cynthia Côté, qui a pu dire je t’aime à sa maman de vive voix pour une dernière fois.

C'est difficile parce que je l'ai perdue. Mais c'est ma peine à moi. Quand je pense à elle, je suis reconnaissante et heureuse. Elle est partie sans une crainte, en pleine lumière. Comme une étoile filante, poursuit-elle.

Demandes en hausse

Offerte depuis 2015 au Québec, l’aide médicale à mourir est de plus en plus demandée. Au cours des trois premières années, seulement 60 demandes ont été formulées au Saguenay–Lac-Saint-Jean. De ce nombre, 34 ont été acceptées.

En 2021-2022, 163 demandes ont déjà été reçues. On estime qu’entre 120 et 130 demandes devraient recevoir l’approbation des autorités de santé.

Avec cette hausse du nombre de demandes, des ressources supplémentaires seront requises, d’autant plus que l'accès sera éventuellement élargi aux personnes atteintes d'Alzheimer ou de démence.

Il y a des objecteurs de conscience, ce qui fait qu'il y a seulement un petit groupe de médecins au Québec qui accompagne les patients et les familles dans l'aide médicale à mourir. Moi, je souhaite que les jeunes médecins s'investissent là-dedans, mais ce n'est pas une pratique qui est facile, fait valoir le Dr Claude Gagnon.

D'après le reportage d'Andréanne Larouche

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