Transport interprovincial d’alcool : le Nouveau-Brunswick demeure inflexible

Le Nouveau-Brunswick limite la quantité d'alcool qu'une personne peut ramener d'une autre province.
Photo : Reuters / Darrin Zammit Lupi
Le Nouveau-Brunswick n'a pas l'intention d'imiter le Québec en matière de transport interprovincial d'alcool.
Le gouvernement québécois annonçait, la semaine dernière, l'abolition des restrictions sur l'achat d'alcool dans d'autres provinces. Comme plusieurs autres, le Québec adopte l’une des recommandations du plan d'action découlant de l'Accord de libre-échange canadien de 2017, en éliminant les limites sur la quantité d’alcool qu’une personne peut rapporter d'une autre province pour sa consommation personnelle.
À lire aussi :
Le Nouveau-Brunswick refuse d'en faire autant et reste sur ses positions.
Dans cette province, il est illégal de transporter plus de 12 chopines de bière, une bouteille de vin et une bouteille de spiritueux acquis dans une autre province.
Aux frontières, on constate cependant que ces limites sont souvent largement dépassées.
En 2012, Gérard Comeau, de Tracadie, a reçu une amende de près de 300 $ pour avoir acheté 14 caisses de bières et trois bouteilles de spiritueux au Québec. Il s'est rendu jusqu'en Cour suprême.

Gérard Comeau en mars 2022.
Photo : Radio-Canada / Serge Bouchard
Dans un jugement en 2018, la Cour suprême du Canada a donné raison au gouvernement du Nouveau-Brunswick. Le plus haut tribunal du pays avait statué que les limites imposées sur le transport interprovincial d'alcool étaient constitutionnelles.
Gérard Comeau dit qu'il n'a pas acheté d'alcool au Québec récemment : J'ai pas été, ça fait une bonne secousse
, affirme-t-il.
Mais y'en a qui y vont
, ajoute-t-il en riant.
Il continue de croire que son geste aurait dû être permis. Il est d'avis que les bâtisseurs du pays n'ont jamais voulu imposer de restrictions sur les achats entre les provinces.
Son avocat, Mikaël Bernard, considère toujours que la loi provinciale écrite il y a près de 100 ans est dépassée. Allez parler aux gens dans la rue. Que ce soit à Moncton, ici à Campbellton, à Edmundston et aux quatre coins de la province, je pense que le peuple, pour la grande majorité, est d'avis que la loi devrait être modifiée
, dit-il.
Pendant ce temps, du côté québécois de la rivière Restigouche, plusieurs citoyens du Nouveau-Brunswick continuent de défier la loi, comme si de rien n'était.
D’après le reportage de Serge Bouchard