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In My Body, danser pour accepter de vieillir

Un groupe de danseurs en performance sur une scène.

La création du chorégraphe et danseur gatinois Yvon Soglo, intitulée « In My Body », s’intéresse aux effets du vieillissement sur le corps des danseurs.

Photo : Jerrick Collantes

Vieillir est la chose la plus courageuse qu’un danseur puisse faire, croit le chorégraphe et danseur gatinois Yvon Soglo, alias Crazy Smooth. Né de cette réflexion, son spectacle intitulé In My Body sera présenté jeudi et vendredi au Centre national des Arts (CNA), à Ottawa.

Sur scène, cinq hommes et quatre femmes âgés de 23 à 57 ans incarnent les effets du vieillissement sur le corps, l’esprit et l’âme des danseurs de rue (street dancers).

Au cours de ma carrière, j’ai eu à réfléchir au vieillissement, aux blessures, explique Yvon Soglo. C’est parti de mon expérience, mais j’ai rapidement réalisé que c’est l’expérience de plusieurs personnes aussi.

« "L’héroïsme" de vieillir, c’est que quand on devient adepte de cette danse-là, c’est comme si on signe un contrat qui nous dit qu’on va être des superhéros. Mais en tout petit, c’est écrit que ça ne va pas durer longtemps, et on ne prend pas le temps de lire ça. »

— Une citation de  Yvon Soglo, chorégraphe et danseur gatinois

Dans son œuvre, le Gatinois s’intéresse surtout aux différentes perspectives des interprètes par rapport à l’idée de vieillir.

Nul ne peut y échapper [au vieillissement] et chacun a une réaction différente, fait-il valoir. Il y en a qui trouvent d’autres façons [de continuer à danser]. Il y en a qui vont se dire : "Si je ne suis pas capable de faire comme je faisais quand j’ai commencé, ça ne vaut plus la peine."

Créer des ponts entre les générations

Deux danseurs en performance sur une scène.

Avec sa création, le chorégraphe et danseur Yvon Soglo souhaite créer des ponts entre les générations.

Photo : Rita Taylor

Ensemble, les neuf danseuses et danseurs réunis sur la scène représentent trois générations.

DKC Freeze et Tash [NDLR : qui ont franchi le cap de la cinquantaine] dansaient dans les années 1980, quand j’avais quatre ou cinq ans, et les jeunes, ce sont eux qui vont aller aux Olympiques, [ce sont] eux, les stars, explique le Gatinois.

« Si on enlève les aînés, on n’a pas de direction, on ne sait pas où on s’en va. Si on enlève la jeunesse, il n’y a plus d’énergie. Chaque élément est essentiel à la coexistence de notre monde du street dance, [et] si on extrapole, ça reflète aussi la société. »

— Une citation de  Yvon Soglo, chorégraphe et danseur gatinois

Lui-même dans la quarantaine, Yvon Soglo considère que les danseurs de sa génération créent un pont entre ces deux pôles.

Aux yeux des jeunes, on est proches d’eux, mais on ne s’en va pas dans cette direction-là, on s’en va dans l'autre direction. Alors, on a souvent des affinités avec nos aînés, affirme-t-il.

Accepter de vieillir

Un groupe de danseurs en performance sur une scène.

Le spectacle « In My Body » marie la danse, la poésie, les projections multimédias et la musique.

Photo : Rita Taylor

In My Body s’intéresse aussi à l’idée d’un cycle infini de danseurs, qui continueront à nourrir la discipline de la danse de rue. Car lorsque les interprètes plus âgés quitteront la scène, ils seront remplacés par la cohorte d’Yvon Soglo qui, elle, sera remplacée par les jeunes d’aujourd’hui.

On vit dans une culture où on encourage la vivacité de la jeunesse, croit le chorégraphe. Les mouvements les plus impressionnants, la plupart du temps, vont venir des jeunes. Sauf que la maturité, la qualité des mouvements, souvent, ça va venir des gens qui ont plus d’expérience.

Ainsi, le chorégraphe et danseur quadragénaire accepte mieux, aujourd’hui, l’idée de vieillir.

« On va tous vieillir et perdre certaines capacités qu'on avait. Mais c’est une belle chose, selon moi, parce que quand tu l'acceptes, parfois tu danses mieux que tu dansais avant. »

— Une citation de  Yvon Soglo, chorégraphe et danseur gatinois

Entre-temps, il se réjouit de présenter sa création In My Body dans la région où il a grandi.

Quand j’ai commencé [en 1997], je marchais souvent sur la rue Elgin et je voyais les gros billboards et les artistes qui venaient présenter des spectacles, et là, c’est moi. C’est un rêve qui devient réalité, conclut-il.

Avec les informations de Christelle D'Amours

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