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Pénurie d’infirmières : le dossier NCLEX traîne et continue d’être un obstacle

Deux infirmières portant des masques et visières.

L’examen d’entrée pour les infirmières est toujours qualifié d’inadéquat et est contesté devant les tribunaux (archives).

Photo : CBC/Evan Mitsui

Radio-Canada

Le dossier controversé de l'examen d'entrée à la pratique d'infirmière au Nouveau-Brunswick est loin d'être réglé.

Selon la direction et les représentants étudiants de l’Université de Moncton, l'examen NCLEX (National Council Licensure Examination) est encore un obstacle pour les futures infirmières francophones qui tentent d'accéder au marché du travail.

Test en ligne conçu aux États-Unis, le NCLEX fait l’objet de contestations depuis plusieurs années dans la communauté francophone de la province, notamment parce qu'il existe pour cet examen moins de matériel préparatoire en français qu’en anglais.

NCLEX.

L'examen d'entrée pour les futures infirmières du Nouveau-Brunswick suscite depuis des années de vives critiques dans la communauté francophone.

Photo : Radio-Canada

Selon Mathilde Thériault, la présidente de la Fédération des étudiants et des étudiantes du Centre universitaire de Moncton (FEECUM), le matériel en anglais est beaucoup plus complet et reflète mieux l’examen.

La traduction française de ce matériel laisserait aussi à désirer. Mathilde Thériault la qualifie de questionnable.

Les personnes qui le passent en français ont un taux de réussite moins élevé que celles qui le passent en anglais.

Denis Prud’homme assis devant des documents.

Denis Prud’homme, recteur et vice-chancelier de l'Université de Moncton, en 2020

Photo : Radio-Canada

Nos performances s’améliorent de plus en plus chaque année, mais une grande partie de ce résultat-là vient du fait que nos étudiants le passent en anglais, ce qui est aussi inacceptable sur le plan de la loi sur la langue française, affirme Denis Prud’homme, le recteur et vice-chancelier de l’Université de Moncton.

De voir que les résultats des étudiants de l’Université de Moncton sont à la traîne des autres universités est inquiétant, insiste Mathilde Thériault, la présidente de la FEECUM.

Tout l'aspect de la préparation à l’examen, c'est problématique, dit-elle. Une personne francophone devrait avoir accès à du matériel francophone sinon ça brime les droits de langues officielles. On se doit d’avoir ce matériel-là pour être prête justement à aider [à contrer] la pénurie [d’infirmières] qui est très amplifiée depuis la pandémie.

Mathilde Thériault.

Mathilde Thériault est la présidente de la Fédération des étudiants et des étudiantes du Centre universitaire de Moncton (FEECUM).

Photo : FÉÉCUM

C’est très inquiétant de voir que les infirmières et infirmiers qui sont formés dans une université francophone en milieu minoritaire vont aller faire le choix de faire un examen en anglais, résume Mathilde Thériault.

La Société de l'Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB) et la FEECUM ont déposé en 2018 une poursuite contre l’Association des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick (AIINB). Ils ont subi un revers initial en cour, mais la décision a été annulée en appel.

Selon la SANB et la FEECUM, l'AIINB ne respecte pas les droits linguistiques des francophones en contraignant les infirmières diplômées à réussir l’examen NCLEX pour accéder à la profession.

La démarche judiciaire suit son cours, a indiqué mercredi Éric Dow, le directeur des communications de la SANB.

Ce dossier demeure primordial, écrit-il par courriel, afin d’assurer que nos futur(es) infirmières et infirmiers acadien(ne)s et francophones ne soient pas défavorisés comparativement à leurs homologues de la majorité linguistique.

À la Fédération étudiante, Mathilde Thériault déplore le manque de volonté politique. S'il y avait un vouloir politique, ce dossier-là aurait été réglé ça ferait longtemps, affirme-t-elle. Faut pas oublier que le gouvernement a un gros rôle à jouer dans le dossier du NCLEX.

On espère travailler avec le gouvernement du Nouveau-Brunswick pour nous aider à trouver une solution pour faire en sorte que les étudiants qui font un programme en français puissent passer un examen qui soit acceptable et respecte la Loi sur les langues officielles du Nouveau-Brunswick, mentionne de son côté le recteur de l'Université de Moncton, Denis Prud’homme.

D’après le reportage de Sarah Déry

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